Le récollet Chrestien Leclercq a noté chez les Micmacs l'existence d'un sentiment de responsabilité communautaire qui prévaut afin d'assurer un toit et de la nourriture pour tous, une attitude commune aux peuples autochtones :
[…] la charité avec laquelle ils se soulagent réciproquement les uns et les autres, le fort supporte le faible avec plaisir; et ceux qui par leur chasse font beaucoup de pelleterie, en donnent charitablement à ceux qui n'en ont point, soit pour payer leurs dettes, soit pour se vêtir, ou avoir le nécessaire à la vie. Les veuves et les orphelins reçoivent des présents et s'il s'en trouve quelqu'une qui ne puisse nourrir ses enfants, les anciens prennent le soin de les distribuer et de les donner aux meilleurs chasseurs, avec lesquels ils vivent, ni plus ni moins que s'ils étaient les propres enfants de la Cabane.
Source : Chrestien Lelercq, Nouvelle Relation de Gaspésie [1691], édition critique sous la direction de Réal Ouellet, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, 1999, p. 295.