7. Iconographie du Montamin ou Bled d'Inde (suite 3.)

Comme les rhizotomes qui classaient les plantes par leurs formes Nicolas présente le Maïs:

"Ce grain est gros comme un poix, il n'est pas rond, il est un peu plat de deux cotés, il a son germe de l'autre; par ou il est attaché a sa tige, la partie de dehors est fort luysante et foitée de diversescouleurs. Tantot tout lépy qui est ordinairement long d'un pied a 4 ou 500 grains est iaume, et reluysant comme de l'or, tantot il est tout blanchatre, d'autres fois il est tout gris fort chargé tirant sur une couleur violatre, enfin on en voit qui est tout rouge; et d'autres fois tellement varié de toutes ces couleurs qu'il paroit agreable, il y a des epys de ce bled dont tous les grains sont aussi ioliment fouetés que les tulipes. Plusieurs nations ne vivent que de ce legume qui est grossier." * .

Il note au passage la présence de la fleur, sans la décrire dans ses parties. Comme les botanistes du XVIe siècle, il sait décrire les principaux détails des racines, tiges, feuilles, fleurs et épis de la plante observée:

"Ce simple produit sa fleur a même tems qui forme son epy d'un côté tout opposé a sa fleur au contraire des autres plantes. Cette espece de froment a plusieurs racines qui ne sont pas trop grosses dont il sort un tuyeau en facon de cane, assés gros par le bas qui est quelque fois rougeattre et qui va en ratressisent a mesure qu'il croit, il sepousse de 7 a 8 pieds de hauteur, il est rond, et noueux; plain de mouelle spongieuse au dedans, douce et sucrée, on a fait de la cassonnade assés bonne de la paille de ce simple, dont les feuilles sont longues, larges, plaine de vaines, et comme celles des cannes: tout au haut de ce grand tuyeau il sort des pleumages d'un pied de long, separes pendant en bas steriles et sans grain c'et la fleur de la plante qui semble être inutile puis qu'elle ne produit rien qu'une couleur jaûne melée dun peu de Blanc, et de rouge. Lépy sort du bout des neuds de la tige, il est long et enveloppé de plusieurs feuilles tendres, vertes, jaunes, rouges, Blanches, au bout des qu'elles il sort une certaines facons des filamens qui ressemblent a des cheveux assés longs. Les epyes ont ordinairement dans ce pays, un pied de long, autour des quels les grains sont fort serrés avec un agreable arengement de 8 ou 10 lignes." * .

Il s'intéresse à l'usage utilitaire et économique des plantes et à la curiosité qui toucherait l'Européen :

"Il ny a rien qu'on ne profite en ce grain la paille est propre a divers usages, les Indienes en font de fort beaux souliers pains de diverses couleurs, elles en font des sacs, et des grandes trouces ou elles enferment leurs plus rares bigeous, les soldats en font des carquois et plusieurs autres raretés qui seroient estimées en Europe."* .

En soulignant les propriétés alimentaires pour le bétail, il donne à la plante une valeur économique supplémentaire:

"D'autres en font des cases pour y loger; mais nos françois qui ont d'autres occupations ne s'amusent point a cela, et se contentent de làcher leurs Boeufs, et leurs vaches dans les champs pour y faire manger cette paille ou ils trouvent bientot des avantages par le lait qu'ils tirent de leurs vaches avec plus d'abondance qu'a l'ordinaire et qui étant plus gras et plus doux ils en font du burre de reserve comme ils appellent. C'et en ce tems qu'on mange le meilleure creme du monde."* .


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