Qu'en dit la recherche?

Voici une sélection de constats provenant d’écrits scientifiques récents sur le thème Activités récréatives, sportives, artistiques et culturelles :

  • Une équipe montréalaise a étudié1 les effets de visites virtuelles au Musée des beaux-arts sur le sentiment d’inclusion sociale, de bien-être, de qualité de vie et sur la vulnérabilité physique de personnes aînées vivant en communauté. Le groupe de participants a montré des améliorations significatives de son sentiment d’isolement social, de son bien-être et de sa qualité de vie par rapport au groupe témoin n’y participant pas. De plus, la santé physique et mentale s'est améliorée de manière significative chez ces participants.
  • Une étude2 qualitative réalisée en Irlande du Nord a examiné les effets sociaux et émotionnels reliés à l’écoute de musique par des personnes aînées durant la pandémie. Il en est ressorti que cette activité permet de vivre des émotions positives, de réguler les émotions négatives, de se souvenir d’expériences sociales et de se sentir moins seul dans un contexte où les contacts sociaux sont restreints.
  • Une recherche3 qualitative menée au Royaume-Uni a étudié l’expérience des membres d’une chorale communautaire et les bénéfices psychosociaux ressentis. Les auteurs ont conclu que, peu importe le style de musique, le chant en groupe permet de répondre à des besoins psychologiques tels que l’autonomie, la connectivité, la compétence, l’identité positive, l’estime de soi, l’identité personnelle et collective. De plus, les résultats montrent une amélioration de la gestion du stress et de l’humeur ainsi qu’une diminution de l'isolement social.
  • Une programme4 québécois visant à faire émerger les attitudes positives face à la retraite et promouvoir la participation aux loisirs est nouvellement implanté dans plusieurs régions du Québec, en collaboration avec la FADOQ (autrefois connue sous le nom de Fédération de l’Âge d’Or du Québec). Il s’agit du Programme RÉEL (Retraite épanouie et loisirs) qui propose d’aborder la planification de la retraite dans la perspective d’optimiser les potentiels des personnes retraitées à travers une participation sociale significative. Les rencontres s’articulent autour de trois composantes principales : 1) une vision positive de la retraite; 2) la conscience du loisir et de sa portée; 3) l’élaboration d’un plan pour atteindre un mode de vie optimal intégrant des loisirs. La mise à l’essai du programme a démontré un grand intérêt de la part des participants envers les activités et les modalités d’animation. De plus, les participants ont tenu un discours positif et optimiste quant à ce que peut apporter le loisir durant la retraite. Ils se sont aussi montrés conscients de leurs besoins en termes de loisir et ont pu identifier chacun au moins un besoin en vue de la retraite.
  • Une équipe japonaise a étudié 5 l'association entre le contexte de participation à la marche (ex.: le nombre de marcheurs partageant ensemble cette activité) et la solitude chez les personnes aînées vivant dans la communauté. Les résultats démontrent que marcher avec un partenaire est un moyen efficace pour diminuer la solitude chez les personnes âgées contrairement à marcher seul ou à ne pas marcher du tout. Ces résultats soulignent l’importance de réaliser de l’activité physique avec d’autres personnes pour diminuer le sentiment de solitude.
  • Une recherche6 menée en Australie a exploré l’expérience vécue par les participants aînés à un programme qui encourage l'exercice physique et les activités sociales. Les séances étaient dispensées en centre communautaire et il était possible de participer en personne ou en ligne. Les résultats ont démontré que le programme a permis aux participants d'augmenter leur activité physique et d'établir des liens sociaux au sein de leur communauté. Également, certains d'entre eux ont déclaré avoir maintenu ces changements de comportement dans leur vie après le programme, ce qui indique un impact positif sur leur motivation.
  • Une étude qualitative australienne7 a étudié l’effet d’un programme de tours à vélo chez 21 résidents d’une maison pour personnes aînées. Il s’agit de bicyclettes à trois roues comportant une banquette à l’avant où les personnes se font conduire de façon sécuritaire et peuvent admirer le paysage, discuter, transporter une aide technique, etc. Pour les résidents, admirer des lieux familiers et se retrouver en plein-air ont favorisé la réminiscence et suscité des émotions positives. Les membres des familles ont mentionné que l’activité représentait une nouvelle façon d'être avec leur proche. Le personnel a noté une amélioration de l'humeur des résidents après les balades. Un programme similaire(nouvelle fenêtre) est en fonction au Canada, dans la plupart des provinces.
