Bottin

La graphomotricité

Transcription textuelle de l'image

Cette image consiste en un entrelacement d’ovales qui prend la forme des pétales d’une fleur. Le mot “la lettre” est inscrit au centre où se croisent quatre ovales. Chaque ovale correspond à l’une des composantes de la lettre, soit l’information phonologique (le son), l’information orthographique (le nom), l’information allographique (la forme) et l’information visuomotrice (le tracé). Les compétences que les élèves doivent acquérir en lien avec ces caractéristiques sont décrites dans quatre ovales extérieurs.

L’information phonologique : L’élève doit acquérir la conscience phonologique, laquelle inclut les phonèmes, syllabes et mots.

L’information orthographique : L’élève doit acquérir la conscience orthographique, laquelle inclut les graphies simples et complexes.

L’information allographique : L’élève doit acquérir la conscience allographique, laquelle inclut les majuscules, les minuscules, les lettres scriptes et cursives.

L’information visuomotrice : L’élève doit acquérir la conscience du tracé, laquelle inclut les différents traits, comme les lignes droites, courbes et les points. De plus, cette compétence inclut le sens de l’écriture, soit de gauche à droite et de haut en bas. Finalement, la conscience du tracé inclut aussi le sens du tracé, soit de haut en bas ou de bas en haut, les changements de direction, les allers-retours, ainsi que le point de départ et d’arrivée de la lettre.

Finalement, à l’extérieur de cette image se trouvent les contextes qui permettent le développement de ces compétences chez l’élève. Les mots "contextes d’écriture signifiants” se trouve à deux endroits, soit entre les pétales “conscience du tracé” et “conscience phonologique”, ainsi qu’entre “conscience orthographique” et “conscience allographique”. Les mots “contextes de lecture signifiants” se trouve à deux endroits, soit entre les pétales “conscience phonologique” et “conscience orthographique”, ainsi qu’entre "conscience allographique” et “conscience du tracé”.

C’est quoi?

Apprendre à écrire implique d’apprendre à planifier et à formuler un message écrit dans un contexte donné, ainsi qu’à s’approprier les codes qui régissent la langue écrite. Ces compétences sont dites d’un haut niveau cognitif parce qu’elles sont abstraites. Elles mettent d’ailleurs, plusieurs années à se développer.

Transcription textuelle de l'image

Cette image représente le développement graphomoteur du jeune. Il s’agit d’une traduction libre et adaptation de S. Palmis et collègues (2017). Motor control of handwriting in the developing brain : a review. Publié dans Cognitive Neuropsychology.  

Le texte est inséré dans une flèche qui est séparée en quatre tranche d’âge, soit moins de 5 ans, de 5 à 7 ans, de 7 à 9 ans, et de 9 ans jusqu’à l’âge adulte. Chaque section présente une description du développement attendu.

Moins de 5 ans : Écriture est une activité vi Visuo-spatiale global comme dessiner. Grands mouvements. Rétroaction sensorielle, non utilisée pour contrôler le mouvement.

De 5 à 7 ans : Succession de courts traits sous grand contrôle, attentionnel et réalisés lentement. Corrections nombreuses. Rétroaction visuelle en réalisation pour comparer avec le modèle.

De 7 à 9 ans. Mémorisation de l'information spatiale et motrice. Mouvements moins lents mais pas totalement automatisés. Écrire et dessiner ont des caractéristiques motrices distinctes.

Dès 9 ans, à l'âge adulte. Automatisation et personnalisation. Mouvements rapides et fluides. Contrôle attentionnel n'est plus centré sur le geste graphomoteur.

[Musique]

Lorsque l'élève apprend à écrire, il fait un ensemble de tâches qui ont différents niveaux de complexité cognitive. Par exemple, l'enfant doit réfléchir à son message, aux contraintes de communication, à son interlocuteur, et à élaborer ses phrases. Cela fait partie des stratégies rédactionnelles. Ce sont des tâches abstraites d'un traitement mentale complexe. L'enfant doit également se questionner sur l'orthographe des mots, et ensuite transcrire ceux-ci sur papier.

[Une image de trois cercles insérés l’un dans l’autre illustre la relation unissant la rédaction, l’orthographe, et la graphomotricité et la charge cognitive y étant reliée. Ensuite, la définition de la graphomotricité apparaît à l’écran.]

