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L'illustration des traités sur les plantes est une source importante d'information sur les connaissances scientifiques acquises à différentes époques de l'histoire de la Nouvelle-France. Nous proposons l'étude des archives iconographiques pour faire l'histoire de la botanique prélinnéenne en Amérique française du XVIIe au milieu du XVIIIe siècles.

L'analyse de ces sources archivistiques particulières révèle une classification formelle et datable des éléments constitutifs du savoir botanique des cueilleurs de racines et de simples, des naturalistes et des premiers botanistes qui ont parcouru une partie de l'Amérique septentrionale du début du XVIIe siècle à 1744.

Notre recherche trace la trajectoire historique des représentations de plantes du cartouche de la Carte géographique (1612) de Samuel de Champlain, celle du Codex canadiensis (vers 1675 ou 1678) de Louis Nicolas et celle de la Description des plantes principales de l'Amérique septentrionale (1744) de Pierre François-Xavier de Charlevoix.

L'apport de la pharmacopée amérindienne et celui des connaissances de Louis Hébert, des premiers missionnaires, de Pierre Boucher, de Michel Sarrazin, de Catherine Gertrude Jérémie, de Jean-François Gaultier et de beaucoup d'autres qui se sont intéressés aux plantes nord-américaines, ne sont pas à exclure de l'histoire de la botanique en Nouvelle-France. Or, nous nous intéresserons plus spécifiquement à quelques ouvrages illustrés.

Chaque section pose des liens entre les caractéristiques iconographiques du corpus principal et les différentes étapes de l'histoire européenne de la classification dans l'illustration botanique du XVIe au milieu du XVIIIe siècles.

Premièrement, on établira que la représentation des plantes du cartouche de la Carte de Champlain renvoie à deux ordres de connaissance: celui des observations de Champlain et celui des similitudes avec une tradition iconographique de la fin du XVIe siècle.

Ensuite, on montrera que les illustrations du Codex de Nicolas ne réfèrent pas à un savoir botanique du temps, mais plutôt, à celui de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe.

Enfin, on exhibera les sources iconographiques de la plupart des figures de la Description et démontre que les connaissances botaniques de Charlevoix ramènent plus souvent à des auteurs du XVIIe siècle qu'à ses illustres contemporains: Tournefort et Linné.

Ces trois sections apporteront un complément pertinent au tableau de W. Blunt qui montre les filiations iconographiques entre principaux artistes et botanistes européens de la fin du XVIe siècle au milieu du XVIIIe.


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