Laurence Thériault

PROJET 1

ÇA COULAIT, ÇA COULE, ÇA COULERA

À travers ma production, j’explore des sujets qui touchent plus particulièrement les femmes en lien avec d’autres phénomènes sociologiques, importants pour la valorisation de l’être humain, en général. Ici, avec le thème proposé je me suis dirigé dans la création d’un utérus en métal peint en rouge et placé sur des socles blancs. Je me suis inspiré des montres molles de Dali de manière plus féministe et contemporaine en changeant pour l’utérus, cet organe féminin auquel la discussion autour se fait très rare, mais aussi sur le fait que les préjugés existent encore. Les femmes en tant qu’artiste et exposée dans les musées étaient plutôt rares à l’époque et c’est pour cela, qu’avec ce thème, j’ai choisi de mettre de l’avant ce qui n’aurait jamais été bien vue dans une salle de musée. Le rouge fait référence aux menstruations que la femme vit continuellement durant sa vie, mais aussi donne le côté « punché » de la pièce en métal sur les socles blancs. C’est cet éclaté qui surprend que je voulusse que l’on voie comme une réaction des hommes face aux femmes de l’époque qui voudront exposer aux musées et qui se battront pour réussir. J’ai travaillé fort pour que nous ayons l’impression que l’utérus coule comme du sang sur les socles, mais aussi que nous retrouvions une forme organique dans un matériau dur et rigide.

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 PROJET 2

EMPALAGE INDUSTRIEL  

« Prendre possession d’un lieu », tel est la description donnée au mot squattage. Pourtant, pour certain, la lecture de cette définition s’arrête à « prendre possession ». Même si en 2022, l’égalité entre l’homme et la femme se rapproche, la ligne d’arrivée est loin d’être à portée de main. Pour moi, à travers ma production, je vois le squattage comme prendre possession d’un corps, le corps de la femme comme offrande pour l’homme tel un cadeau. Beaucoup trop de personne croient encore que la femme est en dessous de l’homme et les féminicides sont encore trop nombreux.  

Mon œuvre, EMPALAGE INDUSTRIEL, est en fait deux mannequins de femme peint avec des couleurs vibrantes soit le rose et le turquoise que j’ai choisis d’empaler à plusieurs endroits sur le site pour montrer qu’il y a de nombreuses victimes de violences conjugales et ce à plusieurs endroits partout dans le monde. Le choix des couleurs à été fait pour que les spectateurs vivent un choc visuels par la différence de l’usine en ruine tout en couleur terne et les mannequins colorés. L’utilisation de mannequins femmes, sans bras ni tête fait référence à la femme-objet qui désigne la femme telle qu'elle se ressent vis-à-vis de certains hommes, en tant que victime du machisme. L’endroit choisi pour squatter est l’usine Belgo à Shawinigan. L'entreprise Recyclage Arctic Béluga, qui devait s’occuper du nettoyage du site, a fait faillite en 2021. Depuis, l'endroit est laissé à l'abandon et plusieurs personnes y ont été pour y faire des graffitis.  

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PROJET 3

ACCROCHE-TOI

L’idée globale que l’on se fait de la nature est vide de sens. De nos jours, la définition que l’on donne à quelque chose purement naturel est désuète. Rares sont les occasions où ce terme s’applique réellement, car, partout où il passe, l’humain laisse une trace de plus en plus creuse de par son empire technologique et industriel. Certains d’entre eux sont toutefois plus soucieux de l’empreinte qu’ils laissent, conscients de la vitesse à laquelle vont les changements climatiques.  Le sort de la nature n’est pas perdu, mais même si nous prodiguons tout ce qui est en notre pouvoir pour l’aider, elle ne sera jamais comme elle a jadis été. Les conséquences désastreuses que les humains ont engendrées comme la surexploitation des ressources naturelles ou la surconsommation ont grandement contribué à la dégradation de notre planète. Vouloir un environnement vierge de toute trace de l’Homme avec un grand H est presque impossible. Il existe bien sûr des opérations évidentes de résistance et d’aménagement cherchant à protéger la biodiversité, combattre la pollution, dénoncer le maniement de pesticides et freiner le changement climatique. Il faut toutefois garder espoir.

Mon œuvre vise réellement à démontrer l’ascension de l’industrialisme au dépend de la nature, mais aussi qu’à l’inverse, celle-ci peut reprendre le dessus. Les structures humaines peuvent facilement s’écrouler, car la nature a une force que nul humain ne peut imaginer. La nature pourrait un jour se rebeller, nous menant ainsi à notre perte. Si je coupais une corde, puis deux, et ainsi de suite, le rouage, représentant le capitalisme, tomberait.

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PROJET 4

AU FOND DE

Ce qui caractérise mon œuvre, c’est la multitude de vulves placés au fond de 12 tubes de diamètres variés, faits soit de cartons ou de métal. La différence de diamètre symbolise les différentes dilatations que devra faire face une femme enceinte lors de la naissance de son enfant. De plus, on peut comparer les tubes pour des longues-vues qui se rapproche ainsi au voyeurisme. La couleur mauve des tubes se veut comme le mélange du bleu et du rose, les couleurs stéréotypiquement genré. Je veux donc que mes tubes inclus n’importent quel corps ayant un vagin. Les vulves sont peintes en aquarelle et dessinées de façons différentes afin de représenter la diversité et de briser le tabou de la vulve parfaite. L’éclairage viens apporter plus de force au voyeurisme, un peu comme la lumière du gynécologue quand il fait l’examen de la partie intime. L’éclairage en rond reste dans l’idée de l'organique comme les tubes. 

Ainsi, je vois l’idée de l’espace restreint comme celui d’un lieu totalement ou partiellement fermé peu conçu pour être habité, mais ou à l’occasion des choses peuvent s’y exécutée. Accéder à cette partie du corps est donc plus ou moins facile, compte tenu du consentement de la personne concernée. Le spectateur peut donc s’avancer ou se tenir éloigner pour vivre l’œuvre comme il le souhaite

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