Utiliser la Grille d’appréciation de la dangerosité.
La séparation représente même un déclencheur d’escalade de la violence et un prédicteur d’homicide, de féminicide ou de filicide (meurtre par un parent de son enfant) (facteur de risque de dangerosité). Au moyen de la séparation, le parent prend la décision de mettre fin à la relation. Il cherche à reprendre le contrôle de sa vie et à offrir un lieu sécuritaire à l’enfant.
Le recours aux maisons d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale est primordial afin d’assurer leur sécurité ainsi que celle de leurs enfants.
La séparation constitue une période charnière. Elle entraine une augmentation des tensions. La violence peut alors se transformer, se multiplier et perdurer. Le parent auteur de violence conjugale cherche à reprendre le contrôle. Le risque pour la sécurité psychologique et physique peut donc augmenter. Le parent auteur de violence conjugale ne reconnait pas que son partenaire est un être libre, autonome, égal à lui-même, et en droit de mettre un terme à la relation. Une guerre peut se déclencher au moyen de diverses procédures judiciaires. L’enfant peut être instrumentalisé et utilisé pour atteindre le parent qui subit la violence conjugale. D’ailleurs, les parents qui subissent la violence conjugale rapportent une crainte de perdre la garde de leur enfant en se séparant, et que celui-ci se retrouve seul avec son parent auteur de violence conjugale.
Alors que le parent quitte la relation, il se retrouve seul et démuni. Il a subi la violence, et cela a d’importantes conséquences (ex. : impacts marqués sur sa santé mentale et physique). Il doit composer avec un enfant qui, lui aussi, souffre des conséquences de cette situation. Certains individus du réseau social du parent peuvent devenir polarisés dans leur allégeance, créant ainsi une dégradation du tissu relationnel autour de lui. Il peut également subir des attaques à sa réputation de la part de l’autre parent, ayant pour effet de soulever un doute chez l’entourage.
Pendant la relation, le soutien de l’entourage est essentiellement émotionnel. Lors de la rupture, les besoins se diversifient et deviennent plus concrets. Le parent peut avoir besoin d’un soutien matériel, d’un logement pour lui et son enfant, etc. À la suite de la rupture, le parent peut reprendre contact avec certaines personnes qui s’étaient éloignées pendant la relation conjugale ou créer de nouvelles relations. Les risques d’une reprise de la relation conjugale sont plus élevés si le parent ne bénéficie pas du soutien d’un réseau social lors de sa prise d’autonomie.