15. Conclusion (suite 1.)
Un survol rapide du contenu des principaux traités du XVIe et du XVIIe siècles a permis de situer dans le temps les auteurs mentionnés dans l'Histoire naturelle, de souligner leur classification botanique et d'établir des rapprochements avec celle de Nicolas. Comme il ne mentionne aucun botaniste ayant vécu après le milieu du XVIIe siècle, sa classification sera nécessairement antérieure à cette époque. De plus, il ne fait aucunement allusion au Canadensium de 1635 qui traite spécifiquement de la botanique de la Nouvelle-France. Les lacunes de cette liste d'auteurs tracent donc les limites de la culture botanique de Nicolas.
Le tableau 10 présente les textes de botanistes qui sont proches de l'Histoire naturelle. Il résume les liens établis entre dix figures de plantes du Codex et les figures de traités de botanique du XVIe siècle ou du XVIIe.
La colonne intitulée Textes du tableau 10 éclaire sur les rapprochements établis entre l'Histoire naturelle de Nicolas et les textes des traités importants du XVIe et du XVIIe siècles. La comparaison entre certains textes des auteurs cités et les textes proches de l'Histoire naturelle mène à une piste qui précise l'entreprise de Nicolas.
Il utilise des traductions françaises du début ou du milieu du XVIIe siècle de textes d'abord publiés au XVIe. Citons, entre autres, les rééditions en 1642 des Commentarii de Matthioli, d'abord édités en 1544, ou encore, l'Histoire générale des plantes de 1586, 1587 de Dalechamps rééditée en 1653.
Le texte sur l'Orange de l'Histoire naturelle est quasi identique à celui de Matthioli de 1572. De plus, cette piste est balisée par la manière de classer de certains botanistes guidés par la recherche de plantes aux propriétés médicinales et ayant une valeur économique. Cette manière de classer est très primaire. Elle sépare le connu de l'inconnu, s'intéresse à la couleur, au format, à la saveur du fruit, à sa chair et établit des rapprochements entre la forme et les propriétés thérapeutiques de la plante.