La graphomotricité est la capacité de transcrire les lettres de façon fluide et rapide. Il s'agit d'une tâche plus concrète, d'un traitement cognitif plus simple, qui s'appuie sur des habiletés visuo-motrices. En début d’apprentissage, le geste d'écriture sollicite une grande part de la capacité attentionnelle de l'enfant. Plus l'élève maîtrisera le tracé des lettres et automatisera les paramètres qui lui sont propres, moins la charge attentionnelle associée au geste d'écriture sera grande. L'enfant aura aussi plus d’espace cognitif pour réfléchir à son message et aux conventions linguistiques.

[Deux graphiques en pointe de tarte sont illustrés comparant à quoi est attribuée la charge attentionnelle du scripteur débutant et aguerri. La charge attentionnelle du scripteur débutant est principalement allouée à la graphomotricité, alors que celle du scripteur aguerri est allouée aux stratégies rédactionnelles.]

Lorsque la graphomotricité est en difficulté elle freine le développement d'habiletés d'écriture plus complexes comme l'orthographe et les stratégies rédactionnelles. Selon certains chercheurs, près du tiers des difficultés en écriture pourrait être imputable à de mauvaises habilités graphomotrices.

[Un graphique à barre illustre la proportion des élèves en difficulté d’écriture rencontrant des difficultés graphomotrices, soit 30 %]

À connaissances orthographiques égales, les élèves ayant de meilleures performances graphiques font moins d'erreurs en dictée que les élèves ayant de faibles performances graphiques. Voici pourquoi il est primordial d'enseigner le tracé des lettres et de travailler les habiletés graphomotrices en classe. Les élèves de tous les niveaux du primaire démontrent une amélioration significative de la lisibilité et de la fluidité de l'écriture lorsqu'ils reçoivent un enseignement explicite de la graphomotricité. Que doit-on enseigner pour amener les élèves à produire les lettres de façon aisée, lisible et rapide, afin de réduire les ressources attentionnelles que nécessite le geste d'écriture ? Je vous invite à le découvrir en écoutant la vidéo qui s'intitule la conscience du tracé

[Musique]

[Les crédits apparaissent à l’écran.

Ce projet a bénéficié du financement du ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur. Merci aux élèves, enseignantes, orthopédagogues, conseillères pédagogiques, ergothérapeutes et directions d'école du projet Le plaisir d'écrire ça se prépare ! des commissions scolaires des régions 03-12.

Comité de coordination : Noémi Cantin, professeure, Département d'ergothérapie Université du Québec à Trois-Rivières ; Dominique Labrecque, Ressource régionale, Service régional de soutien et d'expertise en déficiences motrices et organiques des régions 03-12 ; Nancy Labrecque, ergothérapeute, Commission scolaire Beauce-Etchemin ; Marie-France Morin, professeure, Faculté d'éducation, Université de Sherbrooke, titulaire de la chaire de recherche sur l'apprentissage de la lecture et de l'écriture chez le jeune enfant

Animation : Dominique Labrecque

Montage : Yves Tremblay, technicien en audiovisuel, Commission scolaire des navigateurs

[Mai 2020]

En début d’apprentissage, les élèves produisent des mouvements lents et courts guidés par des rétroactions visuelles et kinesthésiques qui génèrent un grand nombre de micro pauses.

Graduellement leur vitesse augmente, les enfants évoluent vers un contrôle mixte du mouvement basé sur le retour perceptuel (réactif) et sur une représentation interne de l’acte moteur (proactif).

Enfin, vers 14-15 ans, l’automatisation des programmes moteurs se confirment et sous-tend un contrôle proactif de plus en plus efficace.

Le principe alphabétique et la conscience du tracé

En début d’apprentissage, l’élève doit maitriser le principe alphabétique. Il doit associer le son du phonème à écrire à sa graphie, à sa forme et à son tracé. La relation phonème-graphème se développe en union avec la relation forme-tracé de la lettre. Plus l’enfant développe sa conscience des différentes composantes de la lettre, plus ses habiletés de base de scripteur se consolident. Graduellement, cette consolidation lui permet de développer des habiletés plus abstraites. Ainsi, l’enfant doit devenir conscient que le son qu’il prononce réfère à un graphème (lettre ou groupe de lettres), dont la forme se trace d’une façon précise.

