12H Arrivée et inscription sur place
13h30 Mot de bienvenue (Kathryne Châteauneuf-Maheu) et présentation du thème (Marcel Côté)
13h45 Audrey Groleau UQTR
Quelques repères et réflexions pour s’approprier les changements climatiques et favoriser le développement de capacités scientifiques, citoyennes et politiques
Cette communication commencera par une brève définition des changements climatiques, une présentation de leurs causes principales et de la situation plus spécifique du Québec quant à leurs effets. Les diverses expressions employées pour en parler – crise climatique, urgence climatique, réchauffement de la planète, etc. – seront examinées. Il sera aussi question des manières dont cet enjeu environnemental a été cadré, en comparant ce cadrage avec celui d’autres enjeux environnementaux auxquels on doit aussi faire face, comme la perte de biodiversité et la pollution de l’eau, de l’air et du sol. La communication se terminera par des manières d’aborder ces enjeux environnementaux en contexte éducatif en tenant compte de leur complexité, d’une part, et en cherchant à amener les personnes apprenantes à développer des capacités scientifiques, citoyennes et politiques, d’autre part.
Audrey Groleau est professeure titulaire de didactique des sciences et de la technologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Elle s’intéresse particulièrement à l’appropriation de questions technoscientifiques d’actualité comme la gestion des matières résiduelles, les changements climatiques et le développement de l’intelligence artificielle. Elle détient un baccalauréat en physique et a enseigné cette discipline au collégial.
13h50 Conférence et questions
15h Pause
15h15 Pierre Michaud Collège Laflèche
Copernic ou une invitation à l’humilité
Les dérèglements climatiques et les multiples catastrophes naturelles que nous subissons depuis plusieurs décennies maintenant pourraient bien n’être qu’une illustration de notre incapacité à nous représenter comme des êtres n’occupant plus le centre de notre monde! La démonstration copernicienne semble être, depuis le 16e siècle, des plus avérées ! D’aucuns aujourd’hui iraient remettre en question les démonstrations du De Revolutionibus. Pourtant, la légitimité de notre posture anthropocentrée apparaît vacillante. Les projets pour sortir de la crise écologique se multiplient et les conférences des Nations Unies sur les changements climatiques (COP) tergiversent, d’une fois à l’autre, sur des objectifs qui ne sont que des accommodements raisonnables avec la nature. Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) se succèdent et annoncent le pire ; toujours moins grave que le réel ! Ne restera-t-il que l’inconfort des catastrophes pour nous convaincre de changer notre posture anthropologique ?
Pierre Michaud est professeur au département de philosophie au Collège Laflèche de Trois-Rivières. Il a fait ses études de philosophie à l’Université de Montréal où il a approfondi aux cycles supérieurs les relations entre l’éthique et la rhétorique classique chez Cicéron et Augustin. Il enseigne la philosophie depuis trente-quatre années, d’abord au Collège Jean-de-Brébeuf, puis au Collège Laflèche, autant au programme du Baccalauréat international, qu’il dirigera plusieurs années, qu’au sein des autres programmes préuniversitaires et techniques de l’établissement. Durant sa coordination du programme Sciences, lettres et arts, il explorera davantage l’éthique environnementale. Il découvre un monde qui nourrit encore plusieurs de ses réflexions. Il est actuellement responsable du déploiement de la recherche et des reconnaissances du Collège auprès des organismes subventionnaires provinciaux et fédéraux. Il assume depuis une douzaine d’années la présidence du Comité d’éthique de la recherche avec des êtres humains du Collège Laflèche. Après la complétion d’un Diplôme de 3e cycle en gestion de l’éducation à l’Université de Sherbrooke, il s’intéresse aux périodes de transition entre les ordres académiques en enseignement supérieur. Il est membre régulier au Laboratoire de recherche interdisciplinaire sur l’enseignement supérieur (LIRES) de l’Université de Montréal depuis deux ans. Actuellement, il explore l’idée de liberté académique en enseignement supérieur, en particulier au niveau collégial, et la posture professionnelle des enseignantes et des enseignants. De temps en temps, il marche en forêt et regarde les étoiles !
