Les premières écoles en Nouvelle-France

 

Résumé :

Dès les premiers temps de la colonie, un système scolaire s'installe lentement dans les premières villes du Québec.

Références :

AUDET, L.P., Le système scolaire de la province de Québec, Québec, Les Éditions de l'Érable, 1950.

MARCIL, Claude, L'éducation en Nouvelle-France, en Canada, en Bas-Canada, dans l'Eastern Canada et au Québec
jusqu'à la Grande Réforme
, dans Éducation Québec, vol. 11, no 1, septembre 1980.

Auteure :

Micheline Champoux

 

Avant que des prêtres et des religieuses fondent des écoles en Nouvelle-France, les adultes français avaient déjà des
professeurs. Dès leur arrivée en Nouvelle-France, les Français ont appris comment se débrouiller pour vivre en suivant
les conseils des Amérindiens.

Pendant le premier hiver que Jacques Cartier a passé à Québec, les Amérindiens lui ont enseigné à naviguer sur
le fleuve et les rivières ; ils ont enseigné aux Blancs comment se protéger du froid et comment se nourrir pour ne pas
tous mourir du scorbut.

Mais la première école de la Nouvelle-France a ouvert ses portes à Québec cent ans après la venue de Jacques Cartier.
C'était en 1635. Elle était dirigée par les pères Jésuites. C'était une école pour les garçons. Cinq ans plus tard,
une communauté religieuse, appelée les Ursulines, ouvre une école pour filles.

Tu sais que Ville-Marie (Montréal) a été fondée longtemps après Québec. Tu sais aussi que Marguerite Bourgeois a
été la première institutrice de Montréal. Elle transforma une étable que Maisonneuve lui avait donnée le 22 janvier 1658
en une école pour les enfants des colons. Mais savais-tu qu'à cette époque, il n'y avait qu'une cinquantaine de garçons
et de filles de 7 à 11 ans qui demeuraient à Montréal ?

Pendant environ 9 ans, l'école de Marguerite Bourgeois a accueilli autant les garçons que les filles. Cependant, à partir
de 1666, seules les filles continueront à fréquenter cette école. Cette année-là, une petite école fut ouverte pour les
garçons par des pères Sulpiciens venus de France.

À Trois-Rivières, on ne sait pas en quelle année fut fondée la première école. On sait cependant qu'en 1652, un notaire
était en même temps maître d'école dans sa maison. On sait aussi que les sœurs de la Congrégation (la communauté
de Mère Bourgeois) ont ouvert une école pour filles en 1664.

Dans les petites paroisses de campagne, ce sont presque toujours les curés qui donnent un peu d'instruction aux
enfants qui le désirent. À cette époque, les enfants ne sont pas obligés d'aller à l'école. Mais, lorsqu'ils peuvent avoir un
maître d'école, la plupart des parents souhaitent que leurs enfants possèdent une instruction de base.

Généralement, les enfants ne passent qu'une à deux années à l'école. Après, alors qu'ils ont neuf ou dix ans, ils aident
leurs parents à la ferme. Quelques garçons iront apprendre un métier jusqu'à l'âge de 14 ans tandis que quelques
filles travailleront comme domestiques dans une autre famille.

Les enfants qui vont à l'école ont quand même beaucoup de raisons pour manquer souvent leurs cours. Ils doivent quelquefois
marcher plusieurs kilomètres pour se rendre à l'école. Aussi, les tempêtes, les journées de grand froid, le manque de
nourriture et la maladie, surtout l'hiver, sont autant de raisons pour ne pas aller à l'école.

Il y a aussi les gros travaux de la ferme. L'enfant doit aider à nettoyer les champs, semer les céréales au printemps,
les cueillir à l'automne, ramasser le bois pour l'hiver, et faire toutes sortes d'autres travaux. Lorsqu'il y a des guerres ou du
travail urgent sur la ferme, les enfants ne vont pas à l'école.

Aussi, l'instruction de base est assez réduite. En un ou deux ans, les enfants n'ont que le temps d'apprendre à lire, à écrire
et à compter. Mais le plus important, c'est d'apprendre son catéchisme. Souvent, on apprend à lire dans le seul
manuel que l'on possède : le livre d'Histoire Sainte.

À mesure que le nouveau pays s'organise, des écoles primaires et même quelques écoles secondaires s'ouvrent un
peu partout. Quelques enfants pourront même apprendre certains métiers (arpenteur, navigateur, explorateur) dans des
écoles de métiers. Au moment de la Conquête par les Anglais, il y avait 47 écoles primaires au pays.

 

 

 

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