Acariâtre est un adjectif synonyme de grincheux, bougon, insociable, querelleur, etc. Or, le sens de mot fut bien différent à son origine.

En effet, il y a longtemps, le « mal aquariastre » signifiait la folie. Ce terme venait de saint Acaire (ou, selon plusieurs variantes, Achaire ou Aicard), un évêque de Noyon mort en 639, qui fut renommé pour être guérisseur des fous.

Donc, si acariâtre avait un premier sens de « privé de raison », comment a-t-il a changé pour « grincheux »? En fait, on croit que le mot latin acer, « aigre » en français, qui se rapproche de la prononciation de Acaire, aurait influencé acariâtre jusqu'à en changer le sens.

Aujourd'hui, l'algorithme désigne, dans le vocabulaire des mathématiciens, un ensemble de raisonnements et d'opérations propres à résoudre un calcul donné. L'origine de ce mot vient du nom d'un des plus célèbres algébristes de l'Orient du Moyen Âge : Muhammad ibn Musa al-Kharezmi.

Son principal traité, qui introduit la notion de système décimal pour la première fois dans l'histoire des mathématiques, a été traduit en latin et s'ouvre sur ces mots : Dixit Algorismi, signifiant « Algorismi a dit ». De Algorismi à algorithme, avec l'influence du grec arithmos (nombre), le pas est vite franchi.

L'Amérique, ce vaste continent, doit son nom à Amerigo Vespucci (1454-1512) qui était un marchand, bijoutier et navigateur né en Italie et financé par le roi d'Espagne.

Sa découverte de l'Amérique fut très mitigée, puisqu'il existe seulement quelques lettres de cet homme, sans compter qu'elles sont parfois considérées comme fausses. Tout de même, c'est un cartographe allemand, Martin Waldseemüller, qui baptisa les quelques îles et terres découvertes du prénom de l'Italien, ne se doutant pas que l'Amérique s'étendait en réalité jusqu'à l'Alaska.

Enfin, à ce qu'on dit, Vespucci aurait fait quatre voyages, dont trois sont prouvés, et il aurait été le seul navigateur à croire que l'Amérique du Sud constituait un continent alors que les autres, dont Christophe Colomb, croyaient que cette partie du globe était l'Asie.

Un ampère est une unité d'intensité des courants électriques, dont le symbole est A. Ce nom vient d'un grand savant français, André-Marie Ampère (1775-1836).

Grand romantique et grand lecteur, Ampère débuta sa carrière en tant que mathématicien. Insatisfait, il décida de devenir professeur de physique au Collège de France. Passionné de toutes sortes de sujets, il enseigna même la philosophie et inventa une langue universelle!

Ampère a fait beaucoup pour la science : non seulement il a découvert l'électrodynamique, mais il a aussi introduit des termes comme tension et courant électrique dans le vocabulaire scientifique. Selon des anecdotes rapportées, il était un homme très distrait et paraît-il qu'il n'a pas reconnu Bonaparte lors d'une visite de celui-ci à l'Institut où il travaillait.

L'Asie est le plus grand continent de la terre, occupant 29,5% de la superficie de la planète. L'origine de son nom est toutefois nébuleuse.

Une explication suppose que le nom Europe viendrait de la description en langue phénicienne des deux rives de la mer Égée : Ereb, pour le « couchant », et Assou, pour le « levant ». Ainsi on aurait obtenu Europe et Asie, par référence au soleil (par exemple, il n'est pas rare d'entendre « le pays du soleil levant » pour désigner le Japon).

Aussi, on croit peut-être qu'Asie viendrait du nom assu qui signifie « bon » en langue hittite et qui aurait ainsi dérivé en « Assuwa », un état dans l'ouest de l'actuelle Asie mineure.

Enfin, une autre hypothèse est qu'un historien grec, Hérodote, aurait nommé les régions terrestres qu'ils connaissait en l'honneur des Océanides, soit les filles du dieu grec Océan et de la déesse Téthys : l'Océanide Europe, l'Océanide Libye et l'Océanide Asia, nommée aussi Clymène (voir l'image ci-contre).

Un atlas géographique est un recueil de cartes géographiques, mais on retrouve aussi toute une variété d'atlas comme ceux qui traitent d'économie, ceux qui ciblent les étudiants, etc. Atlas est aussi le nom de la première vertèbre cervicale de la colonne, celle qui soutient le crâne.

Dans la mythologie grecque, Atlas, en tant que Titan, s'est révolté contre les dieux de l'Olympe et il fut condamné par Zeus à soutenir le monde.

Selon la légende, Héraclès lui demanda d'aller lui cueillir des pommes d'or et Atlas accepta sous condition qu'il lui laisse supporter le monde pendant ce temps, ce qu'Héraclès fit. Atlas ne voulait pas reprendre la terre, mais le héros antique usa de ruse : il fit croire au Titan peu intelligent qu'il avait mal au dos et qu'il devait se reposer... et Atlas garda pour l'éternité le monde sur ses épaules.

Utilisé au féminin pluriel, le mot bacchanale signifie les fêtes religieuses organisées en l'honneur de Bacchus, dieu romain du vin et de la vigne. Toutefois, employé au féminin singulier, une bacchanale désigne familièrement une « débauche bruyante ».

Si Bacchus fut connu pour ses désordres qui ont été sanctionnés sévèrement, son équivalent grec, Dionysos, dieu de la végétation et de la vie, jouit d'une meilleure réputation. En effet, Dionysos devint aussi le dieu protecteur des Beaux-Arts puisque les fêtes célébrées en son honneur vinrent à s'accompagner de représentations théâtrales.

Dionysos introduit la culture de la vigne en Grèce et, suivant le mythe, sa belle-mère Héra le rendit fou dans un moment où il était ivre. Il erra à travers le monde, implantant la vigne un peu partout sur terre.

Un barème est un livre de comptabilité qui consiste en un répertoire de données numériques, créé par François Barrême, un mathématicien français du XVII^e siècle.

Il a publié entre autres Les livres des tarifs où, sans plume et sans peine, on trouve les comptes faits, et a travaillé dans le négoce, les consultations financières, les changes et la tenue de livres ainsi que dans les mathématiques.

Comme ses ouvrages pouvaient paraître un peu ennuyeux, il les agrémentait de notes amusantes, d'enluminures et même de poèmes! Enfin, le mot barème avec un seul r et un accent grave, entra en usage en 1811 seulement.

Le baud est une unité de mesure de télécommunication, elle mesure le nombre de symboles transmissibles par seconde. Ce nom vient d'Émile Baudot (1845-1903), un ingénieur en télégraphie français.

S'intéressant à la mécanique et à l'électricité, Baudot était autodidacte et inventa un système électromécanique augmentant la quantité d'informations circulant sur une ligne. Il imagina aussi un code télégraphique à 32 combinaisons, appelé le code Baudot, un des premiers code binaires utilisés par une machine.

Si au XVIIIe siècle une béchamel était une sauce préparée à partir de poissons et d'anguilles, elle est aujourd'hui un simple sauce blanche à base de lait qui peut rehausser plusieurs mets. À l'époque, son orthographe était « béchamelle » et de nos jours, on l'écrit couramment « béchamel ».

On doit le nom de cette sauce à Louis de Béchameil (1630-1703), marquis de Nointel et gourmet renommé. En tant qu'ancien maître d'hôtel de Louis XIV, il était très cultivé, amateur d'art et très bel homme. D'ailleurs, il fut tellement sûr de lui que son idée fixe était de ressembler au duc de Gramont, un des plus séduisants courtisans du temps.