Contrairement aux descriptions sur les usages thérapeutiques du Brief Discours qui sont plus nombreuses, dans ses textes de 1603 à 1612, Champlain consigne plutôt quelques usages cosmétiques ou culinaires:
"/.../racine qui teint en couleur cramoysie, de laquelle les Sauvages se peindent le visage, & de petits affiquets à leur usage."*;
"/.../de certaines petites racines de la grosseur d'une petite noix ressemblant au goust comme truffes, qui sont trés bonnes roties & bouillies."*;
"/.../nous apporterent de petites citrouilles de la grosseur du poing que nous mangeasmesen sallade comme coucombres, qui sont tres bonnes."*;
"Nous vismes des raisins à l'isle de Bacchus qui estoient meurs, & assez bons: & d'autres qui ne l'estoient pas, qui avoient le grain aussi beau que ceux de France, & m'asseure que s'ils estoient cultivez, on en feroit de bon vin."*.
Il s'est écoulé plus d'un demi siècle depuis les Relations de Cartier. Celui-ci nommait alors une bonne quarantaine d'espèces botaniques. L'auteur du Brief Discours en décrit au moins trente-cinq et se montre particulièrement habile à classer ces espèces en fonction des paramètres de la science botanique du temps. Le texte des Voyages de 1603 à 1612 est, à ce titre, moins explicite. Champlain y nomme tout de même quarante-sept plantes. Le tableau 5 montre que Champlain reprend dans ses Voyages plus d'une vingtaine des plantes citées par Cartier.