Bottin

L'enseigner

Transcription textuelle de l'image

Cette image reprend un pétale de la fleur qui illustre les composantes de la lettre, soit le pétale des informations visuomotrice (le tracé).

L’information visuomotrice : L’élève doit acquérir la conscience du tracé, laquelle inclut les différents traits, comme les lignes droites, courbes et les points. De plus, cette compétence inclut le sens de l’écriture, soit de gauche à droite et de haut en bas. Finalement, la conscience du tracé inclut aussi le sens du tracé, soit de haut en bas ou de bas en haut, les changements de direction, les allers-retours, ainsi que le point de départ et d’arrivée de la lettre.

La conscience du tracé en début de scolarité

L’année précédant l’entrée en première année s’avère une période charnière pour la préparation et la stimulation d’habiletés préalables, telles que celles liées aux habiletés graphomotrices. (Coallier, Morin et St-Cyr Tribble, 2012, p. 11 (tiré de Grapho CTREQ) Par le jeu, il est possible de stimuler les préalables à l’apprentissage du geste d’écriture et de découvrir le sens du tracé des lettres à l’aide d’une approche multisensorielle.

L’enfant doit prendre conscience que le son qu’il veut écrire correspond à une lettre (graphème) ou un groupe de lettres (conscience phonologique). Il doit également mémoriser la forme des lettres pour les reconnaitre et comprendre, entre autres, qu’elles se tracent dans un sens précis, toujours le même, qui inclut un point de départ et un point d’arrivée. Il s’agit de la conscience du tracé. Cette métacognition va continuer de se développer au premier cycle du primaire. Par exemple, l’élève va devenir conscient de l’importance d’asseoir son écriture sur une ligne et des proportions des lettres entre elles.

[Musique]

Notre système d'écriture repose sur le principe alphabétique ainsi le jeune scripteur doit apprendre qu’à un phonème qu'il prononce s'associe une lettre ou un groupe de lettre, le graphème.

[Une image illustrant les quatre dimensions de la lettre apparaît, soit l’information phonologique, orthographique, allographique et visuomotrice.]

Ce principe alphabétique est au cœur de l'apprentissage de l'écriture et de la lecture. Pour le comprendre, l'élève doit apprendre les quatre dimensions de la lettre. On doit lui enseigner qu'une lettre à un son, l'information phonologique, a un nom, l'information orthographique, une forme, l'information allographique, et un tracé l'information visuomotrice. Lorsque l'on enseigne ces quatre dimensions aux élèves, on les amène à développer différentes consciences. L'enfant apprend à analyser les phonèmes des mots qu'il entend à l'oral, ce qui réfère à la conscience phonologique. Il développe sa conscience phonologique et devient habile à manipuler les mots, les syllabes et les sons. Il devient conscient qu'un son s’écrit parfois de façon différente, ou avec plusieurs lettres, en développant sa conscience orthographique.

[Plusieurs façon d’écrire le son « se » ou « o » sont illustrées.]

Il prend aussi conscience des différents allographes d'une même lettre. La lettre a, par exemple, peut avoir toutes ces formes.

[Plusieurs représentations de la lettre « a » sont illustrées à l’écran.]

Il développe ainsi sa conscience allographique. En découvrant les traits qui composent les lettres, il développe sa conscience du tracé. Il prend conscience des composantes suivantes du tracé des lettres. L'enfant doit comprendre le sens de l'écriture de gauche à droite et de haut en bas. Cette composante n'est pas exclusive à la lettre mais elle est importante pour développer des habilités graphomotrices.

Il doit également prendre conscience des différents traits qui composent les lettres les lignes droites, courbes diagonales, les points etc. Le tout jeune scripteur doit comprendre que le tracé d'une lettre à un point de départ et un point d'arrivée, et que le tracé a un sens dont on ne peut dévier. C'est la différence entre écrire et dessiner. On peut dessiner une maison en commençant où l'on veut dans le sens que l'on veut.

[Le dessin d’une maison apparaît à l’écran. Ensuite, le tracé de différentes lettres est illustré.]

Lorsqu’un scripteur écrit une lettre, il commence toujours à son point de départ et suit toujours le même tracé. Ce tracé va de haut en bas, ou de bas en haut. Il peut également se composer de changements de direction, ou d’aller-retours.

Il est essentiel que le scripteur débutant comprenne le tracé des lettres avant de les exécuter. Il est donc plus que pertinent d'explorer la lettre avant de prendre un crayon pour la produire. Plusieurs recherches démontrent qu'une exploration multisensorielle des lettres contribue à l'apprentissage du tracé. L'enseignant peut inciter ses élèves à manipuler des lettres en trois dimensions pour en explorer les traits qui les composent et les comparer entre elles, ou permettre aux élèves de former une lettre au sol avec leur corps.

[Des images d’enfants couchés par terre formant la lettre « e », des lettres en trois dimensions et un enfant marchant sur une lettre dessinée au sol apparaît.]

Elle peut également faire marcher le tracé d'une lettre géante au sol ou produire le tracé dans les airs avec la main. Je vous invite à consulter la vidéo sur les ateliers de la conscience du tracé pour découvrir d'autres activités qui utilisent l’approche multisensorielle.

