Département de chimie, biochimie et physique
Site sécurisé de recherche en thanatologie - Foire aux questions (FAQ)

L'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) opérera un site sécurisé de recherche en thanatologie (SSRT), permettant à des scientifiques de plusieurs domaines de mener des travaux sur la décomposition des corps humains en conditions naturelles. Il est prévu que le SSRT soit situé dans le Parc industriel et portuaire de Bécancour.

La foire aux questions (FAQ) suivante a pour but de répondre à plusieurs interrogations au sujet du SSRT :

  1. Pourquoi effectuer des recherches sur la décomposition des corps? À quoi cela servira-t-il?
  2. Quels types de corps seront étudiés sur le SSRT?
  3. Pourquoi ne pouvez-vous pas seulement utiliser des modèles animaux pour vos études? Pourquoi les corps humains doivent-ils être éventuellement étudiés?
  4. Quand l’installation commencera-t-elle à fonctionner?
  5. D’où viennent les corps humains? Est-ce que des corps non réclamés seront utilisés?
  6. Avez-vous l’autorisation de mener ce type de recherche?
  7. Quelle est la superficie de ce site?
  8. Est-ce que la superficie du site envisagé est appelée à être étendue?
  9. Les passants pourront-ils voir les restes?
  10. L’installation sentira-t-elle?
  11. Y aura-t-il beaucoup de mouches ou d’autres insectes attirés par l’installation?
  12. Est-ce que les activités de la recherche contamineront la terre du site?
  13. Y a-t-il une possibilité de libération de maladies infectieuses?
  14. Les animaux pourront-ils fouiller les restes?
  15. L’installation attirera-t-elle des activités criminelles dans la région?
  16. Est-ce que le SSRT est situé en zone inondable?
  17. Cette installation est-elle comme un cimetière?
  18. Qu’arrive-t-il aux restes lorsque les études sont terminées? Sont-ils enterrés là?
  19. Y a-t-il d’autres installations comme celle-ci au Canada?
  20. Pourquoi ne pouvez-vous pas utiliser la recherche d’installations existantes aux États-Unis ou en Australie?
  21. Combien de temps prendront les études? Est-ce que le plan est de créer des fossiles?
  22. Comment le projet du SSRT est-il financé?
  23. Qui puis-je contacter si je souhaite donner mon corps pour la recherche?

Pourquoi effectuer des recherches sur la décomposition des corps? À quoi cela servira-t-il?

Le SSRT permettra à des scientifiques de mener des travaux sur la décomposition des corps humains en conditions naturelles. Ils pourront ainsi en apprendre davantage sur la façon dont les conditions environnementales et climatiques canadiennes influencent la dégradation de ces corps. Les résultats de ces recherches seront d’une grande utilité pour les forces policières, notamment dans les cas d’homicides et de personnes disparues.

 

Quels types de corps seront étudiés sur le SSRT?

Les chercheurs utiliseront d’abord des carcasses de porcs, comme substituts de restes humains et à des fins de comparaison. Des corps humains seront ensuite déposés dans une autre partie du SSRT pour les phases subséquentes des travaux.

 

Pourquoi ne pouvez-vous pas seulement utiliser des modèles animaux pour vos études? Pourquoi les corps humains doivent-ils être éventuellement étudiés?

De nombreuses études comparant les taux de décomposition humaine et animale (principalement des carcasses de porcs) ont révélé que les animaux et les humains se décomposent à des vitesses différentes, en raison d’une différence en composition corporelle et dans leur microbiome (microorganismes qui vivent dans et sur notre corps).

Les carcasses de porcs peuvent toutefois aider au développement du matériel expérimental, ainsi que pour des études préliminaires sur la propagation des odeurs désagréables et sur l’influence du site sur la présence et l’activité des animaux et insectes locaux. Elles peuvent aussi être utilisées en parallèle pour des études qui ne peuvent être menées sur les corps humains comme, par exemple, celles portant sur l’action des animaux charognards.

 

Quand l’installation commencera-t-elle à fonctionner?

La date d’ouverture est prévue dans l’année 2019 pour les premières expérimentations (carcasses de porcs). Le dépôt de corps humains viendra plus tard.

