Roxanne Tétreault

PROJET 1

« Le bruit de l’inertie »

Cette structure assemblée par divers objets et matériaux est réalisée de façon performative. L’artiste dispose d’abord autour d’elle une variété d’objets trouvés, recyclés, récupérés, etc. Elle prépare du gel acrylique et du plâtre en vue de l’assemblage. Elle installe aussi un micro qui capturera les sons des manipulations et des spécificités propres aux matériaux. Une fois l’enregistrement audio en marche, une certaine rapidité dans le rythme d’exécution s’installe. Lorsque l’artiste considère que la sculpture est terminée, elle met aussi fin à l’enregistrement. On peut parler d’acte performatif par le fait d’avoir la contrainte de réaliser l’œuvre en un temps seulement. L’archivage de cette performance est alors assuré par sa capture sonore.

Lors de l’exposition, la sculpture est disposée sur un socle. L’enregistrement des sons provenant de la réalisation est alors diffusé au sein de l’œuvre, de façon cachée. La lecture se fait donc à plusieurs niveaux. Il y a, d’une part, l’œuvre d’art visible et statique et, d’autre part, la dimension sonore invisible et en mouvement. La combinaison de ces deux aspects permet aux spectateurs et aux spectatrices d’accéder à une part importante du processus de l’artiste et aux étapes transformative de l’œuvre. L’œil est amené à voyager au sein de la structure en associant certains sons aux matériaux ou aux gestes de l’artistes.

PROJET 2

« J’vais dormir là-dessus »

Le processus de création derrière cette œuvre implique, d’abord, la mise en place d’une sélection de matériaux et d’objets récoltés par l’artiste. Ensuite, elle les assemble intuitivement de sorte à créer une structure sculpturale surprenante. Le socle vertical a été peint selon la composition de l’œuvre et il en devient alors partie intégrante. Sur une des surfaces se trouve une photographie où l’œuvre elle-même est placée dans un espace campagnard. Cette mise en abîme accentue l’ambiguïté de l’objet et ouvre l’imaginaire et les questionnements des récepteurs sur le sens. Cette œuvre peut apparaitre comme un bâtiment, une ruine, une structure industrielle, un environnement aux multiples angles et aux points de vue distincts.

L’intérêt de Roxanne se porte, entre autres, autour de la potentialité des matériaux. Elle les découvre, les assemble et se laisse surprendre par leurs possibilités. Aussi, elle travaille en relation attentive avec chaque étape du processus, lui offrant ainsi des découvertes, des surprises et des imprévus qu’elle réutilise au sein même de l’installation « finale » de l’œuvre.

PROJET 3

« La fleur morte vit toujours »

Dans cette installation, une variété d’objets et de matériaux sont mis en relation dans un même espace, créant ainsi un lieu à la fois familier et absurde. Au mur, les photos montrent l’artiste en plein travail, pendant le processus de création. Ces images agissent à la fois comme archives et comme œuvres. Ainsi, le regardeur a accès à certaines étapes de la réalisation. Il peut constater les différentes possibilités d’assemblage et de mise en scène, au-delà de l’installation « finale » qui est présentée. De plus, par l’acte performatif de l’artiste, la potentialité qu’offre le dialogue entre les matériaux est mise de l’avant

PROJET 4

« Born twice »

Sur un socle blanc est disposé une boîte cubique où les parois donnent l’effet de vieux murs salis et usés par le temps. Une lampe sur pied est placée de façon à éclairer le dessus de la structure. En s’y approchant, on constate un trou par lequel on peut y découvrir l’intérieur. Dans l’espace restreint, un œuf coulant se trouve sur un socle. Les fluides colorés tombent jusqu’au sol de cet espace intérieur au murs blanchâtres.

La mise en abime du double socle ainsi que la symbolique de l’œuf soulèvent des questionnements autour de la naissance d’une œuvre. Le cube éclairé est ce qui est vu en premier lieu, et c’est en regardant à l’intérieur de celui-ci dans un deuxième temps qu’un nouveau sens vient changer l’interprétation des différentes couches de lecture.