deux axes principaux et un axe transversal :

 

Axe 1 : Promotion de la santé

Cet axe s'inscrit en continuité avec la recherche post-doctorale effectuée d'octobre 2006 à mai 2009 dans le domaine de la santé publique et des inégalités sociales de santé à Montréal.

 

Projet « Outil de lecture des déplacements cyclistes au regard de l'environnement urbain » (étude de faisabilité, Soutenir le développement d'aménagements favorables aux cyclistes dans une perspective de promotion de la santé (Financement Centre Léa roback - IRSC)

Ce projet, qui examine la faisabilité d'un dispositif méthodologique pour analyser le potentiel cycliste de la ville de Montréal, s'articule autour de deux objectifs :

- Capter l'expérience des cyclistes durant leurs déplacements tout en révélant les interactions avec les autres usagers, les effets des configurations spatiales et des aménagements sur le vécu du déplacement.

- Obtenir des informations sur la vitesse du déplacement, l'effort que celui-ci génère pour évaluer les dépenses caloriques de chaque participant. De plus, la mesure des dépenses caloriques donnerait une information intéressante à la fois pour les chercheurs, professionnels et intervenants en santé publique, soucieux de réduire les problèmes d'obésité et de promouvoir des modes de vie actifs, mais également pour les participants qui n'ont pas accès à ce genre d'information.

 

Projet « Nouvelles ambiances urbaines, nouveaux rapports des piétons à l'espace : quels enjeux en santé publique ? » (Subvention IRSC)

Dans le cadre d'une recherche internationale qui rassemble trois équipes (France, Brésil et Canada) et qui s'intéresse aux effets des nouvelles ambiances urbaines sur les corps en marche, l'équipe canadienne organise le dernier atelier. Ce dernier servira à la fois de synthèse à l'exercice de problématisation ainsi que de planification au développement d'un programme de recherche en santé publique qui vise à promouvoir le transport actif en ayant pour objectif de mieux comprendre quels rapports à l'espace développent les piétons. L'intention de l'équipe canadienne est de définir les ambiances qui invitent à la marche. Pour ce faire, notre équipe bénéficie de l'expertise de chercheurs en santé publique et en activités physiques ainsi que celle de spécialistes en urbanisme et en géographie dans le but de concilier les intérêts de la santé publique aux impératifs de l'urbanisme.

 

Projet « les pratiques de loisir à risque chez les hommes de 14 à 24 ans » (Subvention MELS)

Dans le domaine du loisir, comme dans d'autres sphères, les hommes adoptent des comportements plus risqués en matière de santé, ce qui est d'autant plus vrai pour les jeunes hommes (Hamel et Goulet, 2006).  Selon une étude québécoise, 72 % des victimes de traumatismes d'origine récréative et sportive (TORS) sont des hommes, et 65 % ont moins de 25 ans. Ces résultats illustrent l'importance de mieux comprendre en quoi et pourquoi les pratiques récréatives des hommes conduisent à autant de TORS. Ce projet de recherche s'inscrit dans cette perspective. Ainsi, l'objectif général de ce projet vise à identifier les déterminants personnels (d'ordre physique et psychologique) et culturels (normes sociales, pression des pairs) favorisant la pratique de loisir à risque ou conduisant à des TORS chez les garçons et les hommes de 14 à 24 ans. Dans l'idée d'explorer le sujet, une première étude qualitative a été menée sous la direction d'Hélène Carbonneau grâce à un FIR qu'elle a obtenu en 2011. Cette étude a permis de réaliser une recension des écrits sur les facteurs déterminants dans la pratique à risque et d'identifier de façon empirique les déterminants personnels et sociaux qui influencent la prise de risque dans les activités de loisir des hommes de 14 à 24 ans (réalisation de 25 entretiens semi-dirigés). Un cadre théorique est en voie de développement et fournira un modèle intégrateur expliquant la prise de risque dans les activités de loisir. Les premiers résultats obtenus au regard de la recension des écrits et des 25 premiers entretiens semi-dirigés nous amènent à approfondir un nouvel aspect soit l'impact de l'environnement physique.