[Un vidéo d’en enfant qui trace des « s » dans un bac dans lequel il y a du sable apparaît]

Bien comprendre ce qu'implique le geste d'écriture permet à l'enseignant de planifier des activités des contextes d'apprentissage qui auront un réel impact sur le développement des habiletés graphomotrices de ses élèves. Un des éléments importants mis en relation avec la progression des élèves sur le plan graphomoteur est l'enseignement explicite du tracé des lettres. Les recherches rendent compte d'une amélioration significative de la lisibilité et de la fluidité de l'écriture chez les élèves de tous les niveaux du primaire lorsqu'ils reçoivent cet enseignement explicite de la graphomotricité. Il existe quelques programmes d'enseignement explicite du tracé des lettres, tels que « En mouvement j'écris » ou « Handwriting without Tears » en français

[Les deux programmes d’enseignement explicite du tracé sont illustrés à l’écran]

Je vous invite à visionner notre vidéo de pratiques de classe sur l'enseignement explicite du tracé de la lettre S pour un exemple plus concret. Une fois les tracés mémorisés et exécutés avec conformité, l'élève peut prendre conscience des différents paramètres qui assure une bonne lisibilité. L'importance de bien aligner les lettres, la ligne étant un outil qui aide ; le contrôle de l'espacement des lettres et entre les mots ; et enfin le contrôle de la proportion des lettres majuscules versus minuscules, et les minuscules entre elles, le trottoir étant un outil qui aide à maîtriser les proportions.

[Un exemple de l’alignement, de l’espacement et des proportions des lettres pour le mot « maman » sont illustrés.]

Ceci termine le survol des habiletés graphomotrices. Je vous invite à consulter nos vidéos sur les habiletés perceptivo-motrices que nécessite le geste d'écriture. Vous pourrez ainsi mieux comprendre les défis que doivent relever les élèves qui présentent des difficultés motrices

[Musique]

[Les crédits apparaissent à l’écran.

Ce projet a bénéficié du financement du ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur. Merci aux élèves, enseignantes, orthopédagogues, conseillères pédagogiques, ergothérapeutes et directions d'école du projet Le plaisir d'écrire ça se prépare ! des commissions scolaires des régions 03-12.

Comité de coordination : Noémi Cantin, professeure, Département d'ergothérapie Université du Québec à Trois-Rivières ; Dominique Labrecque, Ressource régionale, Service régional de soutien et d'expertise en déficiences motrices et organiques des régions 03-12 ; Nancy Labrecque, ergothérapeute, Commission scolaire Beauce-Etchemin ; Marie-France Morin, professeure, Faculté d'éducation, Université de Sherbrooke, titulaire de la chaire de recherche sur l'apprentissage de la lecture et de l'écriture chez le jeune enfant

Animation : Dominique Labrecque

Montage : Yves Tremblay, technicien en audiovisuel, Commission scolaire des navigateurs

[Mai 2020]

[Musique avec en fond d’écran la charte graphique du projet Le plaisir d’écrire, ça se prépare ! Les logos des partenaires du projet apparaissent. Une enseignante, Isabelle Lachance, est debout devant une classe d’élèves du préscolaire et discute avec ses élèves.]

  • [L’enseignante parle.] Alors, c'est comme d'habitude pour les routines, c'est les mêmes routines que d’habitude. Alors, par terre au sol, [un enfant parle et l’enseignante interrompt] on lève la main. Qu'est-ce qu'on doit faire par terre ? Catherine-Emmanuelle ?
  • On doit tracer avec nos pieds
  • On marche, tu as raison. [Elle interrompt une élève qui veut démontrer] Merci Laurie-Ève, je vais faire l'exemple. Alors on marche - est-ce que je cours comme ça ?
  • Non [répondent les élèves en chœur]
  • Non, moi je prends mon temps pour bien marcher. Souvent on peut mettre nos mains comme ça, parce qu'on a besoin de tenir notre équilibre. Donc, je marche la grande lettre « S » sur le plancher. Quand j'arrive au bout, qu'est-ce que je fais ? Je m'arrête, et je peux le refaire une autre fois ou changer de lettre. À côté, je t’invite à prendre un petit véhicule et à rouler lentement le s avec un véhicule de ton choix. Comment se passent nos routines. Lève ta main, il y a deux consignes importantes Catherine-Emmanuelle [Musique]
  • En silence, pis…
  • Oui Camille ? On fait ce qu'on a à faire tout seul en silence, et on écoute bien la consigne parce que moi je vais annoncer que, on fait, on tourne, pis là maintenant tu sais que quand on est ici, on s’en va aux plateaux, aux plateaux on s’en va aux aimants, aux aimants on s’en va au sable, au sable on s’en va les yeux fermés, ensuite on s’en va au IPad, au tableau noir du coin maison, et la dernière station c'est couché par terre. Je pense que ça fait assez longtemps qu’on le fait pour savoir comment on tourne, d’accord ?

[Musique. On voit les enfants en train de faire les différentes stations énumérées.]

[L’enseignante est debout au tableau noir à côté d’une élève qui trace un « S » à la craie.]

  • Où on tourne à gauche ? On avance un petit peu et on tourne vers la… wow, super. Regarde comment ça fonctionne bien quand on prend le temps de réfléchir si on doit tourner vers la droite ou vers la gauche. Bravo Catherine-Emmanuelle.

[On voit deux enfants en train de tracer un « S » au tableau noir tout en discutant. Ensuite, l’enseignante aide un enfant traçant la lettre alors qu’il est couché par terre, appuyé sur ses avant-bras.]

