Quelles sont les connaissances botaniques de Champlain? Notons entre autres choses que les passages botaniques sont nombreux dans le Brief Discours*. Le quart des 900 lignes porte sur la botanique et plus particulièrement sur les plantes utiles. Champlain ne se comportera pas autrement dans ses récits canadiens*. La seule réserve qui s'impose serait que:
"la flore canadienne n'offre pas un cortège de plantes d'intérêt économique aussi impressionnant que celles des Antilles et du plateau mexicain".*.
Le texte et les illustrations du Brief Discours qui l'accompagnent, dans lequel Champlain fait un "rapport au vray à Sa Majesté"* de ce qu'il a vu aux Antilles et en Amérique espagnole est remarquable d'abord par ses cartes riches en renseignements sur le type d'arbres qu'on y trouve: par exemple la planche IV (St Loucque de barameda) peut laisser voir l'emplacement "forais pain", de "bois dolliviers", sur la planche XXVII (Lavelle Croux) on indique une forêt de "gouyave". Sur plusieurs cartes, Champlain nomme entre autres des "palmistres", des "palmiers", des "plantes". Champlain inventorie et situe dans sa topographie les sites des forêts riches en bois ayant une valeur économique. Les figures ci-jointes illustrent les plantes recencées. Les cartes de Champlain ajoutent au modèle stéréotypé de la représentation des forêts des informations plus précises sur la flore vernaculaire de l'Amérique. Ce souci de description plus détaillée des richesses naturelles traduit une nouvelle préoccupation en cartographie. Une telle exactitude se retrouve-t-elle dans les structures de la représentation des plantes du Brief Discours? Peut-elle révéler une classification et du même coup aider à cerner de plus près l'univers botanique de Champlain?