Ma principale curiosité est ce qui compose la surface des objets. Par quels processus ma surface est façonnée ? Commet dois-je détacher les surfaces ? Que vois-je à travers les surfaces ? Comment puis-je percevoir ces surfaces infinies ? En conséquence, j’ai exploré l’ontologie des choses ordinaires en me projetant dans les objets. Objets que j'utilise dans ma vie quotidienne. Je superpose et entrelace les bandages pour envelopper la surface d’un objet. Puis en libérant le moule, j’obtiens la surface de l’objet qui est aussi ma propre surface. Tant que mon noumène existe, je peux le répliquer sans arrêt, ce qui signifie qu’il a une surface illimitée. Les bols qui se chevauchent représentent des surfaces répétitives. En même temps, parce que les bandages sont utilisés pour faire des momies, je trouve que cela est un sous-entendu d’une éternité infinie. Ma surface se reproduit dans un certain moment, il peut être un état, une action ou une émotion. Néanmoins, lorsqu’il est figé, le moment d’existence est éternel. En tant que sculpture, j'ai l'impression que, dans une certaine mesure, les frontières entre sculpture et peinture sont floues. Est-il une œuvre créée sur une toile, est-il un tableau ? Lorsqu'il est posé sur une table, il est le plateau de la table, une sculpture. Lorsqu'il est accroché au mur, il est à nouveau ce que l'on pourrait prendre pour une peinture en plâtre.
C'est la matérialisation de la personne intérieure du squattage. Il y a une personne invisible qui occupe cet espace. Il est le propriétaire de cet espace, mais en réalité il est une présence illégale. Donc, où qu'il soit, cette sculpture existe de manière abrupte. Pour souligner son statut d'intrus. L'endroit où il est présent est un espace dans lequel on intervient.
L'ombre agit également comme un point aveugle visuel dans l'espace, le plus facilement négligé. Mais la présence de l'ombre souligne à son tour la présence du squatteur. D'une part, l'ombre façonne l'identité dans une certaine mesure, d'autre part, lorsque je me tiens devant le masque, je suis conscient de sa présence. Lorsque je me tiens derrière le masque, je deviens une présence absente. Incarnant une sorte de fusion mutuelle de l'absence et de la présence. La sculpture dans son ensemble est noire, comme une ombre.
Je l'ai mis sur un trépied, qui est très similaire à un appareil photo. La caméra offre simplement un espace de réflexion avec une perspective humaine. En me tenant derrière le masque et en regardant à travers lui, je regarde l'espace du point de vue d'un intrus. Ce que je vois directement, c'est l'espace du squattage. Je deviens le squatteur, et le masque fournit un canal pour la transformation de l'identité.
Cœur de feuille
Le cœur est placé dans un plateau métallique circulaire. C’est comme une greffe d’organe en salle d’opération. La partie inférieure du cœur est remplacée par des feuilles. Ce qui est intéressant, c’est que les veines des feuilles sont extrêmement similaires aux vaisseaux sanguins humains. J’ai greffé les feuilles sur le cœur incomplet pour le rendre entier et le ramener à la vie. La plante joue ici un rôle réparateur. Dans le même temps, le cœur puise des nutriments dans la mousse située en dessous par le biais de quelques tubes transparents, ce qui représente le fait que les humains sont en fait similaires aux plantes dans la mesure où ils puisent tous deux des nutriments dans la nature. La faible lumière qui vacille à l’intérieur du cœur est aussi le signe d’une force vitale fragile, mais tenace.
À travers cette sculpture, j’ai voulu exprimer une relation symbiotique entre les humains et la nature. Dans cette sculpture, la nature a un effet curatif sur le corps. Nous avons besoin d’absorber les nutriments de la nature. Refléter l’importance de la nature dans les activités de la vie humaine. Donner aux humains un sens plus profond de la présence des plantes dans le monde, et de l’impact qu’elles ont sur les gens et le monde. Établir une relation symbiotique avec les plantes.
L’absence du cœur reflète également le fait que l’homme fait partie de la nature et que nous ne pouvons pas survivre sans elle.
La sculpture se compose de trois parties. Les trois plateformes contiennent chacune quelques desserts, un oreiller et des toilettes. Ces trois éléments représentent trois choses, manger, dormir et aller aux toilettes. Ces trois choses sont les trois éléments les plus fondamentaux pour la survie de tout être humain.
La table la plus haute contenait un certain nombre de desserts, certains servis sur des assiettes. Sur le dessus des gâteaux se trouvaient des bouches humaines. Parce que les gens mangent avec leur bouche, les gâteaux ont une bouche. La bouche est l’incarnation du gâteau que l’on mange et de son utilité. Le gâteau passe du statut d’objet inanimé à celui d’objet doté de caractéristiques humaines. Grâce à l’anthropomorphisme, il passe d’un objet qui est mangé à un objet qui peut être activement mangé. Ici, mon appétit pour le gâteau s’exprime à travers le gâteau anthropomorphe lui-même.
Sur un autre piédestal, un visage est placé au milieu d’un oreiller, et un fragment sculptural d’un œil se trouve dans le coin de l’oreiller. Le besoin de sommeil est exprimé ici. Sur le dernier piédestal, il y a un couvercle de toilettes recouvert. Il y a peut-être aussi quelque chose à l’intérieur qui exprime le désir humain de déféquer, mais il est couvert, donc nous pouvons spéculer.