La recharge et les prélèvements d'eau souterraine

La précipitation moyenne annuelle sur l'ensemble du territoire est de 3,5 milliards de mètres cubes d'eau dont une partie ruisselle directement vers les cours d'eau, une partie retourne à l'atmosphère via le processus d'évapotranspiration et une partie recharge les aquifères. Le pourcentage de la lame d'eau annuellement précipitée contribuant à la recharge des aquifères est de 21% pour l'ensemble du territoire, ce qui représente 743 millions de mètres cubes d'eau. Les zones de recharge élevée correspondent aux portions du territoire où le relief est surélevé et où les surfaces sont principalement composées de sable. À l'inverse, les zones de résurgence sont localisées en bordure des dépôts à forte recharge, généralement en pied de talus et/ou au contact de terrains peu perméables et dans les milieux humides. Sur le terrain, ces zones sont souvent à la tête des réseaux hydrographiques.

Bilan-hydro

recharge

Les temps de résidence des eaux souterraines ont été calculés à l'aide d'isotopes tels que le tritium, le deutérium, l'oxygène 18 et le carbone 14. Les eaux souterraines les plus jeunes (< 5 ans) sont de type bicarbonaté-calcique et chloruré-sodique et sont en condition de nappe libre dans les dépôts meubles. Les eaux ayant un temps de séjour entre 5 et 20 ans proviennent de nappes libres dans les dépôts meubles et de nappes captives dans les dépôts et le socle rocheux. Les eaux âgées de plus de 10 000 ans sont de type chloruré-sodique et proviennent de la nappe captive située dans le réseau de fissures des roches sédimentaires paléozoïques sous une épaisse couche de sédiments fins.

Mises à part les villes de Shawinigan et de Trois-Rivières, les municipalités du territoire s'approvisionnent presqu'exclusivement à partir des eaux souterraines. Dans le cas de la Ville de Trois-Rivières, 61% de la population est desservie par des eaux souterraines. La ville exploite actuellement 62 puits distribués dans tous les secteurs. La Ville de Shawinigan s'approvisionne quant à elle exclusivement à partir des eaux de surface, mis à part un certain nombre de puits domestiques. Au total, 55% de la population du territoire visé est approvisionnée à partir des eaux souterraines, soit 122 768 habitants. De ce nombre, 106 212 personnes sont desservies par un réseau municipal et 16 556 personnes sont desservies par des ouvrages de captage individuels. La population des 17 municipalités incluses dans le territoire de la MRC de Maskinongé est à 98% alimentée en eau potable par l'eau souterraine. On dénombre, sur ce territoire, 50 ouvrages municipaux de captage alimentés par des nappes d'eau souterraine alors que trois prises d'eau de surface desservent un réseau d'aqueduc privé.

Le prélèvement annuel total d'eau sur le territoire à l'étude, incluant les eaux de surface et les eaux souterraines, est de l'ordre de 100 millions de mètres cubes. Les prélèvements annuels d'eaux souterraines représentent 20% de ce total, soit près de 20 millions de mètres cubes. La consommation annuelle d'eau est répartie comme suit : 20% de l'eau prélevée est consommée en usage résidentiel, 1% en usage agricole et 78% en usage industriel, commercial et institutionnel. Les plus grands préleveurs d'eau souterraine sont la Ville de Trois-Rivières, suivie de la Régie d'Aqueduc de Grand-Pré.

La ville de Trois-Rivières, la Régie d'Aqueduc de Grand-Pré et le MDDEFP effectuent, respectivement depuis 1972, 1997 et 2006, des suivis du niveau des eaux souterraines dans un réseau de piézomètres de surveillance. Ces suivis permettent d'observer les fluctuations annuelles et saisonnières de la nappe phréatique. À Trois-Rivières, les fluctuations annuelles de la piézométrie sont de l'ordre de 1,5 m. On observe toutefois un cycle de fluctuations de sept à huit ans au cours duquel le niveau piézométrique peut fluctuer dans une enveloppe d'environ deux mètres. Les fluctuations annuelles de la piézométrie de la nappe captive de Sainte-Angèle de-Prémont semblent plus aléatoires. Mais dans les deux cas, les aquifères ne semblent pas être en condition de surexploitation.