Voici une sélection de constats provenant d’écrits scientifiques récents sur le thème Engagement bénévole et solidarité citoyenne :
Les expériences de bénévolat favorisent les apprentissages, les échanges réciproques, l’utilisation satisfaisante du temps et la perception positive de soi
- Une étude réalisée au Texas1 (États-Unis) a examiné l’expérience de bénévoles faisant partie d’un programme de réassurance téléphonique auprès de personnes vivant des situations d’isolement social durant la pandémie. Quatre thèmes caractérisaient l’expérience des bénévoles : réciprocité, utilisation pertinente de son temps, apprentissage de nouvelles habiletés et perception positive de soi. De plus, des stratégies intéressantes ont été mentionnées pour quiconque aimerait concevoir une intervention sociale du même type.
Promotion de la santé et de l’inclusion par le bénévolat chez les personnes vivant avec des incapacités physiques
- Une étude américaine2 a examiné la perception de bénévoles vivant avec des incapacités physiques. Les résultats suggèrent que le bénévolat peut être une activité bénéfique de promotion de la santé et un mécanisme potentiel pour accroître les possibilités d'inclusion et de participation dans leur communauté.
L’implication active comme bénévole réduirait le risque de solitude à long terme
- Une recherche longitudinale américaine3 s’est intéressée à l’association entre le bénévolat et le sentiment de solitude chez 5 000 personnes aînées. Elles ont été suivies sur 12 ans et n’expérimentaient pas de solitude au départ. La cohorte a été séparée en trois groupes (1) personnes qui ne font pas de bénévolat, et celles qui en font 2) moins de 100 heures par an ou 3) plus de 100 heures par an. Les résultats démontrent que faire du bénévolat plus de 100 heures par année est associé à un risque réduit de solitude comparativement à faire peu ou pas de bénévolat. Ainsi, les auteurs affirment que l’engagement dans un rôle de bénévole, de façon modérée à intense (soit environ 2 heures par semaine ou plus), peut protéger contre le sentiment de solitude dans la vie future.
Les sources de motivation et de valorisation du bénévolat
- Une étude pilote4 a été menée à Taiwan auprès de 144 bénévoles et visait à examiner les facteurs de motivation liés à leur rôle. Les participants ont nommé les facteurs suivants: servir la communauté, améliorer le bien-être et la santé, être reconnu par les amis et la famille, établir des liens, éviter la solitude et se sentir valorisé.
- Une étude 5 a été réalisée en Chine avec l’objectif de mesurer les effets potentiels du bénévolat. Les résultats révèlent que les bénévoles aînés accordent une grande importance à l'effet positif de leurs services sur d'autres personnes et sur l'environnement dans lequel ils travaillent, ce qui leur donne un fort sentiment de valorisation. De plus, les bénévoles plus âgé(e)s ont obtenu des cotes plus élevées pour les indices de bien-être mental, de satisfaction et de motivation que les bénévoles plus jeunes. L’importance du sentiment d’appartenance d’un bénévole à son milieu de travail est aussi mise en lumière par ces travaux.
Impacts positifs de l’implication de bénévoles sur les soins auprès de personnes atteintes d’un trouble neurocognitif
- Une revue systématique de la littérature6 a été effectuée dans l’objectif d’évaluer l’impact de l’implication de bénévoles sur la prestation de soins et de soutien aux personnes atteintes de démence. Il s’agissait de bénévoles formés œuvrant dans des établissements de soins et dans la communauté. Les résultats montrent que l'interaction sociale, la solitude, l'humeur, la capacité de se souvenir et l'activité physique des personnes aînées ont été améliorées. L’expérience a été bénéfique autant pour les soignants et les personnes aidées que pour les bénévoles formés. Cette étude souligne également l'importance des soins centrés sur la personne pour cette population.
Des outils pour soutenir la fidélisation, l’accueil et le recrutement de bénévoles
- Le Parcours FAR(nouvelle fenêtre)7, une plateforme québécoise qui vise à soutenir et à outiller les organismes à but non lucratif en général, offre une panoplie d’outils et de ressources concernant la coordination des bénévoles, sur trois volets distincts, mais complémentaires : la fidélisation, l’accueil et le recrutement (FAR).
