3. La classification des traités de botanique du XVIIe siècle ou vers une classification naturelle.

Au cours du XVIIe siècle, les naturalistes, les érudits sont plus critiques que leurs prédécesseurs et donnent plus d'importance à l'observation de la nature. Ils constatent qu'il existe des plantes qui n'ont pas été décrites par les Anciens. Ils se mettent à collectionner et décrire ces plantes. Toutes ces descriptions écrites ou dessinées auront une forme précise tant du point de vue littéraire qu'iconographique. Une nouvelle classification est inventée puisque les Anciens ne connaissent pas ces plantes que des explorateurs rapportaient de plusieurs régions du globe terrestre. Il fallait préciser les structures visibles des plantes inconnues et classer aussi ce que les botanistes avant eux avaient catalogué.

Or, l'illustration au début du XVIIe siècle devient une manière de décrire avec plus d'acuité. En botanique, la gravure sur bois cède la place à la gravure sur métal, ce qui permet de rendre avec plus de détails les parties de la plante. Elle joue donc le rôle d'un instrument scientifique utile. La gravure sur métal au service de l'illustration botanique affirme la place de la figure comme instrument pour faire une science:

"In reviewing the illustrated botanical books of the first half of the seventeeth century, we realise that the volumes containing engraved plates tended to become picture - books, in which the text was reduced to a minimum."*.

Il ne faut pas croire que l'on faisait la botanique uniquement à partir de l'illustration et que les textes étaient totalement inexistants, loin de là. Même si les premières années du XVIIe siècle ont été marquantes pour le développement de l'illustration botanique, c'est vers la fin du XVIIe siècle que seront entrepris des travaux de classification importants. Tout particulièrement avec Ray qui a classé les plantes d'après leur aspect général et leurs fruits. Il divise les arbres et arbrisseaux en neuf classes; les arbustes ou sous-arbrisseaux en six classes et les herbes en quarante-sept*. À la fin du XVIIe siècle on assiste à une césure radicale avec la botanique des Anciens ou avec celle des herboristes du XVIe siècle. Quelles sont les structures visuelles de cette botanique de la fin du XVIIe siècle?

"Elle doit s'adresser à un plan d'objets déterminé: à partir de la fin du XVIIe siècle, par exemple, pour qu'une proposition soit 'botanique' il a fallu qu'elle concerne la structure visible de la plante, le système de ses ressemblances proches et lointaines ou la mécanique de ses fluides et elle ne pouvait plus conserver, comme c'était encore le cas au XVIe siècle, ses valeurs symboliques, ou l'ensemble des vertus ou propriétés qu'on lui reconnaissait dans l'Antiquité."*.


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