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Julie Ruiz, professeure, sciences de l'environnement

Les communautés de relations au paysage : vers un nouveau cadre d'analyse des caractéristiques et des dynamiques des zones d'intensification agricole

Financement
CRSH,  Subvention ordinaire de recherche

Responsable de la recherche
Julie Ruiz (UQTR)

Co-chercheurs
Gérald Domon (Université de Montréal)

 


 

RÉSUMÉ DU PROJET

En aménagement, la question du paysage constitue aujourd'hui un des enjeux les plus significatifs. Or, l'attention a à ce jour essentiellement porté sur des paysages exceptionnels. Aussi les paysages dits de l'ordinaire, qui ne font pas l'objet d'un consensus quant à leurs qualités, commandent maintenant l'intérêt. La capacité des territoires ruraux à générer une économie résidentielle est effectivement aujourd'hui étroitement liée à la qualité de leur paysage. Si les régions riches en aménités possèdent un avantage marqué, les paysages ordinaires comme ceux des zones d'intensification agricole pourraient faire face à des risques de dévitalisation. Au moment où pour la majorité des ruraux le milieu rural est un lieu de résidence et de récréation, les recherches ont fait ressortir que l'intensification agricole a induit une forte tendance à la dégradation des fonctions environnementales, sociales et culturelles des paysages. Si certains pays ont déjà initié des mesures pour restaurer ces fonctions, leur portée s'est avérée limitée en raison de l'absence de prise en compte des spécificités locales, laquelle présuppose une compréhension des relations que les populations, les agriculteurs en particulier, entretiennent avec le paysage. Une telle compréhension paraît d'autant plus opportune que l'actuel éclatement des modèles et des pratiques agricoles paraît en voie de diversifier ces relations, générant ainsi des opportunités pour la réintroduction du caractère multifonctionnel des paysages. Toutefois, les incidences de cet éclatement sur les paysages des zones d'intensification agricole reste à mesurer. C'est précisément ce que vise le présent projet.

Prenant appui sur les approches de la « Holistic Landscape Ecology » et sur la notion de communauté de relations au paysage, qui regroupe les individus qui ont une expérience commune, à travers une utilisation similaire du territoire; bénéficiant par ailleurs des bases de données produites dans le cadre d'un projet en cours dans la MRC des Maskoutains, le programme se décline selon trois axes. Le premier vise à mesurer la diversité des communautés de relations au paysage en zone d'intensification agricole et à mettre à jour les facteurs explicatifs. Pour ce faire, à partir d'une liste des exploitations agricoles, un questionnaire développé à partir des travaux de la candidate sera envoyé à 100 participants. Les données des questionnaires seront soumises à des analyses statistiques multi-variées afin d'identifier des communautés de relations au paysage, et les variables sociodémographiques et agricoles associées à chacune. Le second axe vise quant à lui à mesurer les incidences physico-spatiales des communautés de relations au paysage. Pour cela, les configurations du paysage à l'échelle de la ferme et de l'espace de proximité de 15 fermes de chacune des communautés seront comparées afin d'évaluer dans quelle mesure ils se distinguent les uns des autres. Enfin, le troisième axe vise la mise en relation des données des axes 1 et 2 afin de mesurer les facteurs qui expliquent le plus les caractéristiques des paysages relevées sur chacune des fermes. Des analyses mettront alors en lien les caractéristiques du paysage avec l'appartenance à une communauté, les données sociodémographiques, les caractéristiques des fermes et leurs caractéristiques géomorphologique. Cette synthèse permettra aussi de mieux évaluer la pertinence de la notion de communautés de relations au paysage comme cadre d'analyse des populations agricoles et des caractéristiques physico-spatiales qu'elles induisent. Ces résultats seront diffusés à la communauté scientifique (publications et colloques à comité de lecture), à des partenaires gouvernementaux et aux intervenants de l'aménagement.

 

 
 

 

 

 

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