Catherine Gertrude Jérémie, dame Lepailleur de Laferté* est la première femme herboriste de la Nouvelle-France*. Elle expédie entre 1736 et 1743 des plantes auxquelles elle joint ses notes sur leurs propriétés médicinales. L'intendant Gilles Hocquart en 1740 donne quelques renseignements sur cette correspondante qui est sage-femme et s'intéresse à la pharmacopée amérindienne:
"La Veuve Le Pailleur m'a envoyé de Montréal une petite caisse et un paquet contenant quelques racines propres à différents usages. Cette veuve s'est attachée depuis longtemps à connaître les secrets de la médecine des sauvages."* .
François Lafitau*, missionnaire jésuite chez les Iroquois du Sault St-Louis publie en 1718 un mémoire concernant le Gin-seng de Tartarie*. Ce texte est accompagné d'une figure dessinée et gravée par L. Boudon. Il marque la découverte en Nouvelle-France d'une plante rare que l'on trouve jusque-là en Chine.
À la suite de ces naturalistes, Pierre François-Xavier de Charlevoix écrit son histoire de la botanique. Il inventorie les curiosités botaniques du Nouveau Monde et en recense les propriétés et les usages comme le faisaient les auteurs de Commentaires sur la botanique. Il veut départager la légende de la réalité observée:
"Voici le troisième Ouvrage, que je présente au Public, pour m'acquitter de la promesse que je lui ai faite, de lui donner un Corps d'Histoires du nouveau Monde, suivant le projet, que j'en ai annoncé /... /. On doit surtout se souvenir que mon dessein est de rapporter sur chaque partie du nouveau Monde, tout ce que je pourrai découvrir de curieux, d'utile et intéressant; par conséquent de ne rien omettre de ce qu'on a pû voir avec plaisir dans les Histoires, dans les Relations et dans les Journaux qui en ont traités, après en avoir démêlé le vrai d'avec le faux."*.