Pénélope Crête

PROJET 1

L’anthropocène, c’est l’idée derrière cette installation. C’est un temps où l’humain se trouve au centre des perturbations géologiques. Pour l’exprimer, je me suis placé au cœur de mon installation, en dessous, de telle manière que nous pourrions croire que je me fais ensevelir par la glace qui est en train de fondre. Mais j’y reste tout de même, un peu bête, pendant que tout se transforme et se détruit devant moi.

Les paysages se modifient aux mêmes rythmes que nos envies de consommateur insatiables. Par coups de bouteilles d’eau à 3 $, par nos petites salades emballées dans un plastique qui ne se recycle pas, puis avec tous ces gobelets de café pour emporter de chez Starbucks, la terre se réchauffe. Le soleil semble de plus en plus chaud, les glaciers deviennent des icebergs et les icebergs, eux, deviennent des océans de plus en plus grands. Puis, parce que le camion de recyclage et de poubelles passe chaque semaine et qu’il ramasse tout derrière lui, on peut continuer de ne pas trop se sentir mal d’avoir rempli deux gros bacs en une semaine. Mais ça nous rattrape, la glace fond, l’eau prend le dessus.

Bientôt, le paysage, on en fera plus partie. Nos tentatives de sauver le monde en arrêtant de prendre le petit sac en plastique pour nos deux pommes vertes ne servira plus à rien. Ça ne s’arrêtera pas, puisqu’on pense à la terre puis aux tortues de mers seulement quand on va porter nos deux bacs de déchets sur le bord de la rue, en regrettant un peu de n’avoir pas su faire mieux.

 

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PROJET 2

 L’environnement qui est de plus en plus transformé, dénaturalisé, c’est ce que je voulais représenter dans ce projet. Avec des arbres, faits de cuivre, disposé au travers d’espaces naturels, je m’interroge sur la notion de l’appropriation de l’environnement par l’humain. Je réfléchis à l’empreinte que nous laissons et dont nous avons tant de facilité à former sur le vivant. Aussi, je réfléchis à mon rôle et à l’implication que j’ai dans tout ça. Car en prenant le symbole même de la nature — l’arbre — pour en construire un fait de métal, je lui enlève tout ce qui le définit, il ne lui reste plus que sa forme pour reconnaitre l’arbre en lui.

 Sans trop déranger, ces petits arbres de cuivre — symbole de la dénaturalisation — sont disposés de manière qu’ils aient l’air à leur place. Caché légèrement derrière des feuilles ou sur la pelouse, je cherche à montrer que les modifications qui se produisent dans le paysage naturel peuvent être aussi imposantes qu’elles peuvent être délicates. C’est à nous d’adopter un regard attentif sur l’environnement qui nous entoure. Nous prenons ce qui existe, nous nous emparons du matériel qui nous inspire de grandes idées, nous déracinons les arbres, nous creusons dans le sable pour en extirper les trésors qui s’y cache. Nous sommes avides de progrès, on veut se construire nos propres paysages. Alors, au rythme de nos envies, nous modifions, transformons et prenons tout, sans nous soucier de redonner à la terre. Nous sommes tous des squatteurs finalement. Nous prenons possession d’un espace, nous y érigeons nos abris, sans regarder ni nous préoccuper de l’espace que nous transformons.

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PROJET 3

Le processus de construction de cette sculpture s’est d’abord inspiré de matériaux naturels lors d’une journée que je passais en nature. J’ai ramassé l’écorce dont la texture et les couleurs s’accordaient avec mon désir de créer quelque chose de naturel, désir qui se retrouve particulièrement dans ma démarche artistique. Je ne connaissais pas, à ce moment, la place qu’ils auraient dans mon œuvre. L’automatisme est en effet au cœur de ma création. J’ai, par la suite, commencé par modeler de l’argile en laissant aller mes mains. Alors qu’elles érigeaient une forme qui m’a fait penser aux stalactites, j’ai décidé de continuer dans cet ordre d’idée. Pour que l’espace soit plus restreint, rappelant ainsi l’espace clos d’une grotte, j’ai intégré plusieurs éléments. L’écorce, la pâte à modeler, le plâtre et les boules de cotons se sont intégrés à ma grotte. Pour donner de la couleur, à la fois pétillante et réconfortante, j’ai choisi des épices chaudes que j’ai soufflées doucement sur l’œuvre (cumin, curcuma, cardamome et cannelle). Ces épices ajoutent, par le même fait, de la texture à ma sculpture. C’est ainsi que cette stalactite s’est érigée : un espace restreint quoiqu’accueillant et stimulant. Ces éléments rappellent d’ailleurs ceux qu’on pourrait retrouver dans une grotte du Moyen-Orient : on voyage par celle-ci. De plus, le processus de réalisation de cette sculpture s’est avéré très thérapeutique. Le fait de modeler l’argile, de « cueillir » ces bouts de natures, de choisir les épices, que j’allais y intégrer avec mon souffle, m’a permis de prendre le temps et d’apprécier la création sans contraintes ni limites. Cela m’a permis d’agir, simplement, sans jamais retoucher et de créer en suivant mon corps sans qu’il interfère avec ma pensée.

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PROJET 4

 

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