5. Comment Louis Nicolas classe-t-il les plantes dans l'Histoire naturelle? (suite 3.)

Le texte sur les plantes d'Amérique est parfois le théâtre du légendaire populaire français. Parlant du Laurier sauvage, Louis Nicolas amène son lecteur de la Virginie à Montpellier où il fut témoin d'une curiosité naturelle dans laquelle il vit un signe de Dieu:

"Si cela est vray je m'en raporte: mais je ne metonnerois pas de cette grande merveille si tous les lauriers qui sont dans le monde étoient aussi bien marqués qu'un arbre de cette espece (que jay veu, et touché, et pris même une partie que je garde encore) qui fut coupé dans la ville de Monpelier ou toute la ville courut pour voir 2 belles croix naturelles de couleur noire qu'on trouva dans le milieu du tronc du corps de l'arbre en le fandant par hasard pour le faire bruler. Cela se garde encore dans la maison du Monsieur Forest/.../ "* .

Pour un lecteur du XVIe, du début et même du milieu du XVIIe siècles une telle description ajoute à la croyance des Anciens que le Laurier protège contre la foudre, contre les mauvais esprits, et aussi contre différentes maladies et fléaux comme la peste, par exemple*. Pour certains, elle confirme l'existence des Signatures dans le monde comme en témoigne le texte que nous avons cité au premier chapitre concernant la reine de Saba et le bois de la croix du Christ.

L'Histoire naturelle de Nicolas s'apparente à la manière de décrire des botanistes du XVIe siècle. L'analyse des figures du Codex y ajoute quelques précisions.


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