Le grand chef était vêtu d'un habit rouge galonné d'or et d'argent, que le roi leur fait donner en présent; la plupart des autres, des bandes particulières, avaient des médailles d'argent pendues au col, tous étaient sans culottes, couverts d'un braguet [pagne] à la ceinture, d'une chemise, d'une couverture de laine et d'une paire de mitasses aux jambes.
Que les Sauvages envillagés sont divisés par famille du nom de quelque animal. Ceux de ce village en forment trois, savoir : du nom de Loup, de l'Ours et de la Tortue, et chacun est divisé en deux bandes, commandées chacune par un chef; néanmoins tous les chefs particuliers sont subordonnés au grand chef du village. […]
Les missionnaires sont seigneurs de l'endroit et des environs; ils parlent la langue sauvage.
Les Sauvages de ce village sont un composé des cinq nations iroquoises. […]
Les Sauvages de ce village sont riches. Ils sont vêtus en bonnes étoffes et en galons d'or et d'argent qu'ils tirent le plus communément de la Nouvelle-Angleterre, où on leur débite à meilleur compte que chez nous, en vue d'en attirer la confiance et l'amitié. […]
Ces Sauvages sont dans le goût de bâtir des maisons à la française, en charpente équarrie, et même en maçonnerie. À cet effet, ils ont attiré des ouvriers français de toute espèce.
Source : Louis Franquet, Voyages et mémoires sur le Canada en 1752 et 1753, Montréal, Éditions Élysée, 1974, p. 36-39.