Chez le tout jeune scripteur, le geste d’écriture mobilise la plus grande partie de son attention. Plus l’élève mémorise et automatise le tracé des lettres, plus il récupère de la capacité attentionnelle pour des tâches d’une plus grande complexité cognitive comme l’orthographe et les stratégies rédactionnelles.

[Musique]

Notre système d'écriture repose sur le principe alphabétique ainsi le jeune scripteur doit apprendre qu’à un phonème qu'il prononce s'associe une lettre ou un groupe de lettre, le graphème.

[Une image illustrant les quatre dimensions de la lettre apparaît, soit l’information phonologique, orthographique, allographique et visuomotrice.]

Ce principe alphabétique est au cœur de l'apprentissage de l'écriture et de la lecture. Pour le comprendre, l'élève doit apprendre les quatre dimensions de la lettre. On doit lui enseigner qu'une lettre à un son, l'information phonologique, a un nom, l'information orthographique, une forme, l'information allographique, et un tracé l'information visuomotrice. Lorsque l'on enseigne ces quatre dimensions aux élèves, on les amène à développer différentes consciences. L'enfant apprend à analyser les phonèmes des mots qu'il entend à l'oral, ce qui réfère à la conscience phonologique. Il développe sa conscience phonologique et devient habile à manipuler les mots, les syllabes et les sons. Il devient conscient qu'un son s’écrit parfois de façon différente, ou avec plusieurs lettres, en développant sa conscience orthographique.

[Plusieurs façon d’écrire le son « se » ou « o » sont illustrées.]

Il prend aussi conscience des différents allographes d'une même lettre. La lettre a, par exemple, peut avoir toutes ces formes.

[Plusieurs représentations de la lettre « a » sont illustrées à l’écran.]

Il développe ainsi sa conscience allographique. En découvrant les traits qui composent les lettres, il développe sa conscience du tracé. Il prend conscience des composantes suivantes du tracé des lettres. L'enfant doit comprendre le sens de l'écriture de gauche à droite et de haut en bas. Cette composante n'est pas exclusive à la lettre mais elle est importante pour développer des habilités graphomotrices.

Il doit également prendre conscience des différents traits qui composent les lettres les lignes droites, courbes diagonales, les points etc. Le tout jeune scripteur doit comprendre que le tracé d'une lettre à un point de départ et un point d'arrivée, et que le tracé a un sens dont on ne peut dévier. C'est la différence entre écrire et dessiner. On peut dessiner une maison en commençant où l'on veut dans le sens que l'on veut.

[Le dessin d’une maison apparaît à l’écran. Ensuite, le tracé de différentes lettres est illustré.]

Lorsqu’un scripteur écrit une lettre, il commence toujours à son point de départ et suit toujours le même tracé. Ce tracé va de haut en bas, ou de bas en haut. Il peut également se composer de changements de direction, ou d’aller-retours.

Il est essentiel que le scripteur débutant comprenne le tracé des lettres avant de les exécuter. Il est donc plus que pertinent d'explorer la lettre avant de prendre un crayon pour la produire. Plusieurs recherches démontrent qu'une exploration multisensorielle des lettres contribue à l'apprentissage du tracé. L'enseignant peut inciter ses élèves à manipuler des lettres en trois dimensions pour en explorer les traits qui les composent et les comparer entre elles, ou permettre aux élèves de former une lettre au sol avec leur corps.

[Des images d’enfants couchés par terre formant la lettre « e », des lettres en trois dimensions et un enfant marchant sur une lettre dessinée au sol apparaît.]

Elle peut également faire marcher le tracé d'une lettre géante au sol ou produire le tracé dans les airs avec la main. Je vous invite à consulter la vidéo sur les ateliers de la conscience du tracé pour découvrir d'autres activités qui utilisent l’approche multisensorielle.