  • Une équipe américaine8 a étudié l’intérêt des personnes aînées pour le sport récréatif dans une enquête en ligne auprès de 1 203 adultes de 50 ans et plus en 2019. L’objectif était de mieux comprendre cette population selon leur état de santé, leur temps disponible et leur expérience sportive. Bien que beaucoup ne pratiquent pas régulièrement un sport, près de la moitié seraient prêts à essayer une nouvelle activité. Les sports suscitant le plus grand intérêt sont le golf, le pickleball et le softball, suivis des quilles, de la randonnée, du tennis, du volley-ball et de la natation. Cependant, moins de 20 % des participants se disent satisfaits des offres locales en sport et loisirs. Les principaux obstacles sont les problèmes physiques, le manque d’informations, l’absence de partenaires, le coût et le manque d’accès aux infrastructures. L’étude recommande aux organismes d’améliorer l’accès aux sports pour les aînés en valorisant la santé, le plaisir et l’aspect social, en offrant des possibilités aux débutants, en veillant à ce que les programmes soient adaptés à l'âge et modifiés pour réduire le risque de blessure, en introduisant les nouvelles personnes aux autres afin de former des équipes, en proposant des options peu coûteuses, et en augmentant l’information par le biais de canaux efficaces pour ce groupe d'âge. Elle souligne aussi l'importance de 1) prioriser les personnes aînées lors de la planification des activités sportives et 2) de comprendre leurs intérêts liés au sport et leurs besoins spécifiques.
  • Des chercheurs allemands se sont penchés sur l’association entre le soutien social et l’activité physique chez les personnes aînées dans une recension des écrits9. La plupart des études démontrent une association positive entre l’activité physique et différentes formes de soutien social (émotionnel, informationnel, par la compagnie d’un pair). L’activité physique peut également être une stratégie pour améliorer les contacts sociaux et l'intégration sociale, notamment lors des activités en groupe ou avec d’autres partenaires.
  • Une équipe canadienne a réalisé une recherche10 pour mieux comprendre comment favoriser le soutien social entre les personnes aînées participant à des activités physiques en groupe. D’après les résultats, les programmes doivent promouvoir les relations entre les participants pour permettre le soutien social. Aussi, les participants peuvent se soutenir entre eux en : 1) s'incitant à pratiquer davantage d'activité physique, 2) s’aidant à maintenir leur engagement dans l'activité physique, 3) s’aidant à reconnaître qu'ils ont réussi à pratiquer une activité physique, et 4) s’apportant du réconfort durant les moments difficiles. Ce soutien renforce la motivation des participants et leur capacité à surmonter les obstacles. Ces constats peuvent guider les intervenants et les gestionnaires dans la planification et l’organisation des activités physiques de groupe s’adressant aux personnes aînées.
  • Deux chercheurs de Corée du Sud ont exploré11 comment favoriser l’engagement à des activités créatives chez les personnes aînées, ainsi que les impacts du vieillissement créatif sur le bien-être individuel et collectif. Ils recommandent de mettre en place les facilitateurs nécessaires pour initier et soutenir l'engagement artistique des personnes aînées. Par exemple, il est suggéré d'impliquer les participants dès le début de la planification du projet. De plus, l'animateur doit faciliter l’engagement tout au long du processus. Enfin, la participation artistique pour un vieillissement créatif va bien au-delà de l'individu, elle favorise le bien-être de la communauté et contribue à créer de la valeur sociale.
  • Une équipe américaine12 a évalué la faisabilité, l’acceptabilité et l’utilité d'un programme de marche adapté à la culture pour améliorer l'activité physique et l'engagement social chez les personnes aînées d'origine chinoise. 62 participants de deux organisations communautaires ont été assignés à l’un des deux types d’intervention d’une durée de 12 semaines. Le premier groupe participait à une activité de marche adaptée à la culture (marche avec calcul du nombre de pas, messages motivationnels adaptés à la culture asiatique, recommandations d’augmenter le nombre de pas quotidien et soutien en petits groupes). Le deuxième groupe participait à une intervention qui impliquait seulement de la marche avec calcul de pas. Les résultats indiquent que l'intervention adaptée à la culture est faisable et acceptable et favorise davantage l’engagement social et l’activité physique. En effet, les participants maintiennent davantage le nombre de pas effectués après 12 semaines comparativement au deuxième groupe. L’étude appuie l’importance d’offrir des activités culturellement et linguistiquement adaptées.
  • Une étude13 menée en Turquie avait pour objectif d’examiner l’impact du yoga du rire sur la solitude, la résilience et la qualité de vie des personnes aînées vivant dans une maison de retraite pendant la pandémie COVID-19. Le yoga du rire est une modalité thérapeutique connue pour réduire les symptômes liés au stress et augmenter le sentiment de bonheur, où les personnes rient en groupe de façon intentionnelle, sans avoir recours aux blagues ou à l’humour. Les participants à un programme de yoga du rire pendant huit séances ont présenté une réduction du sentiment de solitude et une amélioration de leur résilience et de leur qualité de vie comparativement à un groupe ne recevant pas d’intervention. De plus, les participants ont apprécié l’activité et ont donné des commentaires positifs durant les séances de yoga.