Le missionnaire jésuite Paul Le Jeune a rapporté le témoignage d'un Innu (Montagnais) au sujet d'une première rencontre:
Pierre Pastedechouan [un Innu] nous a rapporté que sa grand-mère prenait plaisir à raconter l'étonnement qu'eurent les Sauvages voyant arriver le vaisseau des Français qui aborda le premier en ce pays-ci, ils pensaient que ce fut une Île mouvante, ils ne savaient que dire des grandes voiles qui la faisaient marcher, leur étonnement redoubla voyant quantité d'hommes sur le tillac [le pont supérieur du navire]. Les femmes commencèrent à leur dresser des cabanes, ce qu'elles font ordinairement quand de nouveaux hôtes arrivent et quatre canots de Sauvages se hasardèrent d'aborder ces vaisseaux, ils invitèrent les Français à venir dans les cabanes qu'on leur préparait, mais ils ne s'entendaient pas les uns les autres [ils parlaient des langues incompréhensibles]. On leur donna une barrique de pain ou biscuit; l'ayant emportée et revisitée, n'y trouvant point de goût [aux biscuits], ils la jetèrent en l'eau [...]. Nos Sauvages disaient que les Français buvaient du sang, et mangeaient du bois, appelant ainsi le vin, et le biscuit.
Source : Paul Le Jeune, Relation de ce qui s'est passé en la Nouvelle France, en l'année 1633, Paris, Chez Sébastien Cramoisy, 1634, p. 40-42.