    Au vu des travaux récents sur l'influence de l'environnement physique sur des pratiques à risque comme le Parkour (Miaux, 2009) ou la planche à roulettes (Legendre, 2011; Laurent, 2009), une deuxième étude qualitative visant à compléter le développement du modèle en considérant également les effets de l'environnement physique sur la prise de risque dans les activités de loisir sera réalisée en 2012-2013 grâce à une subvention obtenue conjointement par les professeures Carbonneau, Marcotte et Miaux (50 000$, MELS). Sylvie Miaux étant la chercheure spécialiste de l'aménagement au sein de l'équipe porteuse du projet, elle prendra en charge la recherche exploratoire qui sera menée à compter d'octobre 2012 jusqu'à mai 2013 et consistant à l'observation in situ des pratiquants. Une grille d'observation sera construite et testée à cet effet. Ce financement permettra également d'amorcer l'étude quantitative par la construction et le test de l'outil de collecte de données quantitatives, durant l'hiver 2013, en vue d'une collecte auprès de 1000 jeunes pour réaliser une validation par équations structurales du modèle. Sylvie Miaux aura à développer la partie de l'outil quantitatif documentant les caractéristiques du milieu physique des pratiques de loisir à risque.

  

Axe 2 :Aménagement et activités récréotouristiques

Cet axe est à la fois dans la continuité de mes préoccupations relatives à l'aménagement qui datent de mon doctorat et profite également de mon nouveau milieu de travail qui m'amène à penser l'aménagement en faveur de l'expérience de loisir.

 

Projet « Aménager la ville pour les cyclistes : l'itinéraire, une lecture de l'expérience du mouvement » (Subvention FIR-UQTR)

Plusieurs recherches ont mis en évidence l'influence de l'urbanisation sur la façon de se déplacer. En effet, sont apparus ce que l'on appelle des effets de quartiers générés par un urbanisme fonctionnaliste dépendant de l'automobile comme le précisaient Newman P. et Kenworthy J.R. (1999). Dans de nombreuses villes nord-américaines comme Montréal cela se traduit par des environnements urbains percés d'artères surdimensionnées pour répondre aux besoins du trafic automobile, par des centres commerciaux entourés de stationnements, de restauration rapide, de «power centers». Malgré une importante densité urbaine, l'existence de la proximité, de la mixité fonctionnelle et sociale, une forte dépendance à l'automobile est encouragée par l'existence d'un milieu favorable en tout point à l'utilisation de cette dernière. Dans ces conditions, comment s'organisent les transports actifs dans ces quartiers conçus pour l'automobile ? Comme l'ont montré Terri Pikora et Billie Giles Corti (2002), les caractéristiques de l'environnement et de l'espace sont déterminantes dans le fait de marcher ou de faire du vélo. Les quartiers résidentiels dépourvus de services, de commerces, d'activités de loisirs n'offrent aucune stimulation à marcher ou à faire du vélo. À l'heure où les villes se dotent de vélos en libre-service (ex. BIXI à Montréal), de plans cyclables (ex. Trois-Rivières), d'un centre de gestion des déplacements (ex. celui de la Mauricie), il est primordial d'avoir une bonne connaissance de la pratique du vélo (comportements, expériences, attentes, etc.) afin de promouvoir des aménagements sécuritaires, attractifs et qui sont implantés de manière pertinente (suivant le danger aux artères, au regard des lieux origines-destinations, etc.). Dans l'idée d'avoir une vision globale de la pratique du vélo en ville, il est primordial de compléter les recherches qui s'intéressent à la perception des déplacements cyclistes (Akar et Clifton, 2009; Brown et Spinney, 2010), aux comportements (Carré et al. 2000, Walton et Thomas, 2007) et aux effets de l'environnement urbain (Cervero et al, 2009; Frank, Schmid, 2003; Titze et al., 2008) par notre recherche qui s'intéresse à l'expérience des cyclistes, à ce qui stimule et limite leur déplacement. Ainsi, il nous semble important de recueillir des informations relatives, d'une part, à la qualité de l'expérience vécue lors du déplacement, d'autre part, aux comportements en lien avec les configurations spatiales générées par les différentes formes d'aménagement cyclable (bande cyclable, piste en site propre, etc.) sans oublier les attentes des cyclistes quant à la configuration de l'espace qui leur est proposée, tout ceci dans l'idée de proposer des pistes d'aménagement adaptées à cette pratique. Objectifs : Ce programme repose sur la réalisation de trois objectifs généraux : 1) approfondir le concept d'itinéraire (Miaux, 2007, 2008), développé durant la thèse de doctorat, comme cadre conceptuel conçu pour analyser l'expérience en mouvement (du piéton, du cycliste, du touriste, de l'habitant, de la personne en situation de handicap, etc.) ; 2) développer des connaissances sur les cyclistes, leurs attentes, leurs comportements, leurs expériences et les stratégies de choix de leur parcours dans une ville moyenne : Trois-Rivières. Pour ce faire, nous utiliserons un outil méthodologique qui s'inspire des « mobile methods » (Sheller et Urry, 2006 ; Fincham et al., 2010) pour, d'une part, durant le parcours in situ, saisir l'expérience des cyclistes, leur comportement et, d'autre part, durant une phase d'entretiens semi-dirigés (auprès d'une vingtaine de cyclistes), révéler leurs attentes et, à partir du visionnement du parcours effectué, observer avec eux leur expérience. Le tout permettra d'analyser le potentiel cycliste des villes tout en proposant des pistes d'aménagements adaptées ; 3) intégrer le partage et l'utilisation des connaissances relatives à l'expérience cycliste auprès des différents acteurs.

