John Gerard, qui avait emprunté ses figures gravées sur bois au fonds Plantin à Anvers, représente le Jerusalem Artichoke avec son appareil végétatif et un agrandissement de la fleur .
Cette illustration du Topinambour est particulièrement intéressante: elle permet d'établir une certaine parenté avec la fleur, les feuilles alternes représentées dans la Carte de 1612 .
Marie-Victorin explique que le Topinambour fut introduit au Canada (entendu au sens large: Labrador - Louisiane) et que:
"si elle (cette plante) porte comme nom français celui de la tribu brésilienne des Topinambours, c'est par suite d'une confusion, puisque cette espèce ne provient pas du Brésil."*.
En fait, elle reçoit ce nom en 1613 à Paris à l'occasion de la venue de six Topinambous, Amérindiens du Brésil, amenés à la Cour du roi de France*. Le Topinambour est cultivé partout dans les pays tempérés. Cette plante est d'origine américaine. Ses tubercules résistent aux longs hivers et sa multiplication est facile.
Lorsque en 1616, Champlain parle "d'Herbe au Soleil" et qu'il souligne l'usage particulier qu'en font les Amérindiens, c'est-à-dire qu'ils "font l'huile de la graine: de laquelle huile ils se frottent la teste"*. Il réfère sûrement à l'Hélianthus annuus (Linné), l'Hélianthe annuel, le Soleil, qui est beaucoup plus grande que le Topinambour quand on la cultive. Marie-Victorin précise que "Champlain et Sagard ont tous deux vu les belles cultures de Soleil chez les Hurons de la baie Georgienne et du lac Simcoe"*. Champlain aurait donc décrit deux types d'Hélianthe: en 1613, il remarque le Topinambour et vers 1616 ses textes parlent du Soleil. Cette dernière est montrée dans le Brief and True Report of the New Found Land of Virginia*, de Thomas Hariot qui est illustré des gravures de Théodore de Bry en 1588 .