 

D’où viennent les corps humains? Est-ce que des corps non réclamés seront utilisés?

Les corps proviendront tous du programme de don de corps à la science géré à l’UQTR. Pour que leurs corps soient placés à l’intérieur du SSRT, les donateurs et leur famille auront donné leur accord spécifique pour ce genre de projet. Comme dans tout programme de don de corps au Québec, certains corps pourraient être des « corps non réclamés », mais cela fait des années que l’UQTR n’en a pas reçu. Il est peu probable que certains soient utilisés sur le SSRT.

Le don de corps spécifiquement dédié au SSRT est ouvert aux donateurs des régions environnantes, toutes communautés confondues, ce qui permettra d’enrichir la diversité des microbiomes étudiés.

 

Avez-vous l’autorisation de mener ce type de recherche?

Il est important de préciser que les projets de recherche qui seront réalisés au SSRT sont financés par des fonds de recherche publics. Pour obtenir le financement, la qualité du projet et des chercheurs est analysée et les sommes ne sont octroyées qu’après l’obtention de toutes les certifications d’éthique et de biosécurité nécessaires. De plus, un agrément sera sollicité auprès du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, afin de s’assurer de la conformité du SSRT avec les normes environnementales fédérales et provinciales.

 

Quelle est la superficie de ce site?

Le SSRT occupera un espace d’environ 600 m2.

 

Est-ce que la superficie du site envisagé est appelée à être étendue?

Le site retenu est idéal pour y développer un laboratoire pilote. Il nous permettra donc d’établir les bases du fonctionnement du SSRT et au fil du temps de tester de nouveaux appareils et de nouvelles approches. Toutefois, sa taille réduite, l’unicité et la simplicité du biotope (terrain boisé) limitent son potentiel et donc l’intérêt d’une extension du site à cet endroit. D’autres sites pourront donc être recherchés et travaillés en parallèle, dans d’autres régions du Québec.

 

Les passants pourront-ils voir les restes?

Une zone végétalisée protègera le SSRT des vues, tandis qu’une clôture interdira l’accès à cette zone sensible, garantissant que les personnes sur les propriétés adjacentes et les curieux circulant autour du site ne pourront rien voir de l’activité du SSRT. À cette fin, la clôture – identifiant clairement la nature sensible du site – comprendra une toile occultante assurant que toute personne en dehors n’est pas en mesure de voir les restes à l’intérieur. Seuls les chercheurs autorisés auront accès au site.

 

L’installation sentira-t-elle?

Une évaluation experte des impacts de l’installation sur la qualité de l’air validera que toute odeur générée est inférieure au niveau minimum autorisé par les directives des autorités locales, provinciale et fédérale, et qu’aucune odeur ne sera détectable à la limite du site. De surcroît, le site sera situé dans une zone isolée, loin des habitations.

 

Y aura-t-il beaucoup de mouches ou d’autres insectes attirés par l’installation?

Les sites déjà en place, situés dans des zones plus tempérées ou chaudes donc de plus grande activité entomologique, soutiennent que toute augmentation de l’activité des insectes, telle que le nombre de mouches, sera indétectable à quelques mètres du SSRT. Les premières expérimentations valideront cette hypothèse avant la montée en puissance du SSRT.

 

Est-ce que les activités de la recherche contamineront la terre du site?

Des processus seront en place pour s’assurer qu’il n’y a pas de contamination. La décomposition des restes est un processus naturel. Du fait que les corps donnés font l’objet d’un dépistage des maladies infectieuses, les sous-produits biologiques et chimiques de la décomposition ne sont pas dangereux pour la santé humaine. Leur impact biochimique est en dessous des niveaux générés par l’activité agricole et concerne les quelques premiers centimètres autour du corps. Cela a été démontré dans les sites du même type qui existent aux États-Unis et en Australie.

 

Y a-t-il une possibilité de libération de maladies infectieuses?

