La première étape du chantier était de produire un portrait de notre établissement. L'UQTR devait alors établir les principaux enjeux et défis auxquels nous faisons face en matière de réussite. Ce portrait a permis de brosser un premier portrait de notre population étudiante tout en dégageant des constats à propos de mesures mises en place et à mettre en place pour favoriser la réussite de nos étudiants.

Particularités de la population étudiante de l'UQTR en matière de réussite

Les étudiants internationaux

Les étudiants internationaux doivent affronter des obstacles dans les différentes sphères de l'expérience étudiante, ce qui augmente les facteurs de risque liés à la poursuite et à la réussite des études (CAPRES, 2019). Bérubé et al. (2018) ont identifié les défis vécus par les étudiants internationaux. Ces obstacles sont principalement en lien avec l'intégration des étudiants internationaux dans leur milieu d'accueil dont le choc culturel, le réseau social à (re)construire, l'adaptation à l'enseignement et à l'apprentissage, la barrière de la langue, et le racisme et les préjugés.

À l'UQTR, l'une des conséquences de ces défis vécus est que les étudiants internationaux présentent un faible taux d'obtention d'un baccalauréat après 6 ans (58,2 % en 2013) alors que l'ensemble de la population étudiante présente un taux d'obtention de 78,4 % (en 2013). Ce faible taux d'obtention d'un baccalauréat jumelé à une hausse de 48,5 % des inscriptions d'étudiants internationaux (2014-2019) est un enjeu en matière de réussite auquel notre Université devra s'attarder.

Les étudiants en situation de handicap

L'accroissement exponentiel du nombre d'étudiants en situation de handicap (1 172 % ¹ de 2010 à 2015) conjugué à une plus grande proportion d'étudiants présentant des déficiences multiples à l'UQTR (+ 4,7 % en comparaison à l'ensemble du réseau) est un défi notamment face à la nécessité que nos services s'adaptent rapidement pour offrir un accompagnement de qualité à ces étudiants.

Les étudiants plus âgés

L'UQTR compte des étudiants plus âgés, possiblement en retour aux études. En effet, l'UQTR accueillait, en 2018-2019, plus d'étudiants de 25-39 ans que le reste du réseau universitaire (+ 5,4 %). Aussi, nous pouvons observer que le nombre d'étudiants entre 30-44 ans est en hausse à l'UQTR alors que cette même population est légèrement en baisse dans le réseau québécois.

Il faut comprendre qu'un étudiant plus âgé peut présenter certains des facteurs de risque suivants :

• Étudiant effectuant un retour aux études (28 % des étudiants sondés);
• Étudiant conciliant études, emploi et famille, ce qui signifie que l’étudiant peut :
  • Travailler plus de 15 à 25 heures par semaine à l'extérieur du campus (69 % des étudiants sondés);
  • Avoir des enfants ou des personnes à sa charge (21 % des étudiants sondés);
  • Faire ses études à temps partiel (En 2018-2019, UQTR : 34,7 %; Québec : 27,5 %).

Ces facteurs de risque sont tous liés à la disponibilité de l’étudiant pour ses études qui doit concilier travail-famille-études en plus de s'exposer au risque de l'allongement des études par son cheminement à temps partiel.

Les étudiants de première génération

58 % de la population étudiante de l'UQTR au baccalauréat est de première génération.

Généralement, les étudiants dont les parents n'ont jamais fréquenté une institution d'enseignement postsecondaire sont moins outillés pour entreprendre leur formation puisqu'ils doivent souvent définir seuls leur projet d'études tout en s'inspirant d'autres modèles que leurs parents (Bonin, 2019) ². Cette population étudiante cumule aussi plusieurs facteurs risquant de compromettre leur réussite :

• Étudiants plus âgés;
• Moins de soutien des parents;
• Peu de valorisation des études;
• Aspirations académiques limitées;
• Plus de responsabilités familiales;
• Plus de responsabilités financières;
• Étudiants à temps partiel.

En bref, l'UQTR compte une population étudiante riche et diversifiée dont elle est fière. Les multiples parcours étudiants entraînent des difficultés dans la mise en place de solutions concernant la réussite et la persévérance puisqu'une réponse unique est impossible. Nous pouvons, par contre, dresser quelques caractéristiques de ces populations afin de cibler des actions précises à accomplir.

¹ Cette hausse exponentielle peut être expliquée par différents facteurs tels que le succès de notre système scolaire pour accompagner ces jeunes vers la réussite et, du coup, favoriser l'accès aux études postsecondaires. Aussi, l'acceptation sociale des handicaps émergents encourage les étudiants à déclarer leur situation et à aller vers les ressources nécessaires à leur réussite scolaire et sociale.

² Bonin, S. (2019). Les étudiants de première génération universitaire : Toujours d'actualité!. Direction de la recherche universitaire, Université du Québec.