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Imaginez que vous faites du vélo et que la vitesse à laquelle vous pédalez correspond à la production de nouvelles cellules. Aujourd’hui, vous décidez de pédaler rapidement. Problème : vous filez tout droit vers un ravin ! Vous devez appuyer très fort sur les freins pour espérer vous arrêter à temps et éviter la catastrophe. Cependant, à votre grande surprise, vous vous rendez compte que vos freins ont disparu ! La production d’un trop grand nombre de cellules, qu’on appelle une tumeur, vous précipite vers le ravin : le cancer. Au Canada, on estime que deux personnes sur cinq seront un jour atteintes du cancer : c’est la principale cause de décès dans le pays.
Pour mieux comprendre le cancer, il est important d’apprendre comment l’organisme communique avec ses cellules pour leur ordonner d’arrêter leur multiplication. Des études ont montré que cette communication peut être similaire chez des espèces qui semblent pourtant très différentes. Par exemple, il a été prouvé que la perte d’un des deux freins PTEN ou LKB1 favorise l’apparition de tumeurs chez l’humain et le ver microscopique C. elegans. De nombreux laboratoires étudient cet animal aux multiples avantages. L’élever est peu dispendieux. Son cycle de vie est très court : il faut seulement trois jours à un embryon pour atteindre l’âge adulte. Chaque parent engendre un grand nombre de descendants (environ trois-cents), et il est transparent : nul besoin de le disséquer pour pouvoir observer ses organes. Ainsi, nous utilisons ce ver comme modèle d’étude pour identifier de nouveaux freins qui pourraient être des cibles de traitement pour soigner le cancer.
Après avoir traité les vers avec un produit chimique, nous avons observé que certains d’entre eux développaient des tumeurs : cela veut dire qu’au moins un frein a été supprimé. Grâce à différentes approches de biologie, nous avons trouvé qu’il s’agît d’un nouveau frein : SARM1. Nous cherchons maintenant à comprendre comment il fonctionne.