Psychologie des émotions : superstars !

Experts en psychologie des émotions


Dans cette section, vous retrouverez différents chercheurs qui ont marqué le développement des différents modèles dans la psychologie des émotions. Bien qu'il s'agisse d'un domaine relativement jeune, différents débats ont pu émerger dans cette branche de la psychologie. Les chercheurs présentés ont proposé différentes idées. Certaines peuvent sembler contradictoires, et cela est tout à fait normal. En effet, il n'y a pas encore de consensus clair quant au fonctionnement émotionnel des individus. Il reste beaucoup à faire dans cette discipline et il y a de la place pour encore plusieurs superstars!

 

Lisa Feldman Barrett


Chercheure en psychologie au Northeastern University, Lisa Feldman Barrett est une professeure de renom dans le domaine des neurosciences affectives. En effet, celle-ci propose depuis une dizaine d’année un modèle selon lequel les émotions seraient non pas des phénomènes innés mais plutôt des construits mentaux tentant de décrire différents états pouvant nous habiter de la façon la plus complète possible. Celle-ci a publié des centaines d’articles et des livres tels que How Emotions Are Made: The Secret Life of the Brain et Seven and a Half Lessons. Qui l’eut crut, passion et raison ne sont peut-être pas si éloignées!

 

 

Joseph Ledoux


Joseph Ledoux est une sommité dans la psychologie de manière générale. Professeur au New York University, celui-ci a décrit les corrélats neuronaux associés à la peur à partir de travaux sur des rats et des êtres humains. Il est important de noter que Ledoux a nuancé sa théorie il y a quelques années. En effet, celui-ci a établit une distinction importante entre les mesures neurobiologiques associées à la menace et l’expérience subjective de la peur. En effet, il a été relevé que l’expérience subjective de cette émotion ne corrèle pas nécessairement avec les activations des régions anatomiques associées à la menace. De plus, il décrit l’expérience subjective de la peur comme une expérience reposant sur le langage. Lire les émotions avec des scans? Pas si vite donc!

 

 

Peter Fonagy

Peter Fonagy est un psychologue clinicien et professeur au University College London qui a contribué à cerner les différences individuelles dans le traitement des émotions dans les relations interpersonnelles. Il a proposé une conceptualisation basée sur les données probantes du construit de mentalisation, qui provient de différents modèles psychodynamiques. Selon son modèle, la mentalisation caractérise le fait de décrire les actions de soi-même et d’autrui en tant qu’évènements mentaux.  Ainsi, la mentalisation permet de décrire de manière symbolique et complexe ce qu’un individu vit et sur ce qu’autrui vit. Cela permet à l’individu de vivre des émotions désagréables de manière plus tolérable. Une carence en mentalisation peut être un facteur associé à différents troubles de santé mentale tels les troubles de la personnalité et les troubles alimentaires. Le modèle de Fonagy est une démonstration que des notions provenant d’approches psychodynamiques peuvent être opérationalisables et étudiées empiriquement.

 

 

Antonio Damasio


Antonio Damasio est professeur en psychologie, neurologie et philosophie à l’University of Southern California. Il a proposé le fait que l’activité affective des personnes pouvait influencer la prise de décision. En effet, sa compréhension de l’impact des émotions dans la prise de décision a commencé quand il a observé que des personnes avaient des lésions sur le plan frontal. Celles-ci avaient conservé des aptitudes intellectuelles intactes tout en faisant des choix désastreux pour leur quotidien sur le plan relationnel, financier, etc. Il en est venu à comprendre que ces personnes avaient une lésion à une région précise, le cortex ventromédian. Il a expliqué que cette région agissait un peu comme un pont, en agissant comme un point de jonction entre le système limbique et le cortex préfrontal. Cette région permettrait alors de prendre en considération les émotions générées par des situations dans la prise de décision. Par exemple, le fait de décider de s’enfuir quand on voit un ours est guidé en partie par les émotions de peur qui émergent quand on le voit. On conseille souvent dans la culture populaire d’écarter nos émotions quand on prend une décision. Et si on décidait à la place de les considérer comme des alliés, qui nous aident à nous guider?

