5. Comment Louis Nicolas classe-t-il les plantes dans l'Histoire naturelle? (suite 2.)

Dans l'extrait que nous apportons, Nicolas compare et va même jusqu'à donner ses commentaires sur les textes des anciens botanistes lorsqu'il décrit les Noyers:

"J'ay remarqué de trois sortes de noyers dans le pays qui sont toutes différentes de celles dont les autheurs ont écrit il est pour tant vray qu'il faut que je convienne avec eux d'une chose qu'il est seur que de nos trois especes de noix il y en a qui ont la coquille fort tendre, et d'autres qui l'ont fort dure, et qu'à cela pris tout le reste est different: Car nous ne trouvons point dans nos bois deux rares noyers de gengembach en Alemagne le long du rhin qui reproduisent ny feuille ny fruit avant la St-Jean: mais qu'en se tems tout paroit en une nuit, iay veu de ces arbres dans le territoire duzés en languedoc."*.

Les descriptions de plantes de Louis Nicolas prennent souvent la forme d'histoires des mots au sens qu'on leur donne au XVIe siècle:

"Le bouleau que les Allemans nomment Brichembaoum, et les sauvages Ouigouach les grecs papyros, et d'autres nations briza, est un arbre fort branchu, /... /."* .

Au-delà de l'histoire et de la ressemblance avec ce qui est connu en Europe, Nicolas fait aussi état des vertus thérapeutiques des plantes. À titre d'exemple, voyons le "genevre" qui est

"tout semblable au nôtre, l'huille qu'on en fait est d'une odeur forte, elle préserve de la peste. Pour la faire il ne faut que piler le grain dans sa maturité, exprimer dans un gros linge le suc qui sortira de la patte qu'on aura fait en bien pilan les grains."*.

Les exemples traitant des propriétés médicinales des plantes américaines sont très nombreux dans l'Histoire naturelle. Un remède contre la peste ne peut que frapper l'imagination d'un lecteur du XVIIe siècle. Les légendes et les coutumes amérindiennes liées aux plantes constituent une partie inhérente à plusieurs descriptions de plantes. Par exemple, le texte sur le "Poinvrier" lie à la fois le rituel et le légendaire amérindien avec la mythologie antique:

"Les Amériquains s'enservent pour fumer, et pour offrir de l'encens aux dieux des eaux Michipichi qui est leur neptune a les premiere encemensemens, /... /"* .


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