7. Iconographie du Montamin ou Bled d'Inde (suite 1.)

Caspar Bauhin fut l'un de ces premiers botanistes à donner un nom latin qui deviendra, avec Linné, le genre. Il lui ajoutera deux ou trois adjectifs que Linné associera plus tard à l'espèce. Par ce travail qui va au-delà de la classification alphabétique de plusieurs auteurs anciens, Bauhin devient le précurseur de la nomenclature binaire et mérite le titre d'un des premiers systématiciens de la botanique. Dans son Histoire naturelle et son Codex, Nicolas ne fait pas usage de la classification de Bauhin, de sa façon de nommer et de classer les plantes. Il mentionne pourtant "Bahuin disciple desculape"* dans son Histoire naturelle.

S'il connaissait les traités des Bauhin, leur classification et les deux figures du Maïs  illustrant l'ouvrage de Jean Bauhin de 1651, il est certain que l'Histoire naturelle et le Codex ne laissent pas de trace d'une classification, même incomplète, des genres ou des espèces des végétaux. Il ne représente pas le Maïs avec un agrandissement de l'épi comme dans l'ouvrage de Bauhin.

La série de figures sur le Maïs  montre que les modèles ne manquent pas à Nicolas. Sa représentation du Maïs diffère de tous ces modèles. Le dessin du Codex montrant l'appareil végétatif et reproducteur sans donner un agrandissement de l'épi est proche des figures du Turcicum Frumentum de Fuchs de 1542 et du Maize d'Hieronymus Bock de 1546 . Dès 1583, avec Rembert Dodoens le Maïs était représenté en entier et s'y ajoute toujours un agradissement de l'épi .

Si Nicolas réfère à quelques auteurs qui connaissent les variétés nommées, il est surprenant que celui-ci ne montre pas l'épi agrandi accompagnant le Maïs, comme il est représenté dans les exemples datant de 1572 à 1700 . La Bibliothèque du collège des Jésuites gardait pourtant les ouvrages dans lesquels on peut voir les figures du Maïs de Dodoens, Dalechamps et Johnson.