Nérée Beauchemin, médecin et poète
Résumé
La vie et l'œuvre du célèbre poète québécois : Nérée Beauchemin.
Références
La revue de l'université Laval, vol. IV, no 4, décembre 1950.
La littérature canadienne-française, Centre éducatif et culturel, 1968, p. 140.
GUILLEMETTE, Armand, Nérée-Beauchemin, Thèse UQTR.
Auteur
Jocelyn Morneau
Comme tous les pays du monde, nous avons des écrivains et des poètes célèbres. La poésie est un art littéraire qui
n'est pas toujours facile à comprendre. Mais il y a des exceptions. Certains poètes possèdent le don de jouer avec les mots,
de se servir de comparaisons pour créer de belles images. Charles-Nérée Beauchemin est l'un d'eux.
Nérée Beauchemin était un homme très simple. Il est né à Yamachiche, tout près de Trois-Rivières en 1850. De 1863
à 1870, on le retrouve étudiant au séminaire de Nicolet, ensuite à l'université Laval jusqu'en 1874. Comme son père,
il étudie la médecine et exerce sa profession dans son village natal jusqu'à sa mort, en 1931.
On dit de Nérée Beauchemin qu'il est un poète de terroir. Cette expression qualifie des poètes dont l'œuvre décrit toutes
les beautés de la campagne et les bons souvenirs de l'enfance passée sur la terre natale. Cette terre, pour Beauchemin,
c'est la région trifluvienne.
Il a écrit de nombreux poèmes qui parlent des beautés de notre pays, de notre langue et aussi de la religion catholique.
Comme poète, il est très sensible à son environnement. C'est avec grâce et simplicité qu'il nous en parle. Voici quelques vers :
« Au fond des forêts que décorent
Sapins verts et blancs merisiers
Les sirops odorants se dorent
Au feu des résineux brasiers »
Pour Beauchemin, la langue française parlée au Québec possède beaucoup de charme :
« Ce vieux français c'est tout chez nous
Sous ses aspects âpres et doux
Ce langage simple et sublime :
C'est toute la partie intime. »
Le premier poème publié par Nérée Beauchemin s'intitule « Les Petits Pèlerins ». Il paraît dans le journal
L'opinion publique le 21 novembre 1871. L'auteur a alors 21 ans. Puis, pendant 20 ans, il publiera des poèmes
dans La Patrie, un important journal de Montréal.
En 1888, alors qu'il n'a que 28 ans, Nérée Beauchemin a déjà écrit plus d'une trentaine d'œuvre et la Société
Royale lui remet un diplôme de jeune auteur. En 1896, son ami et poète Louis Fréchette favorise son entrée à la
Société Royale.
L'université Laval reconnaît son grand talent en lui remettant le titre honorifique de docteur des Lettres. En 1930, à
la fin de sa vie, il reçoit l'une des plus hautes distinctions du monde littéraire : la médaille de l'Académie française.
L'œuvre de Nérée Beauchemin se compose principalement de deux recueils de poèmes : Les floraisons matutinales,
paru en 1897 et Patrie intime, publié en 1928. Ce dernier recueil est paru grâce à un de ses amis, Mgr Albert Tessier.
C'est lui qui a découvert le manuscrit que Beauchemin avait relégué aux oubliettes.
Un des poèmes les plus célèbres de Nérée Beauchemin s'intitule « La cloche de Louisbourg ». En voici un extrait :
« Cette vieille cloche d'église
Qu'une gloire en larme encore
Blasonne, brode et fleurdelise
Rutile à nos yeux comme l'or.
Bien des fois pendant la nuitée,
Par les grands coups du vent d'avril,
Elle a signalé la jetée
Aux pauvres pêcheurs en péril. »
Ce qui rend les poèmes de Beauchemin intéressants, c'est sans doute la simplicité des mots qu'il employait, et
la sincérité qui transparaît dans ses vers. On sent qu'il aime sa patrie, sa langue et sa religion. Il a passé la presque
totalité de sa vie à l'ombre du clocher de Yamachiche.
Sa vieille maison est toujours là, tout près de l'église. On y conserve encore ses meubles et tout ce qu'il utilisait
pour soigner les malades.