Il n’y a aucun risque que des maladies infectieuses soient libérées dans l’établissement. Les corps donnés font l’objet d’un dépistage des maladies infectieuses conformément à la Loi et ne peuvent être utilisés si certaines sont détectées. Si l’on y pense, les animaux sauvages meurent dans la nature et leurs restes se décomposent sans polluer ou représenter un danger pour la population. Il en est de même pour le site, avec, en plus, les vérifications décrites plus haut.

 

Les animaux pourront-ils fouiller les restes?

Non. Le périmètre de la zone de recherche est clôturé pour dissuader les animaux d’y entrer. De plus, à l’intérieur de la zone clôturée, les corps humains seront protégés des charognards et gros animaux, comme des oiseaux. Dans la zone d’étude animale, les carcasses pourront être exposées, dans un deuxième temps, aux charognards.

 

L’installation attirera-t-elle des activités criminelles dans la région?

La plupart des gens ne sont pas conscients de l’activité sur le site et, par conséquent, il est peu probable qu’il attire des activités criminelles. Une gamme de mesures de sécurité sera en place, y compris la signalisation, les clôtures et les caméras de vidéosurveillance, pour dissuader les intrus.

 

Est-ce que le SSRT est situé en zone inondable?

Non.

 

Cette installation est-elle comme un cimetière?

Le SSRT sera un centre de recherche et de formation et non un cimetière. Contrairement à un cimetière, les restes ne sont pas enterrés pendant une période indéfinie. En tout temps, un petit nombre de vestiges sera sur le site, et seulement temporairement. Il n’y aura pas de visiteurs sur le SSRT autres que les personnes autorisées. Le site actif sera protégé des vues et d’accès.

 

Qu’arrive-t-il aux restes lorsque les études sont terminées? Sont-ils enterrés là?

Les restes ne sont pas enterrés en permanence sur le site. À la fin du projet de recherche, tous les restes de chacun des corps, individuellement, sont retournés au Département d’anatomie de l’UQTR. Ils y sont préparés, comme tous les corps du laboratoire d’anatomie, puis incinérés pour être remis aux familles ou, dans certains cas, conservés dans la collection d’enseignement.

Les restes porcins seront aussi enlevés du site et rapportés à l’UQTR pour y être étudiés.

 

Y a-t-il d’autres installations comme celle-ci au Canada?

C’est la première installation de ce genre au Canada.

 

Pourquoi ne pouvez-vous pas utiliser la recherche d’installations existantes aux États-Unis ou en Australie?

Malheureusement, la recherche internationale ne peut pas être extrapolée à des environnements distincts tels que ceux rencontrés au Canada et au Québec. Ceci est dû aux variations géographiques du climat, de la géologie et de l’écologie et à l’impact inhérent de ces facteurs sur le processus de décomposition. En conséquence, les chercheurs ont identifié le besoin d’une installation de recherche taphonomique locale pour aider la police et les enquêtes médicolégales.

D’ailleurs, les expérimentations menées dans le laboratoire pilote envisagé (SSRT) devront être validées et répétées dans des écosystèmes différents de ceux du SSRT, au Québec et au Canada.

 

Combien de temps prendront les études? Est-ce que le plan est de créer des fossiles?

Les projets de recherche auront des durées différentes. La plupart des projets de recherche dureront plusieurs mois. Certains dureront plusieurs années. Ensuite, les restes incinérés sont rendus aux familles. Il n’est pas prévu de créer des fossiles.

 

Comment le projet du SSRT est-il financé?

Les projets de recherche qui se déroulent sur le site et l’installation du site sont financés par des budgets de recherche obtenus des fonds provinciaux et fédéraux. Particulièrement, une subvention fédérale a été accordée pour une chaire de recherche du Canada, une subvention provinciale a été obtenue des Fonds de recherche du Québec, et d’autres subventions d’infrastructures de recherche fédérales et provinciales ont été octroyées à l’UQTR, en lien avec les projets du SSRT. Toutes ces subventions ont été accordées après que les projets aient été évalués scientifiquement pour leur qualité et leur pertinence.

 

Qui puis-je contacter si je souhaite donner mon corps pour la recherche?

Consultez le site Web du laboratoire d'anatomie de l'UQTR dans la section "Le don de son corps".

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