EDUTIC : AKI - Société et territoires autochtones
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L’influence des Amérindiens sur les colons français

Source : Samuel de Champlain embarque vers l'ouest afin de se livrer à l'exploration, ANC C-0068811
Ce dessin a été réalisé pour l'émission d'un timbre commémorant le 300e anniversaire de la fondation de Québec, en 1908.

Des siècles d'héritage, liés à l'adaptation et à la connaissance du milieu, ont été légués aux premiers colons par les Autochtones. Sans cette foule d'informations, la survie des Européens en Amérique du Nord aurait été beaucoup plus ardue et leur établissement assurément retardé. Grâce à l'hospitalité amérindienne et aux connaissances transmises par les Autochtones, l'hiver est apprivoisé. La contribution autochtone dépasse donc largement l'aspect matériel le plus connu comme les raquettes et le canot. L'influence des fréquents contacts avec les Autochtones et l'adaptation au nouvel environnement contribuent à transformer rapidement les valeurs et le mode de vie des colons.

Les Européens empruntent au monde amérindien des connaissances géographiques, botaniques et fauniques. On découvre le continent et on exploite ses ressources, principalement les fourrures, grâce à l'aide autochtone. On recueille des informations auprès de ceux-ci à propos des peuples habitant les diverses régions, de la faune, des différents usages de la flore (dont l'utilisation des plantes médicinales) et des ressources (comme les sites de mines de cuivre ou de plomb). On s'initie aux nouvelles techniques d'orientation en forêt, de chasse et de pêche comme le pistage, la trappe et la pêche sous la glace.

En 1634, le premier hivernement des habitants à Trois-Rivières s'avère difficile. Le scorbut cause le décès de quelques colons et la faim tenaille les premiers occupants. On réussit finalement à remédier au manque de vivres grâce à l'aide d'un Amérindien qui montre aux Trifluviens à pêcher sous la glace.

Source : Pêche sur glace (C-040174) ANC, « Pêche sur glace, Canada-Est (Ontario) », (par Dennis Gale) vers 1860. Reproduction : C-040174

Les coureurs des bois

Plusieurs jeunes gens migrent vers les régions de traite. On les a nommés coureurs de bois. Ces hommes étaient attirés par les profits rapides que procuraient la traite des fourrures et par la liberté du mode de vie des Autochtones. Ils quittaient la colonie pour faire la traite et pour vivre auprès des Amérindiens dont ils adoptaient le mode de vie.

L'éducation des enfants

L'éducation des enfants semble aussi touchée. Le grand amour des Amérindiens pour leurs enfants est un thème qui revient fréquemment dans les écrits des 17e et 18e siècles. Selon les critères européens, cet amour est souvent jugé démesuré. Les missionnaires parlent de « tendresse extraordinaire » ou encore d'« amour excessif » pour les enfants. Ils se plaignent de la très grande liberté accordée aux enfants et du mode d'éducation où l'on refuse de « recourir à la violence » pour dresser les jeunes. Selon le missionnaire jésuite Paul Le Jeune, les Autochtones « ne peuvent supporter qu'on châtie leurs enfants, non pas même de paroles; ne pouvant rien refuser à un enfant qui pleure ». En 1707, l'intendant de la Nouvelle-France se plaindra du fait que « les habitants de ce pays-ci [les Canadiens] n'ayant jamais d'éducation à cause de la faiblesse qui vient d'une folle tendresse que les père et mère ont pour eux dans leur enfance, imitant en cela les sauvages, ce qui les empêche de les corriger et discipliner ».

La guerre à l'indienne

À l'école indienne, les Canadiens ont appris à faire la « petite guerre ». Une guerre d'embuscade, proche de la chasse, mieux adaptée aux conditions du nouveau pays. Le guerrier y possède beaucoup d'autonomie et de mobilité contrairement aux soldats des grandes armées européennes s'affrontant, en rangée et à découvert, sur d'immenses champs de bataille.

Consulter les témoignages d'époque pour en savoir plus sur l'influence des Amérindiens :