  • Avant d'effacer fais-moi en un autre s’il te plaît. Là j’aimerais ça que tu essaies quelque chose. J’aimerais ça que tu ailles lentement. Regarde, tu tournes vers la gauche, pis là on a dit qu’on avance un petit peu et que tu tournes vers la droite. Essaie donc ça pour voir. [L’enseignante trace un modèle pour l’enfant. Ensuite, l’enfant s’exécute et trace un « S » similaire au modèle de l’enseignante.] Wow, as-tu vu comme il est beau ton « S » Anthony

[Musique. Les crédits apparaissent à l’écran.

Merci aux élèves de la classe de Madame Isabelle de l’école La Martinière!

Isabelle Lachance, enseignante au préscolaire, école La Martinière, Commission scolaire des Navigateurs.

Dominique Labrecque, Ressource régionale, Service régional de soutien et d'expertise en déficiences motrices et organiques des régions 03-12

Yves Tremblay, technicien en audiovisuel, Commission scolaire des navigateurs

Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Le projet Le plaisir d'écrire ça se prépare ! a bénéficié de la mesure 15351.

[Musique de Sylvain Audet, slysoundmusic.com]

L’approche multisensorielle

Plusieurs recherches ont démontré qu’une exploration multisensorielle des lettres contribue à l’apprentissage de l’écrit. L'enseignante peut ainsi inciter ses élèves à manipuler des lettres en trois dimensions pour en explorer les traits qui les composent et les comparer entre elles ou permettre aux élèves de former une lettre au sol avec leur corps. Elle peut également faire marcher le tracé d'une lettre géante au sol ou produire le tracé dans les airs avec la main.

Transcription textuelle de l'image

Cette image illustre l'approche multisensorielle pouvant être utilisée pour bonifier l'enseignement du tracé des lettres. Trois boîtes apparaissent, reliées les unes avec les autres par des traits pointillés. La première boîte s'intitule “Utiliser le mouvement, c'est-à-dire l'expérience motrice pour faciliter l'apprentissage”. Utiliser les mouvements permet de renforcer les liens entre les compétences perceptives et motrices ainsi que d'améliorer la mémorisation des lettres et de leur tracé. Cette première boîte est ensuite reliée à deux autres boîtes par un trait pointillé sur lequel est inscrit l'expérience motrice peut être en 1) motricité globale ou 2) Motricité fine. La première boîte, motricité globale, réfère à l’utilisation du corps en entier pour percevoir les lettres, les yeux ouverts et fermés. Des exemples sont offerts, comme de construire une lettre avec son corps seul ou en équipe, de marcher sur une lettre au sol, ou de tracer une lettre géante. La deuxième boîte, motricité fine, réfère à l’utilisation des mouvements réalisés par les petits muscles de la main afin de percevoir une lettre, sa trajectoire ou encore l'amplitude du mouvement requis. Des exemples sont offerts, comme d’explorer avec la main des lettres en relief ou encore de suivre avec un doigt des lettres creusées sur une planche de bois, les yeux ouverts ou fermés.

[Musique avec en fond d’écran la charte graphique du projet Le plaisir d’écrire, ça se prépare ! Les logos des partenaires du projet apparaissent. Une enseignante, Isabelle Lachance, est debout devant une classe d’élèves du préscolaire et discute avec ses élèves.]

  • [L’enseignante parle.] Alors, c'est comme d'habitude pour les routines, c'est les mêmes routines que d’habitude. Alors, par terre au sol, [un enfant parle et l’enseignante interrompt] on lève la main. Qu'est-ce qu'on doit faire par terre ? Catherine-Emmanuelle ?
  • On doit tracer avec nos pieds
  • On marche, tu as raison. [Elle interrompt une élève qui veut démontrer] Merci Laurie-Ève, je vais faire l'exemple. Alors on marche - est-ce que je cours comme ça ?
  • Non [répondent les élèves en chœur]
  • Non, moi je prends mon temps pour bien marcher. Souvent on peut mettre nos mains comme ça, parce qu'on a besoin de tenir notre équilibre. Donc, je marche la grande lettre « S » sur le plancher. Quand j'arrive au bout, qu'est-ce que je fais ? Je m'arrête, et je peux le refaire une autre fois ou changer de lettre. À côté, je t’invite à prendre un petit véhicule et à rouler lentement le s avec un véhicule de ton choix. Comment se passent nos routines. Lève ta main, il y a deux consignes importantes Catherine-Emmanuelle [Musique]
  • En silence, pis…
  • Oui Camille ? On fait ce qu'on a à faire tout seul en silence, et on écoute bien la consigne parce que moi je vais annoncer que, on fait, on tourne, pis là maintenant tu sais que quand on est ici, on s’en va aux plateaux, aux plateaux on s’en va aux aimants, aux aimants on s’en va au sable, au sable on s’en va les yeux fermés, ensuite on s’en va au IPad, au tableau noir du coin maison, et la dernière station c'est couché par terre. Je pense que ça fait assez longtemps qu’on le fait pour savoir comment on tourne, d’accord ?

[Musique. On voit les enfants en train de faire les différentes stations énumérées.]

[L’enseignante est debout au tableau noir à côté d’une élève qui trace un « S » à la craie.]

  • Où on tourne à gauche ? On avance un petit peu et on tourne vers la… wow, super. Regarde comment ça fonctionne bien quand on prend le temps de réfléchir si on doit tourner vers la droite ou vers la gauche. Bravo Catherine-Emmanuelle.