- Une recension des écrits8 visant à identifier les freins et les leviers prédominants dans l’engagement de bénévoles bébé-boumeurs auprès d’associations de soutien à domicile des aînés a été réalisée. Les résultats démontrent deux types de facteurs principaux, d’ordre individuel et d’ordre organisationnel, qui agissent sur cet engagement autant en termes de frein que de levier. Les facteurs individuels incluent les caractéristiques sociodémographiques de la personne, sa santé, ses connaissances et ses aptitudes, sa disponibilité, ses ressources, ses motivations ainsi que son sentiment de liberté et de bien-être. Les facteurs organisationnels englobent, quant à eux, l’activité bénévole, la localisation de l’association et les ressources dont elle bénéficie.
- Une étude9 a été réalisée dans la région de Québec auprès de bénévoles et de coordonnateurs d’organismes communautaires œuvrant en services de soutien à domicile auprès des personnes aînées. Cette étude met de l’avant les principaux facteurs de l’engagement bénévole, et ce, à travers différentes phases du processus de l’engagement bénévole qui sont le recrutement, la réalisation de l’action bénévole et le maintien de l’engagement bénévole. La recherche d’équilibre entre l’adaptabilité des deux partis impliqués dans l’engagement bénévole est aussi documentée.
Distinguer les bienfaits de différents types de bénévolat selon le groupe d’âge des bénévoles
- Une étude10 menée à Hong Kong a comparé les effets des activités de bénévolat instrumental (préparation des repas, collecte de fonds, etc.) et des activités de bénévolat cognitif (visites d’amitié, mentorat, etc.) auprès d'adultes de 45 à 60 ans et de personnes aînées de 60 à 96 ans. Tous les participants, sans égard à l’âge, semblent rapporter des effets positifs associés aux activités de bénévolat cognitif. La participation au bénévolat instrumental pourrait toutefois affecter plus négativement la satisfaction de vie et l’humeur pour les adultes (45 à 60 ans). Cependant, ces effets ne sont pas observés chez les personnes aînées. Les auteurs suggèrent que cette différence peut être expliquée par des objectifs de bénévolat différents selon l'âge. Il serait donc pertinent de documenter les objectifs de bénévolat des personnes afin de les orienter vers des tâches correspondant à leurs attentes.
Le bénévolat formel a un impact positif sur le bien-être
- Une recherche11 allemande a été réalisée sur le bien-être d'adultes engagés dans des activités de bénévolat formel au sein d’organisations. Vingt-huit adultes de 42 à 80 ans membres de clubs sociaux ont été interviewés. Six thèmes reliés au bien-être ressortent : les caractéristiques intrapersonnelles, interpersonnelles et du réseau social affectant le bien-être, l'épanouissement personnel, le sentiment de valorisation et les attentes non satisfaites. Ils ont pu constater que le bénévolat formel avait un effet positif sur le bien-être et la santé. Les auteurs concluent que le bénévolat formel peut être considéré comme une substitution de rôle, en particulier pour les personnes retraitées, ce qui peut améliorer leur bien-être. Il permet aussi de prévenir l'isolement social et la solitude. L'accent devrait être mis sur le plaisir et la création de liens avec d’autres personnes.
Les effets du bénévolat sur la qualité de vie de personnes aînées de Singapour
- Une étude longitudinale12 auprès de 2887 personnes aînées menée à Singapour de 2016 à 2019 a examiné comment le bénévolat formel et informel peut affecter la qualité de vie des personnes aînées, en considérant la maîtrise de soi et le soutien social perçu et reçu. Les résultats montrent qu’un meilleur soutien social perçu, amené par la participation au bénévolat, serait un élément clé pour favoriser la qualité de vie des personnes aînées, puisque cela contribuerait à une perception plus positive des réseaux de soutien disponibles pour obtenir de l'aide, même si le soutien reçu reste le même. De plus, l’amélioration de la maîtrise de soi, associée à une meilleure qualité de vie, serait surtout notée lors du bénévolat formel dans un milieu structuré.