La vision autochtone de l'envahissement du territoire par les Européens se retrouve dans des récits transmis de génération en génération. Ce récit wyandot nous rappelle l'histoire d'un Autochtone qui offre un siège à un Européen. Il a été raconté par Mary McKee et recueilli par Marius Barbeau en 1911:
Le Blanc, en débarquant dans notre Île, il y a longtemps, raconte encore le Peau-Rouge, y trouva mon ancêtre assis sur le gros bout d'un tronc d'arbre renversé par le vent.
- Permets-moi de m'asseoir près de toi ! demanda l'étranger.
N'y voyant aucun mal, mon aïeul fit assez de place au Blanc pour qu'il puisse s'asseoir à son côté.
Le nouveau venu en demanda aussitôt davantage :
- Recule-toi encore un peu !
Mon ancêtre se recula. Mais ça n'était pas assez.
- Recule encore, mais recule donc !
Mon ancêtre se trouva bientôt acculé au petit bout du tronc.
Alors le Blanc s'écria :
- Cet arbre est à moi !
Source : Marius Barbeau, La Merveilleuse Aventure de Jacques Cartier, Montréal, Éditions A. Lévesque, 1934, p. 19-20.