Conclusion (suite 2.)

La quantité de plantes montrées sur la Carte de 1612 est nettement plus importante que celle que montrent habituellement les cartes géographiques sur l'Amérique de l'époque. Sur la quarantaine de plantes mentionnées par Champlain dans les Voyages de 1603 à 1612, Pelletier en montre 26 en bordure et dans le cartouche de sa carte. Une classification mettant en évidence les fruits et l'appareil végétatif est notable. Rousseau affirme que les croquis des plantes canadiennes ne sont pas plus précis que ceux des plantes tropicales*. Ses conclusions méritent quelques nuances: à ce que Champlain observe et décrit à travers son expérience de cueilleurs de plantes se mêlent les structures d'illustration d'une botanique qui tente de distinguer et de décrire les espèces végétales du milieu et de la fin du XVIe siècle.

L'exemple que donne Rousseau des noisettes de la Carte de la Nouvelle-France auquel s'additionne celui de la représentation du Maïs, issue de Laguna ou de Matthioli, ne font que confirmer cette rencontre de deux ordres de connaissance: celui de l'expérience, de l'observation et celui des similitudes avec ce qui est connu par l'image des plantes.

Quant à la classification visuelle et botanique, les rapprochements sont à établir surtout du côté de Venise, de Naples et d'Anvers. Au XVIe siècle, le fameux imprimeur Christophe Plantin* fait de cette ville un haut-lieu d'édition de livres de botanique. Il y éditera, entre autres, Dodoens, de l'Escluse et de l'Obel.

L'univers botanique de Champlain introduit admirablement bien aux préoccupations botaniques des voyageurs du XVIIe siècle. L'Histoire naturelle des Indes Occidentales et le Codex canadiensis du jésuite Louis Nicolas révéleront-ils un peu de la classification du milieu et de la fin du XVIIe siècle?

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