[Un vidéo d’en enfant qui trace des « s » dans un bac dans lequel il y a du sable apparaît]

Bien comprendre ce qu'implique le geste d'écriture permet à l'enseignant de planifier des activités des contextes d'apprentissage qui auront un réel impact sur le développement des habiletés graphomotrices de ses élèves. Un des éléments importants mis en relation avec la progression des élèves sur le plan graphomoteur est l'enseignement explicite du tracé des lettres. Les recherches rendent compte d'une amélioration significative de la lisibilité et de la fluidité de l'écriture chez les élèves de tous les niveaux du primaire lorsqu'ils reçoivent cet enseignement explicite de la graphomotricité. Il existe quelques programmes d'enseignement explicite du tracé des lettres, tels que « En mouvement j'écris » ou « Handwriting without Tears » en français

[Les deux programmes d’enseignement explicite du tracé sont illustrés à l’écran]

Je vous invite à visionner notre vidéo de pratiques de classe sur l'enseignement explicite du tracé de la lettre S pour un exemple plus concret. Une fois les tracés mémorisés et exécutés avec conformité, l'élève peut prendre conscience des différents paramètres qui assure une bonne lisibilité. L'importance de bien aligner les lettres, la ligne étant un outil qui aide ; le contrôle de l'espacement des lettres et entre les mots ; et enfin le contrôle de la proportion des lettres majuscules versus minuscules, et les minuscules entre elles, le trottoir étant un outil qui aide à maîtriser les proportions.

[Un exemple de l’alignement, de l’espacement et des proportions des lettres pour le mot « maman » sont illustrés.]

Ceci termine le survol des habiletés graphomotrices. Je vous invite à consulter nos vidéos sur les habiletés perceptivo-motrices que nécessite le geste d'écriture. Vous pourrez ainsi mieux comprendre les défis que doivent relever les élèves qui présentent des difficultés motrices

[Musique]

[Les crédits apparaissent à l’écran.

Ce projet a bénéficié du financement du ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur. Merci aux élèves, enseignantes, orthopédagogues, conseillères pédagogiques, ergothérapeutes et directions d'école du projet Le plaisir d'écrire ça se prépare ! des commissions scolaires des régions 03-12.

Comité de coordination : Noémi Cantin, professeure, Département d'ergothérapie Université du Québec à Trois-Rivières ; Dominique Labrecque, Ressource régionale, Service régional de soutien et d'expertise en déficiences motrices et organiques des régions 03-12 ; Nancy Labrecque, ergothérapeute, Commission scolaire Beauce-Etchemin ; Marie-France Morin, professeure, Faculté d'éducation, Université de Sherbrooke, titulaire de la chaire de recherche sur l'apprentissage de la lecture et de l'écriture chez le jeune enfant

Animation : Dominique Labrecque

Montage : Yves Tremblay, technicien en audiovisuel, Commission scolaire des navigateurs

[Mai 2020]

Le rôle des habiletés motrices

Certains facteurs propres à l’enfant influencent le développement des habiletés graphomotrices.

Ainsi, pour produire les gestes d’écriture, le scripteur s’appuie, entre autres, sur ses habiletés motrices. Les habiletés de base en motricité globale et fine concourent à l’activité graphomotrice (en favorisant une meilleure vitesse et lisibilité). Certaines habiletés ont toutefois un impact plus grand sur le développement des habiletés d’écriture, dont, le contrôle postural et la dextérité manuelle.

[Musique]

Pour produire les gestes d'écriture, le scripteur s'appuie entre autres sur ses habiletés motrices. Les habiletés de base en motricité globale et fines concourent à l'activité graphomotrices en favorisant une meilleure vitesse et lisibilité. Au préscolaire les enfants développent plusieurs habiletés motrices globales et fines qui soutiennent le geste graphique. Certaines habiletés ont toutefois un impact plus grand sur le développement des habiletés d'écriture, soit le contrôle postural, la force des mains et des doigts, la dissociation des doigts, et les manipulations dans la main.

Tout d'abord, la stabilité du tronc concerne les muscles du tronc qui permettent de maintenir une posture statique et, par le fait même, maintenir une bonne posture assise. Une bonne stabilité au niveau du tronc permet d'être stable et favorise une meilleure précision. Pour la force des mains, on parlera des arches de la main.

[Une photographie d’une main apparaît à l’écran, illustrant les deux arches longitudinales et l’arche transversale.]

La main présente trois arches : deux arches longitudinales et une arche transversale. Des arches stables et bien formées permettent des mouvements fins des doigts et une préhension des outils, comme le crayon, le ciseau, les ustensiles. Les arches se développent au quotidien lors de la manipulation de différents objets de grosseur et de poids différents.

