Source : Blason de la compagnie de la Baie d'Hudson (1670), Musée de la civilisation
Source : Les Anglais fondent la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1670. Cette compagnie établie dans une région riche en fourrures menace le commerce des comptoirs français plus difficilement accessibles pour les Autochtones de la Baie d'Hudson.
Photo : Claude Demers, UQTR
Au début, la cohabitation des Européens avec les Amérindiens est plutôt harmonieuse. Les premiers colons peuvent s'installer dans des régions où vivaient autrefois d'importantes populations autochtones décimées par les épidémies. Des champs, déjà défrichés par les agriculteurs amérindiens, sont disponibles pour cultiver. Les Français peu nombreux à émigrer, et dont l'économie coloniale repose sur la traite des fourrures, font peu de pression sur le territoire autochtone. Leur établissement dans la vallée du Saint-Laurent ne mène pas immédiatement à l'expropriation des Autochtones. La collaboration avec les premiers peuples est essentielle: ils ont besoin d'eux comme fournisseurs de fourrures et alliés militaires.
Par contre, en Louisiane, de nombreuses frictions au sujet de la terre surviennent entre les colons français et les Natchez, des horticulteurs de la vallée du Mississippi (1716-1729). Les tensions s'intensifient lorsque les Français construisent un fort et demandent aux Natchez de déplacer leurs villages afin d'agrandir la superficie des terres cultivées. Les Natchez se soulèvent, les Français répliquent alors en organisant des représailles qui mènent à l'anéantissement de ce peuple. Quelques survivants se réfugient parmi les nations voisines, tandis que les prisonniers sont envoyés comme esclaves dans les Antilles. Les Français poursuivront également une guerre d'extermination contre les Renards (Outagamis), de la région des Grands Lacs, qui nuisent à l'expansion de leur traite vers l'ouest (1712-1738).
Contrairement aux Français, les Britanniques s'installent en grand nombre sur la côte atlantique. Ils ont sans cesse besoin de nouvelles terres pour accueillir des milliers d'immigrants et remplacer les terres épuisées, c'est-à-dire celles dont le rendement s'affaiblit. La pression pour l'acquisition des terres mène rapidement à des conflits avec les peuples agriculteurs et semi-sédentaires de ces régions densément peuplées. En Acadie, les Micmacs voient également leurs terres envahies par les Anglais qui les considèrent comme des rebelles. Les conflits entre les Micmacs et les Anglais, quoique intermittents, s'échelonnent de 1613 à 1761. Notons que les Anglais maintiennent des relations pacifiques avec les fournisseurs autochtones dans leurs postes de la Baie d'Hudson où ils se consacrent au commerce des fourrures.