L'illustration botanique: un art et des styles (suite 3.)

Avec la fin du XVIIe siècle, l'illustration botanique prend toutes ses lettres de créance. Sans rompre totalement avec, entre autres, les qualités de précision dans le rendu du détail des plantes qui fait son apanage ver le milieu du XVIe siècle, elle s'éloigne en même temps que le savoir qu'elle représente, d'une description trop proche des "histoires", pour devenir une façon de classer les choses. Cette phrase de Foucault prend alors tout son sens avec l'illustration botanique:

Là où le langage demandait la similitude des impressions, la classification demande le principe de la plus petite différence possible entre les choses."*

Il serait intéressant  de revenir avec une optique foucaldienne sur la figure de Dürer et plus particulièrement sur celle de Heat datée de 1789, 1790 .

R. Bernier, une historienne de la biologie* avance que la botanique a fait plus de progrès aux XVIe et XVIIe siècles que la zoologie et qu'il faudra attendre le XVIIIe siècle et même le XIXe, pour que les savants apportent des contributions importantes à la zoologie. Si nous plaçons en perspective son point de vue, nous pourrions conclure que l'illustration du rhinocéros de Heat relève encore du langage de l'histoire naturelle et de la similitude des impressions, à cause de ses parentés avec l'illustration inventée par Dürer plutôt que d'une classification zoologique qui existera plus tard .

Qu'en est-il de l'illustration botanique, plus spécifiquement de celle de la Nouvelle-France?


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