Pour la dissociation des doigts il s'agit de faire bouger les doigts de façon isolée sans que tous les autres doigts bougent pour ainsi développer le raffinement et la précision. Dans la dissociation, on parlera également de la dissociation radio-ulnaire, qui est la dissociation de la partie motrice de la main - le pouce, l'index, le majeur - et la partie stabilisatrice - l'annulaire et l'auriculaire.

[Une photographie d’une main apparaît. Le pouce l’index et le majeur sont relevés alors que l’annulaire et l’auriculaire sont repliés.]

Cette dissociation favorise une meilleure précision dans l'utilisation d'outils comme le crayon. L'enfant va développer également des mouvements dans la main qu'on appelle les manipulations dans la main. Ces manipulations se rapportent à l'habileté de tenir et de déplacer des objets dans une main. Elles sont essentielles lors de nombreuses activités, dont l'écriture. On y retrouve la translation doigt-paume qui se développe vers l'âge de 4 ans et qui consiste à prendre un petit objet avec le bout des doigts et le transférer à l'intérieur de la paume.

[Ce mouvement et les suivants sont illustrés à l’écran.]

Ensuite, il y a la translation paume-doigt qui est présente vers l'âge de 5 ans. On transfère un petit objet à la fois, de la paume vers le bout des doigts. On retrouve également le mouvement shift qui est le déplacement des doigts sur un objet. Ensuite, vers 6 ans, l'enfant effectuera des rotations complexes, qui consistent à faire tourner des objets entre les doigts. Vers sept ans, le développement des manipulations dans la main permet à l'enfant d'utiliser une combinaison de plusieurs mouvements dans la main sur un même objet. Plusieurs habiletés se développent à travers les différentes expériences et les activités motrices vécues au quotidien au préscolaire. Il est donc important d'offrir une panoplie d'expériences différentes aux enfants. Également, à travers des activités significatives du quotidien, il est possible de bonifier une activité pour que celle-ci permet de stimuler différentes habiletés. Par exemple, on peut bonifier une activité de coloriage en demandant aux élèves de travailler coucher sur le ventre, en appui sur les avant-bras, ce qui favorisera la stabilité du tronc et des épaules, et d'utiliser un crayon de cire avec un papier sablé sous la feuille à colorier, pour ainsi favoriser la force des doigts et des arches. Plusieurs exemples d'activités bonifiées sont disponibles sur le site internet.

Qu’en est-il de la préhension du crayon ? Il y a trois grandes étapes dans l'évolution normale des prises de crayon : la prise primitive, peu fréquente après quatre ans ; la prise transitoire, qui est une prise principalement statique, très peu fréquente chez les plus vieux mais qui peut être utilisée jusqu'à 6 ans ; et ensuite la prise mature. Les recherches disent que plusieurs types de préhension matures du crayon sont acceptables et que le type de préhension mature utilisé n'a pas d'influencé sur la vitesse et la lisibilité. Ce qu’on doit noter lors de l'observation d'une prise de crayon est « Est-ce que les doigts bougent lorsque l'enfant écrit ? Est-ce que celui-ci a de la douleur ? Est-ce que l'écriture est lisible ? Est-ce que la vitesse est acceptable ? ». Si tout est correct, même si la préhension est particulière, celle-ci est fonctionnelle et il n'est pas nécessaire d'intervenir.

Des facteurs de l'environnement sont également à considérer lors d'activités de graphisme, comme l'ajustement du poste de travail. Il est important de considérer ce facteur car un mauvais ajustement du poste de travail peut entraîner de l'instabilité et induire des difficultés de précision qui ne sont pas réelle. Pour ajuster le poste de travail, ont choisi premièrement une chaise à l'élève qui lui permet d'avoir les pieds bien appuyés.

[Une image dessinée d’un enfant positionné à un pupitre apparaît. La règle des 90 degrés telle qu’énoncée ci-après est écrite. Il est mentionné que les hanches doivent être appuyées sur le dossier à un angle de 90 degrés et que les pieds doivent être à plat sur le sol.]

Si ce n'est pas possible, on peut utiliser un appui pied, un dictionnaire ou un bottin téléphonique. Ensuite, on ajuste la hauteur du bureau pour que le dessus du bureau soit à 1 ou 2 pouces en eau du pli du coude. Il est important de varier les positions mais de s'assurer de la stabilité de la posture. Pour une meilleure précision, il est également important que l'avant-bras soit bien appuyé sur la surface de travail, que l'enfant tienne bien sa feuille, et que la position de la feuille soit adéquate.