[On voit deux enfants en train de tracer un « S » au tableau noir tout en discutant. Ensuite, l’enseignante aide un enfant traçant la lettre alors qu’il est couché par terre, appuyé sur ses avant-bras.]

  • Avant d'effacer fais-moi en un autre s’il te plaît. Là j’aimerais ça que tu essaies quelque chose. J’aimerais ça que tu ailles lentement. Regarde, tu tournes vers la gauche, pis là on a dit qu’on avance un petit peu et que tu tournes vers la droite. Essaie donc ça pour voir. [L’enseignante trace un modèle pour l’enfant. Ensuite, l’enfant s’exécute et trace un « S » similaire au modèle de l’enseignante.] Wow, as-tu vu comme il est beau ton « S » Anthony

[Musique. Les crédits apparaissent à l’écran.

Merci aux élèves de la classe de Madame Isabelle de l’école La Martinière!

Isabelle Lachance, enseignante au préscolaire, école La Martinière, Commission scolaire des Navigateurs.

Dominique Labrecque, Ressource régionale, Service régional de soutien et d'expertise en déficiences motrices et organiques des régions 03-12

Yves Tremblay, technicien en audiovisuel, Commission scolaire des navigateurs

Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Le projet Le plaisir d'écrire ça se prépare ! a bénéficié de la mesure 15351.

[Musique de Sylvain Audet, slysoundmusic.com]

Les contextes signifiants

Au préscolaire, c’est avec l’exposition fréquente à des contextes signifiants de lecture (album, message du matin, etc.) et d’écriture (prénom, recettes, cartes de souhaits, etc.) que l’enfant développe, avec l’aide de l’adulte, la compréhension du fonctionnement de la langue écrite.

Les contextes signifiants d’activités graphomotrices contribuent à développer l’intérêt de l’élève, l’encouragent et le motivent à faire des tentatives d’écriture. Les situations d’écriture en contexte signifiant auront pour effet de solliciter l’engagement des élèves dans une démarche réflexive sur le fonctionnement de la langue écrite. Plusieurs contextes pouvant favoriser l’exposition à la graphomotricité émanent de la routine du préscolaire, comme par exemple :

  • Lors du message du matin, une enseignante peut compléter le message devant les élèves;
  • Après la lecture d’un livre à voix haute, l’enseignante peut inviter les élèves à inventer un nom au personnage principal et écrire leurs idées;
  • La collation peut être un bon moment pour regarder les lettres inscrites sur les contenants des enfants (ex. : Ficello) et s’amuser à trouver quels amis ont la lettre F dans leur nom;
  • Lors des déplacements, une enseignante amène les enfants à regarder les affiches et les questionne sur ce qui peut y être écrit;
  • Lors de la lecture du livre, une enseignante demande aux enfants à quel endroit débuter la lecture et pourquoi.

Le jeu libre et soutenu par l’adulte est également un moment durant lequel l’enseignant peut contribuer à l’exposition, la découverte et l’engagement dans les activités graphomotrices. Entre autres, lors des jeux libres, l’enseignante peut suggérer aux enfants de donner un nom à leur restaurant, leur garage, etc.

[Musique. Les logos des partenaires du projet apparaissent à l’écran. Une enseignante est devant la classe avec une élève. Les élèves sont assis par terre. Le message du matin est écrit au tableau interactif.]

  • Est-ce qu’il y a des amis qui reconnaissent des mots dans mon message du matin. Camille je peux commencer par toi, parce que tu es mon chef, puis après ça, regarde il y a plein d'amis, plusieurs amis qui ont des idées.
  • Allo
  • Allo, comment tu as fait pour le reconnaître Camille ?
  • Parce que ça commençait par un « A »
  • Ok, pis c'est tout ?
  • Après il y a deux « l » et un « o »
  • Ok, « allo », donc toi tu sais que ça fait le mot « allo »
  • Qu’est-ce que tu reconnais [un enfant interrompt et dit] « poilu »
  • « Poilu », t’es-tu sûr que c'est ce mot-là toi ? Comment tu as fait pour le savoir, c'est quoi ton truc Nicolas ?
  • Le « p »
  • Oui, le « p », le perroquet, pis là tu t’es dit « allô les amis », puis quel bruit ça fait le perroquet Nicolas ? « p » [l’enseignante fait le son du p]. Donc, toi tu as fait une déduction, t’as dit ah ! ça commence par un « p ». Puis à la fin de poilus, c'est quoi le petit son qu'on entend dans nos oreilles ?
  • « s »
  • Oui, tu entends « s » toi à la fin de poilu ? C'est quoi t’entends à la fin de poilus Nicolas ?
  • [un élève du groupe interrompt] « u »
  • [L’enseignante répond] J’ai demandé à Nicolas. « Poilu u», c’est quoi le son que tu entends à la fin ?
  • « u »
  • « u », c’est vrai. Donc « allo les amis poilus ». [Le vidéo avance plus loin dans l’activité]. Je vais questionner des amis qui n’ont pas levé la main mais que je sais qu’ils savent. Est-ce que dans mon message ce matin tu vois des lettres qui ont des bons. C’est une question savante. Alex, viens me montrer ça. J'aimerais ça que tu l’encercle en bleu ou en vert parce que c'est une couleur qu'on n’a pas utilisé jusqu'à maintenant. Tu as un banc à côté de toi chéri. Ok, donc c'est quoi la lettre Alex je n’ai pas entendu.
  • « m »
  • « m », ok, vas-y donc. Encercle-là. [L’enfant cherche un « m »]. Combien de bond dans la lettre « m » Alex ?
  • Deux
  • Vas-y donc, super. Érica, est-ce que tu voix une lettre plongeuse, donc une lettre avec un trait bien droit qui descend. Hmmm. [L’enfant vient au tableau.]
  • Le « b »
  • Ce n’est pas un « b » ça c’est un « d ». Ok, c’est vrai qu’elle a un trait droit, t’As raison. Y est où ? Passe donc par-dessus le trait de la plongeuse s'il te plaît. C'est vrai que j'ai besoin du trait de la plongeuse pour la fabriquer. Laurie-Ève ?
  • Les deux « l » dans ton nom.
  • Ah, les deux « l » de Isabelle, c'est vrai.
  • Alex il dit que dans la lettre « t » il y a trait, c'est vrai. Je pars d’en haut, je descends bien droit. J'ai une question savante. Est-ce que dans mon message ce matin tu vois des lettres skieuses ? Oh, Samuel ?
  • « s »
  • Oui tu vois la lettre « s » à quel endroit ?
  • [Samuel trouve un « s » au tableau et l’entoure en bleu. Un élève demande]. C'est quoi des lettres skieuses ?
  • Ah, Alex a une question pour toi Samuel. Est-ce que tu veux lui répondre ?
  • [Alex répète sa question] C’est quoi des lettres skieuses ?
  • [L’enseignante répète la question] C’est quoi une lettre skieuse Samuel ? Qu’est-ce qu’elle fait donc ?
  • Elle tourne [l’enfant trace dans les airs]
  • Elle tourne, veux-tu m’en faire un à côté voir si tu t’en souviens. Fais-moi en un à côté. Regarde Alex. [L’enfant trace un « s » sur le tableau interactif]. On tourne vers la gauche, oh, c’est une skieuse, elle tourne, elle fait des virages.

