Le parent peut présenter des réactions qui semblent incompréhensibles pour l’éducatrice ou l’éducateur qui veut l’aider. Ces résistances peuvent survenir face à quiconque veut s’immiscer dans son intimité.
L’identification de certaines de ces réactions comme des stratégies de protection ou d’adaptation vis-à-vis de la violence permet de demeurer empathique à l’endroit du parent.
L’exploration des résistances doit se faire selon les situations de vulnérabilité de chacune des familles.
Se confier sur son vécu peut être une source de menace et de peur. Le parent peut tenter de garder secrète la violence conjugale qu’il subit. Il est possible qu’il exprime ses craintes par des comportements agressifs.
« Ce n’est pas de tes affaires. De quoi tu te mêles? »
Puisque le parent se sent responsable de la violence conjugale que son enfant et lui subissent, il peut se replier davantage sur lui-même et s’isoler lorsqu’il est invité à parler de sa situation.
La honte, c’est avoir envie d’entrer six pieds sous terre. C’est un sentiment pénible d’humiliation et d’infériorité face à autrui.
« Je me sens honteuse d’avoir été si naïve. »
« Il arrive parfois qu’on se sente honteuse d’avoir vécu des comportements violents dans une relation conjugale, mais sachez que ce n’est pas votre faute. »
Le parent pourrait ne pas reconnaître les comportements violents de son ou sa partenaire. Il n’est pas conscient qu’il subit de la violence conjugale. La reconnaissance de la violence conjugale fait partie du processus d’aide. Le parent peut ressentir qu’il n’a pas de valeur et ainsi se protéger en montrant une bonne image de lui-même. Il peut modifier certains évènements, les banaliser ou les nier.
Le parent n’est pas prêt à faire les prises de conscience inhérentes à sa situation. Il préfère ainsi éviter d’en parler plutôt que d’avoir à se remettre en question.
Le parent éprouve de l’espoir à l’idée que la situation peut changer, que les comportements violents cessent et que la relation redevienne ce qu’elle a déjà été. L’aspect bien particulier de la violence conjugale, c’est qu’elle survient à l’intérieur d’une relation affective et intime.
« C’est normal d’avoir cru en la bonne volonté de ton partenaire et d’avoir espéré que les choses s’améliorent. »