[Une photographie illustrant la position de la feuille pour un droitier et un gaucher apparaît, telle que décrit ci-après.]

Pour un enfant droitier la feuille doit être légèrement inclinée vers la gauche. Pour un enfant gaucher, la feuille doit être inclinée vers la droite et légèrement décentrée vers la gauche. Différentes pratiques de classes issues de la recherche soutiennent le développement des habiletés motrices comme présentées dans les vidéos de pratiques de classe du projet Le plaisir d'écrire, ça se prépare !

[Musique]

[Les crédits apparaissent à l’écran.

Ce projet a bénéficié du financement du ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur. Merci aux élèves, enseignantes, orthopédagogues, conseillères pédagogiques, ergothérapeutes et directions d'école du projet Le plaisir d'écrire ça se prépare ! des commissions scolaires des régions 03-12.

Comité de coordination : Noémi Cantin, professeure, Département d'ergothérapie Université du Québec à Trois-Rivières ; Dominique Labrecque, Ressource régionale, Service régional de soutien et d'expertise en déficiences motrices et organiques des régions 03-12 ; Nancy Labrecque, ergothérapeute, Commission scolaire Beauce-Etchemin ; Marie-France Morin, professeure, Faculté d'éducation, Université de Sherbrooke, titulaire de la chaire de recherche sur l'apprentissage de la lecture et de l'écriture chez le jeune enfant

Animation : Nancy Labrecque

Montage : Yves Tremblay, technicien en audiovisuel, Commission scolaire des navigateurs

[Mai 2020]

La motricité globale et fine

Se raffinant avec les années, la motricité globale et fine sert d’ancrage au développement des habiletés graphomotrices. Au niveau moteur global, le contrôle postural permet à l’élève de maintenir une posture assise stable, de bien contrôler ses mains et ses doigts. La motricité fine à la maternelle serait liée au rendement ultérieur en écriture et en lecture. Différentes activités de classe peuvent favoriser le développement de ces habiletés.

La posture assise

L’environnement de l’élève, soit l’ajustement de son poste de travail, la position de la feuille, l’outil utilisé sont également des facteurs importants à considérer.

La prise du crayon

Plusieurs prises du crayon sont acceptables. Tant que l’avant-bras et la main sont appuyés, que les doigts bougent et peuvent réaliser les micromouvements requis par l’écriture, tout va bien. Si l’appui est instable ou que les doigts sont bloqués par la prise obligeant le mouvement de toute la main pour écrire, il faut intervenir.

Le rôle des habiletés perceptuelles

Pour bien tracer des lettres, l’enfant doit bien les percevoir. Les habiletés perceptuelles ont, elles aussi, un impact sur le développement des habiletés graphomotrices. La capacité de l’enfant à percevoir une information visuelle pour ensuite planifier et contrôler les gestes nécessaires à sa reproduction (intégration visuomotrice) et la perception visuelle en font partie. L’intégration visuomotrice joue un rôle important dans les premiers stades de l’apprentissage de la formation des lettres et constitue un prédicteur du rendement en écriture manuelle.

Différentes activités faites en classe permettent d’accompagner les enfants dans leur développement perceptuel, comme les casse-têtes, jeux de construction ou manipulation de formes avec modèle, cherche et trouve, jeu de repérage, etc.

[Musique]

Pour produire les gestes d'écriture, le scripteur s'appuie, entre autres, sur les habiletés perceptives dont la perception visuelle et l'intégration visuomotrice. La perception visuelle fait référence à l'interprétation que fait le cerveau de l'ensemble des informations captées par les yeux. Une bonne perception visuelle permet de distinguer et trier des formes, des objets de même grosseur et de couleurs, repérer des détails dans un dessin ou une image, et supporter le contrôle de la main dans une activité de précision. Certaines habiletés de perception visuelle ont un impact plus grand sur les habiletés graphiques, entre autres, le repérage visuel qui consiste à repérer une forme spécifique parmi plein d'autres.

[Une image chargée du village des schtroumpfs apparaît pour illustrer cette habileté. D’autres images apparaissent tour à tour pour illustrer les autres habiletés.]