[Musique. Les crédits apparaissent.

Merci aux élèves de la classe de Madame Isabelle de l’école La Martinière!

Isabelle Lachance, enseignante au préscolaire, école La Martinière, Commission scolaire des Navigateurs.

Dominique Labrecque, Ressource régionale, Service régional de soutien et d'expertise en déficiences motrices et organiques des régions 03-12

Yves Tremblay, technicien en audiovisuel, Commission scolaire des navigateurs

Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Le projet Le plaisir d'écrire ça se prépare ! a bénéficié de la mesure 15351.

[Musique de Sylvain Audet, slysoundmusic.com]

En première année, la pratique fréquente en contexte signifiant d’écriture est reconnue comme une pratique d’enseignement exemplaire. Le contexte de l’activité permet à l’enfant de faire le lien entre l’apprentissage fait et sa fonction. Comme par exemple, après l’enseignement de la lettre a, l’enseignante peut demander aux élèves de trouver dans la classe des mots qui contiennent la lettre a et les copier en portant une attention particulière à la formation de la lettre apprise. Certains programmes d’enseignement, comme le programme En mouvement, j’écris !, proposent des activités de pratique en contexte signifiant.

L’enseignement explicite du tracé

Pour progresser en écriture, les élèves doivent être plongés dans un processus d’apprentissage explicite qui les conduira à produire efficacement des lettres lisibles, à acquérir progressivement une aisance graphomotrice et à organiser les lettres dans l’espace défini à cette fin. (Lavoie et Morin, 2016). Le programme En mouvement, j’écris ! (Lavoie et Morin 2016) a été retenu puisqu’il s’inscrit dans une approche multisensorielle.

[Musique. Les logos des partenaires du projet apparaissent. L’enseignante est devant la classe, au tableau. Les enfants sont assis par terre devant elle.]