 

Projet « La mise en scène du fleuve urbain : penser l'aménagement des espaces publics pour l'expérience des visiteurs »

Depuis quelques années, certaines villes profitent de la tenue d'événements touristiques tels que l'exposition internationale (Saragosse 2008), l'anniversaire de leur création (400 ans de la fondation de Québec), etc. pour reconvertir des secteurs délaissés (les abords des ports, les friches industrielles, les voies de chemin de fer désaffectées…) en lieux de promenade où la végétation et l'intégration de l'art sont privilégiées. Outre la consolidation des objectifs du projet urbain, ces espaces deviennent des lieux de mise en scène : le fleuve sert à la fois de décor et de fil directeur à une narration permettant à touristes et habitants de vivre une expérience centrée sur la thématique de l'eau. Que ce soit à Saragosse avec son parc métropolitain aménagé sur les berges de l'Ébre ou à Québec avec sa promenade Champlain, la réhabilitation de ces cours d'eau, l'histoire et l'art se conjuguent pour qu'habitants et touristes aient à nouveau accès au fleuve en tant qu'élément porteur d'identité pour les premiers et d'imaginaire pour les seconds. Nous souhaitons comprendre comment est pensé l'aménagement de ces deux espaces à travers l'analyse des différentes dimensions de la mise en scène : artistique, culturelle, sensorielle. Pour ce faire, nous procéderons, d'une part, à l'analyse du contenu des deux projets et, d'autre part, à celle de photographies de ces espaces donnant à voir la mise en scène des différents dispositifs (artistiques, sensoriels, pédagogiques, etc.). Nous visons à analyser, dans un premier temps, l'appréhension de l'intentionnalité de l'aménageur et, dans un deuxième temps, la

réception de l'aménagement par les visiteurs.

 

Projet "Penser et concevoir des aménagements favorables à la mobilité durable et au développement d'espaces ludiques : la promenade urbaine concept à l'étude" (Subvention FQRSC 2013 à 2016)

En aménagement urbain, la question de la mobilité durable constitue de nos jours un des enjeux prioritaires des municipalités. De nombreuses villes aménagent des espaces pour faciliter la mobilité durable, ceux-ci ne sont cependant pas toujours très fréquentés. Pour assurer le succès de ces espaces, il semble primordial de leur donner une dimension ludique. C'est pourquoi ce projet vise à contribuer au développement d'aménagements conciliant mobilité durable et activité récréotouristique en travaillant plus spécifiquement sur la promenade urbaine, forme d'aménagement retenue par la ville de Québec (Promenade Samuel de Champlain) et prochainement en chantier dans la ville de Montréal (projet de promenade urbaine faisant le lien entre le Mont Royal et le fleuve). Plus exactement, ce projet contribuera : 1/ à l'avancement des connaissances sur les promenades urbaines; 2/ à l'analyse des éventuelles divergences et convergences entre les conceptions culturellement différentes (Québec, Saragosse en Espagne et Bordeaux en France); 3/ à l'analyse des effets de ce type d'aménagement sur l'expérience vécue par les usagers afin de saisir la portée de la promenade urbaine dans le développement d'espaces conviviaux alliant déplacement et loisir. Dans l'idée de mieux saisir l'expérience des usagers et des concepteurs de la promenade urbaine, une méthode permettant de révéler l'expérience in situ des répondants sera utilisée. Il s'agit du « récit de la marche en temps réel » qui donne au répondant la possibilité d'expliquer son parcours tout en marchant. De plus, une analyse de contenu des documents rédigés par les concepteurs sera effectuée.

 

Axe transversal : L'itinéraire en tant que révélateur de l'expérience du sujet en mouvement comme approche théorique et « le récit de la marche en temps réel » comme approche méthodologique 

 

L'ensemble de mes recherches, centrées sur l'expérience de loisir, s'appuie, d'une part, sur l'utilisation et le développement d'une approche théorique développée lors du doctorat en géographie (l'itinéraire comme concept permettant d'analyser l'expérience du sujet en mouvement) et, d'autre part, sur approche méthodologique qui permet de dévoiler l'expérience à travers le récit en temps réel et in situ du parcours effectué par le participant (piéton, cycliste, habitant, touriste, etc.).