15h20 Conférence et questions
16h30 Coquetel
Remis à Louis Samson (Cégep de St-Hyacinthe)
18h Souper
9h30 Patricia Nourry Cégep de Trois-Rivières
Jamais trop tard pour l'espérance
Au temps des catastrophes, on justifie souvent l’inaction ou la poursuite des comportements éco-destructeurs par ce pseudo-constat : « De toute façon, il est trop tard… », duquel découlerait une morale résignée : « aussi bien en profiter ». Quelles sont, doit-on se demander, les conditions de cette invitation à « en profiter » : de quel profit parle-t-on et à qui est réservé l’hédonisme court-termiste de cette invitation ? Pour qui et pour quoi est-il « Trop tard » ? Quelles sont les implications philosophiques de cette réification désolée du futur ? Les « désespérants » se prononcent en effet sur les temps à venir desquels ils retranchent, sous couvert de réalisme, les possibles… Je veux réfléchir sur les manières dont cette modalité temporelle peut être investie par une philosophie de l’espérance susceptible de nous disposer autrement face à l’à-venir. De fait, nous entrons dans une période d’incertitude radicale (environnementale, politique, économique et sociale) qui commande des remises en question radicales: aux racines de la crise écologique il y a un rapport au monde, aux vivants, aux autres et à soi devenu mortifère. C’est ce rapport -et l’ontologie qu’il suppose- que la philosophie doit urgemment interroger pour que puissent être réorientées les finalités que nous poursuivons individuellement et collectivement. Une espérance en l’à-venir peut déverrouiller la pensée à cette profondeur et permettre une véritable metanoïa.
Patricia Nourry est professeure de philosophie au Cégep de Trois-Rivières. Elle participe à des projets de recherche et d’adaptation pédagogique destinés aux étudiants.es des Premiers peuples et est également chargée de projet en écologisation. Dans le cadre de ce mandat, elle s’intéresse tout particulièrement aux communs de la connaissance. Ses publications dans différents médias portent principalement, d’une part, sur les liens unissant la crise de la culture et la crise écologique, et d’autre part sur la nécessité de penser des alternatives susceptibles de transformer nos manières de nous organiser collectivement.
9h35 Conférence et questions
10h45 Pause
11h Daniel Tanguay Université d’Ottawa
Changements climatiques et crise de l’idée de progrès
Nos sociétés se trouvent confrontées avec les changements climatiques à un défi sans précédent et à de multiples facettes. L’une d’elles est que la crise climatique vient remettre profondément en question un schéma de compréhension du sens de l’histoire qui a formé certaines des grandes idéologies politiques modernes. Selon ce schéma partagé largement par le libéralisme, le socialisme et le communisme, l’émancipation morale et politique de l’humanité devait nécessairement passer par un progrès économique, technologique et industriel continu et sans limites bien définies. Or, les effets de ce progrès et de son extension mondiale bouleversent à une échelle jusqu’ici jamais vue les équilibres climatiques planétaires. Cette situation inédite provoque une crise sans précédent de l’idée de progrès et nous force donc à reconsidérer en profondeur le sens de l’histoire de l’humanité.
Daniel Tanguay est professeur émérite du Département de philosophie de l’Université d’Ottawa. Ses travaux sont consacrés à la philosophie politique contemporaine et à la philosophie de l’histoire. Il s’est plus particulièrement intéressé ces dernières années au défi posé par l’Anthropocène à la compréhension du sens global de l’histoire de l’humanité.
11h05 Conférence et questions
12h15 Brunch
13h30 CaféPhilo (animé par: Martin Vallée)
15h Fin du colloque
Pour les non-membres : 50$/jour
Pour les membres : 40$/jour
Étudiant.e.s : 20$/jour
Les frais couvrent les pauses-café et le brunch. Le souper est optionnel (55$ tout compris).
(Par ordre alphabétique)
Avec le soutien de Syliane Charles.