14. Des Oranges au parfum d'une autre époque (suite 1.)

Sous le règne de Louis XIV, la noblesse et la bourgeoisie "recherchent avec beaucoup de dépenses"* ces plantes exotiques qui demandent des soins particuliers. Seuls les gens riches possèdent des Orangers. Louis XIV engagera des sommes importantes pour sa collection d'Orangers. Schnapper résume la passion que plusieurs avaient pour les Orangers au temps Louis XIV et de Nicolas:

"La rage des orangers était telle qu'elle avait déclenché dès 1661 une furieuse attaque de Gobelin, qui voudrait les voir abandonner au profit des honnêtes poiriers bien de chez nous."*.

Cette querelle n'aidera pas Nicolas qui veut mettre en évidence les Orangers de Virginie. Il dit que ces oranges ont une odeur plus forte que celles de Provence. Visiblement informé des utilisations multiples de cette plante, il souligne les caractéristiques qui appellent une utilisation de la plante américaine.

Voici ce que Matthioli écrit quant à son usage médicinal:

"On en distille de l'eau non seulement pour l'excellence de son odeur, ains aussi pour servir en médecine, principalement aux fievres pestilentielles qui sont avec pustules. Prise en breuvage du poids de six onces est grandement profitable, quand il est besoin d'evacuer les humeurs infectes du fond du corps jusques à l'extérieur / ... /."*.

L'Histoire naturelle de Nicolas confirme ce texte de 1572 en invoquant l'expérience vécue de l'auteur qui écrit:

"Tout ce que je sçay de plus seur de ce fruit par ma propre expérience est, que le mettant entre les dents, le serrant un peu et le touchant avec la langue, il lasse couler une humeur si apre dans la bouche, et entre les dents que malgré qu'on en ait il faut qu'environ une demy heure on tienne la bouche ouverte pour en laisser sortir une certaine humeur fort claire qui coule du bout de la langue comme un robinet, rien ne senfle, rien ne secorche, et a la fin on se trouve soulagé, et le cerveau fort purgé."*.


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