Auparavant, les sociétés autochtones étaient relativement autonomes. Avec la traite, les nations commencent à se spécialiser dans certains secteurs d'activités. Des agriculteurs, comme les Hurons-Wendats, produisent davantage de maïs afin d'alimenter les chasseurs en échange de leur gibier. Certaines nations pourvoyeuses de fourrures, par contre, comme les chasseurs du Nord, se consacrent surtout au piégeage des animaux. D'autres Amérindiens délaissent l'agriculture et se tournent vers la chasse, soit pour obtenir des produits européens, soit à cause de la diminution ou de la perte de leur territoire de chasse suite à l'établissement des Européens.
Les échanges, devenus plus fréquents, réduisent l'autonomie des groupes. Ces derniers deviennent de plus en plus dépendants l'un de l'autre, puis de leurs fournisseurs européens. Le temps consacré aux activités reliées à la traite par les hommes et les femmes (le piégeage, la préparation et le transport des fourrures, le commerce) réduit énormément le temps alloué aux activités de subsistance traditionnelles comme la pêche, la cueillette, l'agriculture et la fabrication des objets usuels. Les modes de subsistance traditionnels étant affectés, les risques de famine augmentent.
À partir de 1615, les Hurons-Wendats deviennent les principaux partenaires commerciaux des Français. De leur côté, les Iroquois sont coupés du réseau de traite franco-amérindien et leurs ressources s'épuisent. Ils décident de détourner à leur profit les fourrures des nations nomades. Leurs raids contre le réseau commercial huron-français deviennent plus fréquents et conduisent à la défaite, puis à la dispersion des Hurons-Wendats en 1650. Les guerres franco-iroquoises, qui découlent du désir de contrôler le marché des fourrures, se poursuivront jusqu'à la signature de la Grande Paix de Montréal entre les Iroquois, les Français et leurs alliés autochtones, à l'été 1701.
Afin de répondre à la demande européenne de fourrures, la chasse devient plus intensive. L'équilibre écologique est bouleversé, des territoires sont presque complètement vidés de leur gibier. Pour maintenir leur place comme fournisseurs de fourrures et continuer d'avoir accès aux produits européens, les Amérindiens doivent élargir leur aire d'approvisionnement en fourrures. Ce besoin d'agrandir le territoire de chasse provoque des conflits entre les groupes autochtones.