Quand les Canadiens voyagent l'hiver, ils se précautionnent beaucoup contre le froid; à cet effet, ils prennent des souliers sauvages, faits seulement de peau de chevreuil et garnis en dedans d'un chausson de laine, portent des bas drapés, se couvrent le corps d'un capot de castor, le poil en dehors, et la tête d'un casque de peau de martre.
Ils prétendent que le froid pénètre moins les souliers sauvages que d'autres français, que ci-devant ils portaient le capot de poil en dedans, mais que les Sauvages leur avaient fait entendre que la nature en les mettant en dehors des animaux, pour les garantir des rigueurs du temps, indiquait que pour avoir plus chaud, il fallait en user de même.
Source : Louis Franquet, Voyages et mémoires sur le Canada en 1752 et 1753, Québec, Montréal, Éditions Élysée, 1974, p. 131.