Dans sa démonstration, Gagnon fait remonter la filiation de la figure de l'Almouchicois vers la page frontispice du Rariorum plantanum Historia de Charles de l'Escluse, publiée à Anvers en 1601 et gravée par Jacob de Gheyn*.
L'intérêt de la seconde source iconographique réside pour sûr dans le sujet du volume ayant pu être utilisé par David Pelletier: un traité de botanique important du XVIe siècle. Mais si l'on compare les illustrations de ces plantes montrées dans Clusius aux plantes illustrées dans la Carte de 1612, il est alors facile de constater que le graveur Pelletier ne l'a pas copié. La classification visuelle des plantes de Clusius a pu inspirer Pelletier.
Dans son Historia, édité en 1576, 1583 et 1601, Clusius décrit et illustre l'Asclepias syriaca (Asclépiade) et le Limonio congener (Sarracénie pourpre). L'Asclépias incarnata ne sera représentée dans le Canadensium Plantarum Historia par Jacob Cornuti* qu'en 1635, ensuite par Louis Nicolas vers 1675 dans son Codex canadiensis et dans la Description des plantes principales de l'Amérique septentrionale de 1744 de Charlevoix qui la nommera Apocynum minus rectum Canadense*.
Champlain et son graveur n'ont pas représenté ces plantes sur la Carte de 1612. Nous suivrons la piste des sources iconographiques européennes pour l'illustration des plantes de la Carte de 1612. Pour situer le savoir botanique de Champlain, un examen des principaux traités de botanique antérieurs et contemporains à cette Carte de 1612 est nécessaire.