Le dernier pas
J’ai dans mes affaires une dizaine de paires de vieux souliers que je suis incapable de jeter. Mes souliers ont été mes meilleurs alliés, où je vais ils vont aussi. J’avais comme plan de mouler mon pied et de le reproduire en béton pour distribuer des pieds de Claudine partout au centre-ville. J’en ai produit qu’un seul finalement, fait de silicone, rempli de feuilles mortes. J’ai choisi le soulier que j’ai le plus porté, et je l’ai déposé près du lieu où je viens d’emménager. Pour moi de le laisser là c’est d’affirmer que je laisse une trace de mes pas où je vais, et aussi que je ne peux marcher dans les mêmes souliers (au sens propre et figuré) toute ma vie.