Ensuite la position spatiale, qui est la position d'un objet ou d'une forme dans l'espace. La constance de la forme, qui consiste à reconnaître une même forme ou objets malgré les variances environnementales, la position, la grandeur, ou la différence d'orientation.  Également, on retrouve la mémoire visuelle, qui est la capacité à retenir ou enregistrer des informations visuelles.

Ainsi, une bonne perception visuelle soutiendra l'apprentissage du geste d'écriture. Plusieurs activités de classes permettent de stimuler la perception visuelle des élèves, soit les jeux de cherche et trouve, les casse-têtes, les jeux qui demandent de relier des points, les jeux de construction ou de manipulation de formes avec modèle, je pense à architecte, tangram. Il y a aussi des jeux de mémoire avec images.

Par ailleurs, l'intégration en visuomotrice est la capacité à percevoir correctement une image pour la reproduire adéquatement. Les habilités d’intégration visuomotrices constitue un des meilleurs prédicteurs à l'écriture. L'intégration visuomotrice joue un rôle important dans les premiers stades de l'apprentissage de la formation des lettres. Les habiletés graphiques suivent une séquence prévisible, passant du gribouillage intentionnel au motif plus précis, et à la copie de forme et de lettres. Lorsqu'un enfant commence à tenir le crayon, il débutera en faisant des gribouillis sans intention, et sans nécessairement respecter la surface disponible.

[Un vidéo d’un jeune enfant gribouillant apparaît, suivi d’un dessin d’un jeune enfant contenant des motifs plus précis qui ressemblent à des lettres et des formes.]

Vers 2 ans, le gribouillage devient plus intentionnel. À travers une série de cercles, l'enfant peut nous dire qu'il a dessiné sa maman. Ensuite, les motifs deviennent plus précis. Ils ressemblent à des lettres et des formes. L'enfant apprendra à dessiner des lettres en imitant des traits - des traits verticaux, des traits horizontaux, des cercles - et entre 2 et 3 ans, il imite les traits verticaux, horizontaux et le cercle. Au préscolaire 4 ans, l'enfant copie des traits et des formes plus complexes, dont le carré et la croix.

[Les formes mentionnées apparaissent tour à tour, soit le cercle, le carré et la croix, suivis du triangle et du X.]

À la maternelle 5 ans, ils copient les formes avec des diagonales, dont le triangle et le X.

Le trait diagonal est important. L'enfant doit croiser la ligne médiane qui est une ligne imaginaire au centre du corps. Lorsque la diagonale est bien intégrée, l'enfant a de bonnes bases pour copier les lettres.

Dans les débuts de l'apprentissage du tracé des lettres, les enfants commencent en dessinant les lettres. Ils dessineront ce qu'ils voient : des traits verticaux, des traits horizontaux, des obliques, des cercles, pour ensuite développer la conscience du tracé. Ainsi, au cours de la maternelle, l'enfant commence à écrire des lettres sans nécessairement respecter le patron des lettres, avec modèle pour débuter, et ensuite sans modèle.

[On voit un vidéo d’un jeune enfant écrivant son nom, Zachary, sans respecter le tracé attendu.]

Différentes pratiques de classes issues de la recherche soutiennent l’éveil aux habiletés perceptuelles comme présentées dans les vidéos de pratiques de classe du projet Le plaisir d'écrire, ça se prépare !

[Musique]

[Les crédits apparaissent à l’écran.

Ce projet a bénéficié du financement du ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur. Merci aux élèves, enseignantes, orthopédagogues, conseillères pédagogiques, ergothérapeutes et directions d'école du projet Le plaisir d'écrire ça se prépare ! des commissions scolaires des régions 03-12.

Comité de coordination : Noémi Cantin, professeure, Département d'ergothérapie Université du Québec à Trois-Rivières ; Dominique Labrecque, Ressource régionale, Service régional de soutien et d'expertise en déficiences motrices et organiques des régions 03-12 ; Nancy Labrecque, ergothérapeute, Commission scolaire Beauce-Etchemin ; Marie-France Morin, professeure, Faculté d'éducation, Université de Sherbrooke, titulaire de la chaire de recherche sur l'apprentissage de la lecture et de l'écriture chez le jeune enfant

Animation : Nancy Labrecque

Montage : Yves Tremblay, technicien en audiovisuel, Commission scolaire des navigateurs

[Mai 2020]