Différents types de cervicalgie

Spécifique

Lorsque la cervicalgie est attribuable à une cause identifiable, il s’agit d’une cervicalgie de type spécifique. La cervicalgie de type spécifique est plus rare, mais elle nécessite un suivi médical pour en traiter la cause. Les douleurs cervicales spécifiques sont associées à des causes plus préoccupantes ne provenant pas nécessairement du système musculosquelettique, telles que des maladies inflammatoires (exemple : méningite), infectieuses ou bien une tumeur ou une problématique qui implique un ou plusieurs autres systèmes du corps. La présence d’une fracture vertébrale est aussi une cause de cervicalgie spécifique.7

Associé à une douleur radiculaire ou à une radiculopathie

La douleur radiculaire et la radiculopathie sont présentes lorsqu’il y a inflammation ou compression d’une ou plusieurs racines nerveuses. La personne atteinte peut ressentir des picotements, des fourmillements, un engourdissement dans le ou les membres supérieurs.2 Une perte de réflexe et une faiblesse des muscles innervés par la racine atteinte peuvent également se manifester.89

Non spécifique/commune

Le diagnostic de cervicalgie non spécifique se caractérise par une douleur au cou dont l’origine ne peut être attribuée à une cause identifiable. Environ 90 % des douleurs cervicales sont reconnues comme des cervicalgies communes. Comme le diagnostic est plus complexe et relève de plusieurs facteurs physiques, psychologiques, sociaux et environnementaux, le terme « non spécifique » est utilisé pour caractériser ce type de cervicalgie. Une entorse cervicale, des spasmes musculaires (torticolis), un coup de lapin (whiplash) et des changements dégénératifs de la colonne cervicale (arthrose) sont des exemples appartenant à cette catégorie.1

Facteurs de risque

Les facteurs de risques sont des caractéristiques, des conditions ou des comportements qui augmentent les probabilités qu’une personne développe une cervicalgie. Plusieurs études ont permis d’identifier ces critères. Parmi ceux-ci, il a été observé que le sexe, certains facteurs génétiques, les habitudes de vie et le statut psychologique peuvent influencer le risque de développer une cervicalgie.10

Il a été montré que les femmes sont plus à risque de développer des cervicalgies comparativement aux hommes. Pour plusieurs troubles musculosquelettiques, l’avancement en âge est reconnu comme un facteur de risque, mais les enfants et les adolescents peuvent également développer des douleurs cervicales.10 Les facteurs génétiques peuvent aussi contribuer à certains types de cervicalgie, comme la dystonie cervicale, aussi appelée le torticolis spasmodique.11 La consommation de tabac, la sédentarité, le surpoids et l’obésité sont également des facteurs qui augmentent la probabilité de développer une cervicalgie.1012

  • Sexe féminin
  • Facteurs psychologiques
  • Facteurs génétiques
  • Problèmes de sommeil
  • Habitudes de vie (tabac, obésité, sédentarité)
  • Antécédent de douleur au cou
  • Présence d’un trauma
  • Antécédent de lombalgie
  • Mauvaise santé générale

Symptômes

Chaque personne peut présenter des symptômes et des incapacités différentes associées à la cervicalgie.

Voici une liste des symptômes possibles de la cervicalgie :7

  • Douleur au cou (diffuse ou localisée) avec ou sans symptômes neurologiques aux membres supérieurs
  • Spasme musculaire
  • Sensation de brûlure
  • Maux de tête

Outre ces symptômes, si vous présentez des symptômes de dysfonctionnement du système nerveux ou vestibulaire, il est important de consulter rapidement votre professionnel de la santé.12

  • Engourdissement
  • Fourmillement
  • Paresthésie
  • Étourdissement
  • Perte d’équilibre
  • Nausée et vomissement
  • Faiblesse dans les bras et les jambes
  • Incontinence urinaire ou fécale

Lors de son évaluation clinique, le professionnel de la santé précisera la nature des symptômes et des incapacités, en plus d’identifier les comorbidités associées. Cette évaluation est composée d’une anamnèse approfondie, d’un examen physique et de tests complémentaires, si nécessaires.

Anamnèse

Le professionnel de la santé vous posera plusieurs questions afin de mieux comprendre votre problème et votre condition de santé générale. Le contenu et le temps de l’anamnèse peuvent varier d’un professionnel de la santé à un autre.

Examen physique

Des tests physiques peuvent être effectués pour identifier les structures anatomiques qui sont impliquées dans la douleur. Certains tests peuvent également être effectués dans le but d’éliminer la présence de conditions plus alarmantes.

Tests complémentaires

Selon le contexte et le professionnel consulté, d’autres tests peuvent être effectués ou prescrits, tels que des imageries plus avancées ou des analyses sanguines si le professionnel suspecte une condition sous-jacente.13

Évolution de la cervicalgie

Des études révèlent qu’environ un tiers de la population présentera une douleur au cou sur une période de 1 an.14 Cependant, l’évolution de la douleur cervicale varie d’une personne à l’autre, suivant différentes trajectoires. Il est possible que la douleur fluctue en augmentant ou en diminuant, ou qu’elle demeure constante sans amélioration apparente.15 Il faut se rappeler que divers facteurs comme l’âge, le sexe, certains facteurs psychologiques, l’intensité initiale de la douleur et les circonstances de survenue de cette douleur (soudainement ou graduellement) peuvent avoir un impact sur l’évolution de celle-ci au cours d’une année.16

Une étude menée auprès de 617 personnes atteintes de douleurs au cou a montré qu’au cours d’une période d’un an, près de la majorité des participants (42,0 %) présentant une douleur d’intensité modérée au début de l’étude ont connu une amélioration légère de leurs symptômes, pour qu’ensuite la douleur se stabilise à une intensité faible (Trajectoire 2). Parmi cette cohorte, 22,0 % des participants ont présenté des niveaux constants de douleurs au cou d’intensité élevée, avec peu de variations, sur une période d’un an (Trajectoire 5).