 

 

Jaak Panksepp


Cet auteur a proposé une taxonomie de différentes émotions reposant sur le fonctionnement anatomique. En effet, il a souligné qu’il y aurait sept émotions différentes en fonction de systèmes biologiques distincts. En effet, selon lui, il y aurait l’approche, la rage, la peur, être enjoué, la luxure, la tristesse, la préoccupation (care). Son modèle des émotions postule que ceux-ci ont essentiellement un fondement biologique et que celles-ci sont présentes tant chez les êtres humains que chez les animaux. Ce chercheur a validé son modèle à l’aide de diverses méthodologies, tant en requérant à la stimulation profonde qu’à l’aide de devis pharmacologiques. Cela a des implications multiples. Peut-on traiter des conditions, telle la dépression, à l’aide de médicaments? Que faire avec les animaux, si ceux-ci sont sensibles?

 

 

Paul Ekman


Paul Ekman est un des chercheurs les plus influents dans la psychologie des émotions. En effet, celui-ci a décrit à partir d’études sur des populations de différentes cultures six émotions de base : La joie, la peur, la surprise, la colère, la tristesse et la colère. Pour chacune de ces émotions, celui-ci a décrit des profils d’activations musculaires sur le plan facial unique. À partir de ces descriptions, il a établi le système de cotation d’actions faciales (Facial action coding system). Ce système est fréquemment utilisé en recherche pour tenter de cerner les émotions des participants. De plus, il a des implications dans des domaines tels que l’animation 3D. Voilà une manière intéressante d’aider à comprendre comment les émotions se partagent!

 

 

Paul MacLean


Ce chercheur a initié une formulation de l’articulation des émotions et de la raison dans le cerveau. En effet, il a proposé le modèle du cerveau tri-unique. Dans son modèle, le cerveau est divisé en trois couches. Dans la couche la plus profonde, appelée le cerveau reptilien, les fonctions vitales de même que certaines émotions primitives (peur et agression) seraient régulées. Dans la couche intermédiaire, appelée le système limbique, les émotions y seraient créées pour la plus grande part. Dans ce modèle, les fonctions plus complexes telle la mémoire, la prise de décision et ainsi de suite seraient régies par le néocortex, la région la plus en surface du cerveau. Il s’agit d’une théorie intuitive qui a percé la culture populaire. Soyez prudent par contre, plusieurs travaux ont souligné que le fonctionnement émotionnel est plus complexe que cela! Nous ne sommes pas dans Inside Out après tout! Ce modèle est intéressant parce que, bien qu’il ait été mis de côté, il résonne encore beaucoup dans la culture populaire, comme vous pouvez le voir dans le vidéo Youtube au sujet de son modèle!

 

 

Richard Davidson


Véritable pionnier dans le domaine des neurosciences affective, Richard Davidson est professeur à l’Université du Wisonsin-Madison. Celui-ci a proposé une division anatomique dans le vécu affectif. En outre, il a décrit le rôle du cortex préfrontal, qui est responsable en général de processus cognitifs plus complexes tels le langage et le raisonnement. En effet, il souligne dans ses travaux que le côté gauche de cette région est responsable des pensées engendrant des sentiments positifs et des comportements d’approche. Dans un autre abord, il souligne que le côté droit du cortex préfrontal serait plutôt un générateur des pensées provoquant des sentiments négatifs et des comportements d’évitement. Cette division du cerveau est ce qu’on appelle la latéralisation du cerveau et peut caractériser certains troubles mentaux. En effet, les individus qui auraient des symptômes dépressifs plus prononcés pourraient être décrits comme vivant une asymétrie sur le plan cortical avec une activation moindre du côté gauche. Tout est dans l’équilibre, et c’est peut-être même vrai pour le fonctionnement émotionnel !

 

 

James Gross


Ce chercheur de Stanford University a réalisé des travaux importants dans le domaine de la régulation des émotions. En effet, il a décrit différents mécanismes de régulation émotionnelle. Certain seraient plus axés sur la situation déclenchant l’émotion, d’autres sur l’effort attentionnel nécessaire pour là moduler. Et non, les émotions ne sont pas tous vécues de la même façon! Ses travaux ont eu des implications importantes sur la compréhension des différences individuelles dans le vécu émotionnel.

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