Les vingt-trois illustrations de plantes du cartouche de la Carte de 1612 indiquent le type de classification visuelle et botanique de Champlain et Pelletier et révéleront certaines parentés avec l'iconographie botanique du XVIe et du début XVIIe siècles.
D'abord, dans la vue d'ensemble au centre de la partie inférieure de la Carte, Pelletier grave les noms de ports importants de la Nouvelle-France et montre treize plantes sous les couples d'Amérindiens. Onze d'entre elles sont identifiées. À droite des noms de port, il y a dix plantes qui ne sont pas identifiées. Dans les deux parties du cartouche de la Carte de 1612, Pelletier montre des fruits et l'appareil végétatif, c'est-à-dire les feuilles et les racines des plantes.
Le tableau 6 résume l'importance visuelle donnée aux différentes parties des plantes du cartouche. De toutes les plantes représentées, l'importance visuelle est placée sur les fruits (18/26), vient ensuite l'appareil végétatif (14/26 et 6/26), puis l'appareil reproducteur (2/26). Aucun accent n'est porté sur les arbres, arbrisseaux, l'intérieur du fruit et de la fleur.
Dans la partie gauche du cartouche Pelletier ne montre pas d'arbres. Il représente par ordre d'importance surtout les fruits (8/13) et les feuilles (5/13) et les racines (6/13).
La partie droite du cartouche favorise aussi une identification par les fruits (8/10) les feuilles (7/10) et, dans un cas seulement (1/10) elle se fait par la fleur de la plante.
Les structures iconographiques du cartouche de la Carte de 1612 révèlent un ordre, une présentation précise qui ne se retrouve pas dans l'aspect purement ornemental de la Carte de Desceliers de 1550, dans celle de Lescarbot de 1611 ou encore de toute autre carte de l'époque.