Protéger la nature
L’oiseau bâtit son nid pour protéger sa couvée puis ses oisillons. Jusqu’à ce que ceux-ci quittent le repaire pour aller disperser graines et semences en construisant leurs propres refuges. D’autres espèces en font autant, en se faisant des réserves de nourriture. Les abeilles pollinisent les fleurs et les plantes. Cette œuvre se veut une protection de la nature. Le nid offre soit un refuge, ou des matériaux qui sont laissés à la disposition de ces bâtisseurs, semeurs et restaurateurs de nature.
L’œuvre est constituée seulement de produits de la forêt. Une corde en fibre naturelle lie les branches qui forment le haut du baluchon. De cette façon, toutes les branches sont imbriquées l’une dans l’autre de sorte que tout se tient. Les petits pétales sont collés à l’aide de gomme de pin.
Chez les animaux, la construction du cocon est naturelle. Le nid est à la fois la maison, la couveuse et le berceau. Le nid, c’est ma maison, mon temple de paix, mon phare. Là où je me recueille, où je me repose, où je reviens toujours. Où j’ai accueilli et couvé mes bébés, que je les ai vus grandir. Près de la nature, j’accueille ses habitants sans prendre toute la place, en leur redonnant l’espace qui leur appartient.
Cette sculpture est une œuvre éphémère, car la nature reprend toujours possession de ses droits. Pourquoi ne pas redonner à la nature ce qu’on lui a pris ? L’art dans la nature est à mon avis fait pour être vécu. Elle contribue à éveiller tous les sens et c’est ce qui en fait toute sa puissance.
Squatter la nature
Lorsque je me promène dans la forêt près de chez moi, je remarque que les gens ne se gênent pas pour jeter leurs déchets sans remords. J’ai donc décidé de faire une sculpture qui pourrait conscientiser. La forme de pollution la plus aberrante pour moi est la bouteille d’eau en plastique. Ce contenant à utilisation unique représente 1 milliard de bouteilles consommées par années, seulement au Québec. On estime que seulement 72,4 % des bouteilles à remplissage unique sont recyclés. Le contenu de ces bouteilles semble être une ressource inépuisable, mais seulement 3 % de l’eau est potable sur la planète. De plus,
Une bouteille en plastique d’un litre nécessite jusqu’à 2 000 fois plus d’énergie que le simple traitement et acheminement de l’eau du robinet. Puis, il faut environ trois litres d’eau pour produire un litre d’eau embouteillée. Ensuite, la biodégradation d’une bouteille à remplissage unique peut prendre plus de 1 000 ans. Pour terminer, entre 25 % et 40 % de toute l’eau embouteillée est tout simplement de l’eau du robinet.
Avec tous ces faits choquants, l’idée de conscientiser les gens était de faire une œuvre utile et de l’exposer en bordure d’un sentier, dans la forêt. Je voulais offrir l’inconfort avec un objet confortable. Un fauteuil me semblait tout indiqué. Les passants n’ont qu’à s’asseoir dans ce siège, fait de bouteilles d’eau vides, pour contempler la nature. Une nature en péril si on ne fait rien pour en prendre soin.
Jardin secret
Mon matériau de prédilection est le papier. Une matière à la fois flexible et fragile. La boîte entourant le jardin est faite de carton blanc. Elle est perforée de petites fleurs qui représentent les akènes du pissenlit, virevoltant au gré du vent. Les perforations dans la matière blanche rappellent la dentelle des sous-vêtements féminins. À l’intérieur, un jardin secret fait de fleurs, plantes et brindilles. D’un blanc pur, les végétaux sont disposés le long d’un petit sentier, menant à un grand arbre. Un endroit paisible est proposé pour suggérer mon jardin secret. Les matériaux utilisés sont différents papiers (carton, papier calque et essuie-tout) et quelques bouts de tissus pour la transparence de la matière. Le blanc évoque la pureté et l’intimité. Une intimité provoquée par l’endroit qui est restreint. La pureté du blanc rehausse la fragilité d’une nature secrète.
Fragilité
J’ai voulu représenter l’autonomie avec cette sculpture. Un membre de ma famille a de multiples handicaps mentaux, ce qui nous oblige à veiller à ses besoins. Le boulet représente le manque de liberté qui m’est imposé par ces difficultés. La sculpture est faite de pierre à savon, un type de pierre qui est fragile, comme ma liberté et celle des membres de la famille. Je tenais par cette sculpture à communiquer les nombreuses difficultés que traversent les familles qui vivent avec une personne handicapée. Les individus impliqués dans la vie d’une personne handicapée ont toutes un petit boulet imaginaire, de même que les personnes atteintes d’une ou plusieurs difficultés. Dans le futur, j’espère voir s’estomper cette entrave qui nuit à notre qualité de vie ; même si je sais qu’elle ne disparaîtra jamais.