  • Là écoute bien ma question. Moi je ne te demande pas quelle lettre, je te demande est-ce que tu te souviens qu'elle famille de lettre on avait vu la dernière fois. Érica ?
  • « l »
  • Là tu me nommes une lettre, moi je te demande la famille de lettre. Camille tu t’en souviens?
  • Skieuse
  • On avait parlé, c'est vrai, on avait parlé des lettres skieuses. Pis elles font quoi les skieuses donc ? Te souviens-tu de ce qu'elles font ? Catherine Emmanuelle ?
  • Ils font ça
  • Ben comment on appelle ça donc ? Ils font des v [l’enseignante fait le son v]
  • Des virages
  • Elles font des virages, c'est vrai. Alors, ce matin, la lettre, je suis certaine que tu l’as deviné.
  • S
  • Hmm Olivia ?
  • Parce que elle est par terre.
  • Elle est tracée par terre au sol donc toi quand tu es arrivée ce matin tu l’as vu. Alors, est-ce que, en levant la main, tu peux me dire, la lettre S, est-ce qu’y a un ami qui connaît le bruit la lettre S ? Pis là j’ne veux pas l'entendre mais dans mes oreilles, je veux que tu lèves la main. Nicolas ? J'ai pas entendu
  • [enfant fait le son S]
  • C'est le serpent c’est vrai. Alors, ce matin, dans notre routine d'écriture, on va se pratiquer à écrire la lettre s, quand, et là si je la fais. Là mets tes mains sur tes cuisses puis tu vas avoir besoin de tes yeux. Regarde bien, je vais prendre mon crayon, mais je vais tracer la lettre S, pis toi tu regardes bien, tu regardes les petits détails. [L’enseignante trace le S au tableau. Un enfant parle.]. Toi, j’aurais aimé ça que tu lèves la main. Soucy, ça commence par la lettre s, c’est vrai.
  • Il l’a dans mon nom
  • C'est quoi ton nom toi ? Samuel, c'est la première lettre de son prénom aussi. Ok, et là si je te demande, quand je veux tracer la lettre S, est ce qu’il y a un ami champion qui est capable de me dire par où je vais commencer, c’est quoi mon point de départ ? Alex, viens me montrer ça, viens me le montrer. Par où je vais commencer si je veux tracer la lettre s. [L’enfant vient au tableau et pointe le début de la lettre.] Je ne vois pas bien là, ici? Ah, au bout, t’as raison hein ? Donc Alex il dit que le point de départ c’est en, en haut. Ok, et là, avec des mots, merci Alex, si je pars d’en haut, qu’Est-ce que je dois faire pour fabriquer la lettre S ? Olivia.
  • Il faut que tu viennes tourner vers là, pis retourner vers là.
  • Ah, t’es en train de me dire que d'abord je dois tourner, pis c’est vers où vers là. Comment on pourrait dire ça avec des mots.
  • [tous ensemble les enfants répondent] gauche
  • Ah, un instant, Olivia elle dit tu dois tourner vers la gauche et ensuite qu'est ce que je dois faire Olivia ?
  • Tourner vers la droite.
  • Oh, ça veut dire que dans la lettre S y a deux virages. La skieuse elle part d'en haut, elle tourne vers la gauche, est qu’elle tourne tout de suite tout de suite vers la droite ? Qu'est-ce qu’elle fait ici un petit peu là tu penses ?
  • Elle fait une ligne droite.
  • Ah, elle va un petit peu tout droit, puis après ça elle tourne vers là droite. Donc, y a deux virages. Regarde, je vais le faire devant toi. Tu peux t’asseoir ma belle Olivia. Alors je pars d’en haut, Olivia me dit madame Isabelle tu dois faire un virage, un grand virage vers la gauche, j'avance un petit peu, un petit bout droit, puis ensuite je fais un virage vers la droite, je tourne vers la droite, et j'arrête ici en bas, c'est mon point d'arrivée. Alors, j'aimerais qu'avec ton crayon magique, pas ta bouche, juste ton crayon magique. [L’enseignante lève le bras.] On se prépare à se placer dans les airs. Prends ton crayon magique. Est que tu écris de cette main-là toi ma belle ? Je n’pense pas. [Tous les enfants lève le bras en pointant l’index]. Alex, prends ton crayon magique dans tes mains. Parfait, donc on part d’en haut, attention on est prêts, on fait un virage on tourne à gauche, on avance un petit peu, on fait un virage on tourne à droite. Est-ce qu’on remonte dans l’autre sens ? J’ai vu ça moi, non hein, une fois qu'on est rendus, on en bas. On se replace en haut encore une fois. Attention, pas tout de suite, on va se pratiquer encore une fois Eliot. Alors attention on est prêts, bien dans les airs Jacob, super. Alors, je tourne vers la gauche, j’Avance un p’tit peu et je retourne vers la droite. Super, on efface ce qu’on vient de faire. Maintenant je vais te demander de placer ton crayon magique dans les airs et cette fois ci je vais te demander de bien fermer tes yeux. On ferme nos yeux tout le monde, Lénie je ne vois pas tes yeux fermés, est-ce qu'on a commencé Éliot? Pas encore, on est encore en haut. Lénie est-ce qu’on a les yeux fermés ? Attention, je tourne vers la gauche et j'avance un petit peu, et je retourne vers la droite. [Les enfants trace le S dans les airs, les yeux fermés]

[Musique. Les crédits apparaissent.

Merci aux élèves de la classe de Madame Isabelle de l’école La Martinière!

Isabelle Lachance, enseignante au préscolaire, école La Martinière, Commission scolaire des Navigateurs.

Dominique Labrecque, Ressource régionale, Service régional de soutien et d'expertise en déficiences motrices et organiques des régions 03-12

Yves Tremblay, technicien en audiovisuel, Commission scolaire des navigateurs

Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Le projet Le plaisir d'écrire ça se prépare ! a bénéficié de la mesure 15351.

[Musique de Sylvain Audet, slysoundmusic.com]

Le retour métacognitif

En début d’apprentissage, la tâche graphomotrice prend tout l’espace cognitif et l’élève ne peut ajuster sa production pendant le tracé. Il devient alors pertinent de lui faire prendre conscience de sa production en faisant un retour sur ses tracés. Solliciter le jugement de l’enfant sur sa production (p. ex. lui demander d’identifier sa « lettre championne ») l’amène à prendre conscience de sa performance. Le questionnement de l’adulte lui permettra de nommer pourquoi la lettre choisie est championne. Il pourra nommer ce qui la rend championne, identifier ce qui cloche chez certaines lettres et prendre ainsi conscience des étapes du tracé qui sont plus difficiles pour lui et ainsi, refaire une pratique guidée avec ce défi en tête. L’adulte pourra également identifier toutes les lettres produites qui sont championnes et élargir la norme des graphies acceptables de l’élève.

Transcription textuelle de l'image

Cette image met en relief les approches pédagogiques à privilégier lors de l'enseignement du tracé de la lettre.

Modélisation en gestes et en paroles : illustrer aux élèves le trajet effectué pour tracer la lettre, en en montrant plusieurs exemples au tableau et en écrivant oralement le trajet.

