3. La classification des traités de botanique du XVIIe siècle ou vers une classification naturelle (suite 1.)

Les figures refléteront donc davantage la structure visible de la plante et traduiront ce souci manifeste d'une classification des plantes. Par exemple, avec la publication en 1675 de l'Anatome plantarum* de Marcello Malpighi*  et en 1682 du The Anatomy of Plants* de Nehemiah Grew* , la botanique progresse. Grâce à leur travaux au microscope, ils permettent une meilleure connaissance des plantes et de leur anatomie. Jacques Rudolf Camérarius* publie en 1694 De sexu plantarum epistola*, son mérite réside dans le fait d'avoir identifié les organes sexuels chez les plantes. Pour John Ray*, la question fondamentale de la botanique est la détermination d'une méthode. Dans Methodus plantarum nova*, il base sa classification sur la similitude et la convenance des diverses parties de la plante, par exemple, celle de la racine, de la fleur et de son calice, de la semence et de son enveloppe.
Joseph Pitton de Tournefort* par ses recherches importantes compilées dans Élémens de la botanique ou Méthode pour connoître les plantes* (1694) et dans Institutiones Rei Herbariae* marque un point culminant de l'histoire de la botanique de la fin du XVIIe siècle. Contrairement à Ray, il fondera sa classification sur un unique organe, la corolle de la fleur. Il distinguait alors entre les monopétales (Gamopétales), les polypétales (Dialypétales) et les apétales. Il obtenait ainsi 22 classes. Tournefort a eu le mérite d'utiliser la valeur taxonomique de la corolle que notre classification actuelle emploie toujours. Or comme toute césure radicale avec les champs de pensée des Anciens lui semble encore impossible, il partage le monde végétal en arbres et en herbes, comme au temps de Théophraste. À la différence de ces prédécesseurs, ses ouvrages portent exclusivement sur la botanique pure qu'il divise en deux parties: la connaissance des plantes et celles de leurs vertus*. Le tableau de l'ouvrage de Joseph Pitton de Tournefort illustre bien sa manière de classer les plantes . L'examen des illustrations de ses ouvrages fait voir un intérêt marqué pour le rendu des moindre détails de parties bien précises de la plante permettant la classification, c'est-à-dire surtout la corolle de la fleur


Page précédente  Retour au début du chapitre  Page suivante