Les classes de l'IDEC

Dans la première version de l'IDEC3, les classes, au nombre de cinq, étaient divisées de façon arbitraire. Dans la version 3 de l'IDEC, les classes ont été réduites à quatre, de A (bonne qualité de l'eau) à D (mauvaise qualité de l'eau)2. Le seuil délimitant chaque classe n'est plus arbitraire, puisque les classes correspondent à des biotypes ayant une structure de communauté spécifique. Le passage d'une classe à l'autre correspond ainsi à un changement important dans la structure de la communauté et marque une étape de plus dans la dégradation ou la récupération d'un cours d'eau.

Le Tableau ci-dessous présente les limites de classe des trois indices. Notez que les limites de classe ne sont pas exactement les mêmes d'un indice à l'autre. Le Tableau présente également les médianes physico-chimiques et l'état trophique associés à chaque classe. Les médianes ont été calculées à partir du suivi simultané des diatomées et de la physico-chimie de l'eau à 404 stations au Québec et en Ontario2. La classe A regroupe les communautés de référence des rivières oligotrophes non polluées. Dans les rivières faisant partie de cette classe, les concentrations en phosphore, en azote ou en matières organiques sont faibles. Les médianes des concentrations en phosphore sont inférieures à 25 µg/L, ce qui correspond sensiblement au critère de 30 µg/L à ne pas dépasser selon les critères de qualité de l'eau du MDDEFP pour éviter la croissance excessive des algues. Dans le cas de l'IDEC-Minéral, la classe A correspond à des conditions oligo-mésotrophes puisque les stations les moins polluées qui ont été échantillonnées présentaient des concentrations plus élevées, particulièrement dans le cas de l'azote.

classes2

De la classe A à la classe D, on constate que la conductivité et les concentrations en phosphore et en azote augmentent de façon systématique. À l'extrémité du gradient, la classe D regroupe les communautés eutrophes les plus dégradées des rivières de l'Est du Canada. Cette classe est composée d'espèces très tolérantes à la pollution.

Le pH demeure relativement stable d'une classe à l'autre dans le cas de l'IDEC-Alcalin et de l'IDEC-Minéral. Il augmente toutefois de façon notable de la classe A à D dans le cas de l'IDEC-Neutre, étant donné le contraste entre les cours d'eau de référence, légèrement acides dans le cas de cet indice, et les cours d'eau eutrophes ayant un pH plus élevé.

Le calcul de l'IDEC permet ainsi d'évaluer quel est l'état trophique d'un cours d'eau et quelles sont les concentrations médianes en phosphore et en azote. Il faut toutefois être conscient que la physicochimie des cours d'eau est très variable, particulièrement en conditions mésotrophes et eutrophes. Les concentrations en phosphore dans un cours d'eau agricole peuvent par exemple varier de 30 µg/L à 300 µg/L en quelques heures, selon les précipitations et les pratiques culturales.  Il faut donc être prudent si on désire comparer des mesures physicochimiques ponctuelles avec les valeurs de l'IDEC, puisque ces dernières sont représentatives des conditions médianes des semaines précédant l'échantillonnage.