Auto-verbalisation : À la suite de la modélisation réalisée par l'enseignante, amener l'élève à verbaliser lui-même à haute voix, puis en penser le trajet du tracé de la lettre.

Autorégulation : Amener l'élève à porter un regard critique sur ses productions de lettres.

Différenciation pédagogique : Intensifier l'intervention par la formation de sous-groupes d'intervention ou en faisant travailler les élèves en collaboration.

Fréquence : Faire écrire les élèves de façon fréquente et variée, lors de périodes quotidiennes, de 15 à 20 minutes.

Travailler par famille de lettres : Promouvoir l'automatisation du geste d'écriture sur la base des trajectoires de traits impliquées dans le tracé.

[Musique. Les logos des partenaires du projet apparaissent. L’enseignante est devant la classe. Les enfants sont assis par terre.]

  • Maintenant qu'on a fait nos routines d’écriture pis que tu as eu la chance de pratiquer plusieurs fois à écrire la lettre « s », est-ce que des amis qui ont rencontré des petites difficultés, des petits défis qu’on se dit, hum il fallait que je réfléchisse. Laura, c’est quoi le défi qu'on a quand on veut tracer des « s » ?
  • Je tournais vers là
  • Vers ça veut dire quoi donc ?
  • Vers la droite
  • Ah! toi tu es en train de me dire que si j'allais trop vite ou que je ne réfléchissais pas, je tournais vers la droite en commençant, mais il faut tourner vers la gauche. Ah, Laura, elle disait moi je devais réfléchir parce que ça m'arrivait des fois de tourner dans le mauvais sens. Donc au lieu de partir vers la gauche je tournais vers la droite en premier. C'est vrai que c’est un défi de la lettre « s », Laura. Olivia, toi, c'est quoi ton défi ?
  • C’était que quand j’étais rendu là, il fallait que je le fasse droit quand même, parce que sinon ça fait
  • J'essaie de penser à ce que tu m’dis, tu m’dis ben moi je tourne, ça c’était correct, j'allais vers la gauche, mais toi tu dis des fois fallait j’pense de continuer un petit peu, c'est tu ça que tu veux dire ?
  • Non
  • Ben vient me le montrer j’comprends pas. Viens m’expliquer.
  • Il fallait que moi, que je pars d’ici, mais quand je suis rendue là, je faisais pas la ligne droite, j’partais tout de suite en bas.
  • Ah ! C'est ça que j'étais en train de t'expliquer. Toi ton défi c’est de dire, ben quand je trace un « s », une fois que j'ai fini de tourner je continue un petit peu avant de faire mon virage vers la droite. Anthony ?
  • Moi mon défi c’était de garder l'œil dessus parce que je regarde toujours autour de moi
  • Ah ! Donc toi ton défi aujourd’hui ça a été de garder l’œil sur ce que tu étais en train de faire avec ton doigt parce que tu avais tendance… si je regarde partout autour de moi, est-ce que je suis capable de faire un beau tracé de la lettre « s » ? Alors le défi, pis je pense que tout le monde est parti par en haut. Moi j'ai pas vu d’amis qui partaient par en bas, ça fait que le point de départ, c'était réussi par tout le monde. Effectivement, Laura l’a bien dit, c’était de réfléchir pour vraiment que je tourne d'abord vers la gauche, puis ensuite vers la droite, puis d'avancer un petit peu. Oui Laurianne, on finit avec toi.
  • Je faisais pas le droit comme Laura.
  • Ben en fait, ce que tu veux m'expliquer les amis, c’est que des fois quand on tourne on tourne tout de suite, on a tendance à tourner et à vouloir tourner tout de suite, pis que ça fait moins un bon S, t’as raison. Ça peut ressembler plus à un Z. Est-ce que t’as trouvé ça, oh, là je vais prendre juste trois amis. Est-ce que t’as trouvé ça facile ou difficile, puisqu'il y a une routine que tu as aimé davantage pour tracer des beaux « s » ? Oui Samuel.
  • Le ipad
  • Toi t’as aimé ça avec le IPad, ok. J'aimerais ça avoir une réponse différente. Nicolas.
  • Ipad
  • Toi aussi t’as préféré le IPad, pourquoi ?
  • Parce que c’est facile.
  • Ah, toi tu as trouvé ça plus facile à suivre le trait du « s » pour tracer. Ok, Olivia ?
  • Je trouve que moi, c’était dur là-bas parce qu’il fallait que je tourne.
  • T’as trouvé ça plus difficile avec le papier et le crayon parce que c’est encore, il fallait que réfléchissent encore mieux encore plus pour tourner dans le bon sens, parce que tu n’avais pas d'un indice. Par terre on avait un indice, je l'avais tracé. Au IPad on pouvait suivre avec le doigt, alors Olivia, dit moi, quand j'arrive devant ma feuille puis mon crayon toute seule, mais il fallait que, j’ai trouvé ça difficile parce que là il fallait vraiment que je réfléchisse pour tourner dans le bon sens. Philippe ?
  • Le tableau par terre.
  • Le tableau par terre, pourquoi t’as aimé ça Philippe ?
  • Hum
  • Est-ce que c'est le tableau que tu aimes ou c'est la position couchée par terre que tu aimais ? Couchée par terre, super.

[Musique. Les crédits apparaissent.

Merci aux élèves de la classe de Madame Isabelle de l’école La Martinière!

Isabelle Lachance, enseignante au préscolaire, école La Martinière, Commission scolaire des Navigateurs.

Dominique Labrecque, Ressource régionale, Service régional de soutien et d'expertise en déficiences motrices et organiques des régions 03-12

Yves Tremblay, technicien en audiovisuel, Commission scolaire des navigateurs

Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Le projet Le plaisir d'écrire ça se prépare ! a bénéficié de la mesure 15351.

[Musique de Sylvain Audet, slysoundmusic.com]

Le juste défi

Afin de favoriser un apprentissage chez l’enfant, les activités de graphomotricité doivent présenter un juste défi. Qu’est-ce qu’un juste défi ? Un juste défi est un défi approprié pour permettre à l’enfant de s’engager complètement et de développer de nouvelles habiletés. Ainsi, l’activité présentée doit avoir un niveau de complexité adéquat pour que l’enfant s’engage activement, se sente en sécurité et confortable et puisse vivre des succès. En éducation, elle s’appelle la zone proximale de développement.


(adapté de Guadagnoli et Lee, 2004)

Transcription textuelle de l'image

Cette image, adaptée des auteurs Guadagnoli et Lee, publiée en 2004, est un graphique qui illustre la relation qui existe entre les chances de succès de divers apprenants et la complexité d'une tâche. Ainsi, les deux axes sont, à la verticale, le succès dans la réalisation de la tâche, et à l'horizontale, le niveau de complexité d'une tâche. Sur ce graphique sont illustrées quatre courbes représentant quatre types d’apprenant, soit l’apprenant débutant, intermédiaire, avancé ou expert. Les courbes représentent la relation inverse qui existe entre les chances de succès lors de la réalisation d’une tâche et la complexité de cette tâche. Il y est représenté que le taux de succès des apprenants est le même pour une tâche simple, mais que l'expert maintient un taux de succès élevé même dans les tâches plus complexes. Ce graphique vise à soutenir l’explication du concept de juste défi qui propose qu'un apprenant sera en mesure de mieux développer ses compétences lorsque le défi présenté est ni trop facile, ni trop complexe.

Les habiletés graphomotrices des élèves d’une classe varient d’un enfant à l’autre et d’une année à l’autre. Pour favoriser le développement des habiletés graphomotrices, il importe de présenter aux élèves des activités avec un bon niveau de complexité (ni trop facile, ni trop difficile) pour permettre aux élèves de progresser dans leurs habiletés. Il peut être pertinent de se référer au continuum de développement pour graduer les activités et offrir des activités graphomotrices près de la zone proximale de développement des enfants.

L’apprentissage du geste d’écriture est une tâche complexe. Il est donc d’autant plus important de s’assurer que les activités de pratique d’écriture présentées représentent un juste défi. La pratique d’activités trop difficiles entraînera une surcharge et pourra nuire à la progression de l’élève dans son apprentissage. Par exemple, un enfant qui commence l’apprentissage de l’écriture d’une lettre et peine à utiliser le bon tracé dépensera beaucoup d’énergie à être précis si on lui demande d’écrire la lettre dans les trottoirs, au lieu de mettre tous ses efforts sur l’apprentissage du tracé de la lettre.

La différenciation pédagogique

L’impact des difficultés graphomotrices sur la compétence à écrire est documenté par plusieurs auteurs. Il devient alors important de cibler rapidement les élèves avec des difficultés graphomotrices, car ceux-ci sont à risque de développer des difficultés persistantes en écriture. Certains indicateurs permettent d’identifier les élèves ayant des besoins plus spécifiques pour développer une aisance graphomotrice. Une écriture lente (vitesse) ou une écriture difficile à lire (lisibilité) sont généralement de bons indices de difficultés graphomotrices.

Lors de l’enseignement du tracé de lettres, il est important que l’enseignante différentie l’enseignement en fonction des besoins des élèves. Ainsi, certains élèves auront davantage besoin de guidance motrice en début d’apprentissage, d’autres auront besoin d’une surface d’écriture plus grande. Le tableau suivant guide les observations de l’enseignante pour identifier les aspects en difficulté et répondre aux besoins de l’élève.

Pour certains élèves, il peut être nécessaire d’intensifier la pratique du tracé de certaines lettres qui n’ont pas été bien intégrées. La grille de compilation suivante peut être utilisée pour cibler l’intensification de la pratique des tracés.

Devant un enfant présentant des difficultés de lisibilité, il est important d’identifier le paramètre qui entraîne ce problème pour pouvoir intervenir. Par exemple, un élève a de la difficulté à mettre le bon espace entre les mots, ce qui entraîne une diminution de la lisibilité. Des interventions seront alors faites pour aider l’élève à se trouver une stratégie efficace pour lui permettre de mettre le bon espace entre ses mots. Le tableau suivant aide à identifier le paramètre qui est à l’origine des difficultés de lisibilité et suggère des pistes d’intervention.

L’écriture script ou cursive?

À propos de l’enseignement de la graphomotricité à l’école primaire, un dilemme survient souvent dans les établissements : doit-on enseigner l’écriture script ou cursive? Pour l’instant, les recherches ne montrent pas clairement qu’un style d’écriture serait supérieur à un autre. Toutefois, le fait d’apprendre les deux modes (script et cursif), l’un en première année et l’autre en deuxième année du primaire, entraînerait un double apprentissage qui semble retarder l’automatisation du geste graphomoteur. Faire le choix d’enseigner un seul type d’écriture dans les premières années scolaires paraît donc plus approprié.